Kachinco - Sentimental Comedy - Actualité manga

Kachinco - Sentimental Comedy : Critiques

Kachinko

Critique de la série manga

Publiée le Mercredi, 29 Août 2012

Hiromi est le profil typique du futur fonctionnaire parfait, dans une vie réglée à la lettre, sans trop de responsabilités ni d’improvisation, la part belle étant au rationnel et à l’utile. En arrivant au lycée, il franchit d’ailleurs une étape de plus vers la réalisation de son rêve, puisque cet établissement est un bon tremplin pour son avenir. D’ailleurs, tout est détaillé dans son « planning de vie », où il a déjà consigné toutes les étapes primordiales ou détails insignifiants concernant sa vie à venir. Que ce soit son cursus d’études, l’entreprise dans laquelle il veut travailler, l’âge auquel il compte se marier, le nombre d’enfants qu’il désire ou encore ses projets d’après retraite. Pour faire tout cela, Hiromi comptait passer toute l’année tranquille, dans son coin et dans un schéma tout tracé, en choisissant un club pas trop déjanté, étant obligé d’en avoir un. Le club de jardinage, par exemple. Mais certainement pas le club cinéma, qui se constitue de trois clowns déchainés et passionnés, près à tout pour quémander de nouveau membres. Hiromi va les ignorer, jusqu’à ce qu’ils mettent la main sur son journal, qui contient un secret encore plus précieux que son histoire de vie : une histoire fabuleuse que les membres du club se mettent en tête d’adapter en film, pour mettre en images les pensées du jeune homme et le convertir au club. De rebondissements en rebondissements, Hiromi va non seulement s’investir mais s’attacher à ce groupuscule déjouant toutes les règles et ne vivant que par l’imagination.

Il est plaisant de retrouver l’auteur, qui sait allier humour et poésie de façon tout à fait subtile, les liant tout deux très profondément dans sa narration. Ainsi, le discours est léger et les passages plus mystérieux ou réflexifs ne sont pas alourdis d’un environnement sérieux et rigide. A première vue, le titre pourrait être vu comme un mélange hétérogène d’une multitude d’idées en vrac, ceci dit la cohérence des liens établis est perceptible, et on se passionne rapidement pour l’optimisme qui ressort de la majorité des pages, mais aussi pour Hiromi, qui change du tout au tout avec un scénario en main. Son credo ? Filmer les pleurs des gens sans pouvoir rien y faire n’aurait selon lui aucun intérêt ni aucune justification … Ses camarades, déçus d’une telle attitude de renoncement et navrés d’avoir cru voir le reflet de leur propre passion dans les yeux d’Hiromi, délaissent ce dernier qui s’exclut d’ailleurs seul. Heureusement, rien n’est immuable et les membres de ce petit club lycéen de cinéma va se reformer petit à petit, grâce à un rôle de figurant dans un film amateur mais surtout grâce à l’impact que garde une ancienne amitié, malgré le temps qui passe et l’éloignement. On a en effet une jolie réflexion sur les générations et leur étrange ressemblance. Des sentiments comme l’amitié restent les même dans ce manga si léger, qui se finit pourtant bien vite et avec sans doute un peu trop de désinvolture, notamment face à l’oubli total de l’actrice improvisée d’un film mort-né. Ce qui semble compter, c’est que chacun se donne à fond dans sa passion … Hiromi évolue d’ailleurs avec finesse dans les méandres de la lecture, transformant peu à peu son appréhension et son amour des règles en une délicieuse spontanéité, quelques fois entachée de récidives terre-à-terre.

Les graphismes sont toujours aussi agréables, avec un trait à la fois enfantin et mature, riche en détails et en effets de style, des visages assez féminins mais bien typés … On dirait presque que le geste est brouillon tant le dessin est naturel et bien maitrisé. Seul reproche, étant donné le ton un peu déjanté du manga, les expressions sont fortement exagérées … peut être un peu trop ! Bref, en somme c’est un mélange des genres et des habitudes dans ce manga, tant au niveau de la forme que du fond. De plus, les couvertures sont sublimes, attirantes et bien mises en valeur, chatoyantes et travaillées presque touche de couleur par touche de couleur. Enfin, l’édition rend un travail correct, bien que les onomatopées soient l’éternel problème dans une lecture où beaucoup de texte se bouscule déjà. Mais pas de grosses fautes, une bonne impression, bref c’est un rendu minimum


NiDNiM


Note de la rédaction

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

16.00,14.00

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