Vamos là! - Actualité manga

Vamos là! : Critiques

Bamora

Critique de la série manga

Publiée le Lundi, 20 Août 2012

Quand on voit la couverture, on pourrait presque passer son chemin malgré les couleurs attrayantes : des filles, du foot ? On sent à plein nez le pseudo shonen sportif mal tourné, et pourtant il serait bien stupide de s’arrêter là ! Un petit coup d’œil sur le résumé nous aiguillera déjà plus sur la nature du titre : Yû Kamasaki est une jeune fille renfermée, au regard noir, avec des réactions violentes lorsqu’on ose la provoquer, même par inadvertance. Elle est asociale, renfermée et ne cherche pas à se mêler au troupeau d’adolescents qui composent sa classe. Pour ces raisons, elle se fait rejeter de ses camarades et même en le voulant, Kamasaki aurait bien du mal à se faire des amis ! Que ce soient les filles ou les garçons, personne ne prend le seul risque de l’approcher d’un peu plus près, et cela lui convient très bien. Jusqu’au jour où une étonnante fille pétillante et joyeuse l’approche, rentre dans son monde. Asami Kume est en effet de ces filles qui attirent l’attention sans trop en faire, qui se font aimer par tous sans que la jalousie ne les atteignent, de celles que même les ados rejetées et de mauvais poil apprennent à apprécier. Cette coqueluche en puissance va entraîner Kamasaki à sa suite, l’invitant à rejoindre son club extra-scolaire de futsal, chose impensable pour l’ancienne jeune fille qui rentrait le plus rapidement possible chez elle. A travers cette amitié imprévue et décalée, Kamasaki va apprendre le plaisir de la vie de lycéenne lorsqu’elle est vécue à fond : en se détachant de sa posture d’ijime, elle va savourer les joies des clubs, des bento, des sorties, des amis ...

Rempli de clichés ? Eh bien non ! C’est un titre qui, un peu à la manière d’Otaku Girls, met en scène de manière originale et nouvelle une classe d’adolescents qu’on a pas forcément l’habitude de fréquenter. On connait en effet bien mieux les minettes victimes de brimades qui pleurent dans un coin et se laissent maltraiter plutôt que la méthode Kamasaki, qui frappe avant même d’être frappée. De là nait alors un contexte agréable, pour une héroïne pleine de charme et d’ignorance sous sa mauvaise humeur et sa possessivité. On sent le seinen par la maturité et le réalisme qui se dégage du récit : les sentiments ne sont en aucun cas exacerbés à outrance, et l’auteur ne tombe pas dans le piège des amours adolescentes, des émotions qui explosent à tout va. Elle prend son temps, nous avec, pour une narration où il se passe beaucoup de choses mais qui reste malgré tout calme et reposante. Tout est bon pour ne pas s’exposer, pourtant Kamasaki comprendra peu à peu que c’est mieux pour elle, et dans la douleur et les larmes elle saisira des notions primordiales en amitié qui lui étaient jusque là inconnues : la sincérité et la confiance. La relation entre Okada et elle est tout simplement adorable et particulièrement touchante, toutefois rien n’égalera le rapprochement qu’elle entreprend en direction de Yuriki ou de Kume

De la bonne humeur nait à chaque page la série, alors qu’on découvre avec envie et plaisir l’évolution de Kamasaki, ses jalousies, ses réactions exagérées et les remontées de son caractère violent et maladroit. Même Kume est nuancée, elle qu’on jugeait simpliste et plate, elle prend une autre dimension à travers sa passion pour le futsal dans sa dimension participative et non inscrite dans une volonté de gagner. De même, on ne tombe pas dans le stéréotype du beau gosse parfait puisque ce dernier a un côté légèrement obsédé, et le copain niais et second-rôle n’est pas aussi passif que cela. Bref, un panel de protagonistes passionnant et original sans se montrer décalé ou étrange. Du réalisme à l’état pur, et c’est sans doute la plus grande qualité de ce manga, avec la douceur et l’espoir qu’il amène au fur et à mesure de la progression d’une adolescente dans sa vie. En arrière-plan, on découvre avec plaisir le déroulement du match, qui permet de nous accrocher à un but et à une sorte d’objectif reliant tous les personnages.

Au niveau des graphismes, on conviendra sans aucun doute que le seinen n’est pas un genre élitiste réservé aux jeunes hommes : en effet, le trait est doux, les expressions compréhensibles, notamment dans le peu d’exagérations sur l’humour qui reste un procédé utilisé avec parcimonie. Ceci dit, on reconnait un peu la patte du genre pour ces demoiselles aux attributs mammaires très importants pour des jeunes lycéennes, japonaises qui plus est. Certains plans sont alors orientés, ainsi qu’une partie des gags ... mais c’est légitime en vue de l’âge des personnages, et sans aucune lourdeur malencontreuse. Le décor est souvent chargé, pour notre plus grand plaisir, et le rythme calme des cases nous permet d’apprécier réellement les dessins de l’auteur, qui se révèlent au final un grand point fort du manga, pour un aspect douceâtre agréable et délicieux à la lecture. D’autant que la qualité de l’édition est irréprochable ... Un exemple à suivre, et un jeu, set et match pour Doki-Doki avec cet excellent premier tome de Vamos là ! C’est vraiment une petite perle sortie de nulle part que l’on acclame à grands cris tellement la finesse et la délicatesse des sentiments en sont les valeurs principales.


 


NiDNiM


Note de la rédaction
Note des lecteurs
17/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

18.00,18.00,19.00

Les critiques des volumes de la série