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Candy : Critiques

Candy

Critique de la série manga

Publiée le Lundi, 20 Novembre 2017

Bien que discret et assez boudé du public, le catalogue yuri des éditions Taifu propose quelques petites séries aux intérêts divers. Quelques années avant Citrus, en 2013, l'éditeur publie Candy, un récit en deux volumes signé Yufuko Suzuki, une mangaka à l’œuvre variée, mais qui n'a écrit et dessiné qu'une seule romance entre femmes, autrement dit la présente série.
Prépubliée entre 2011 et 2012 dans le magazine Tsubomi des éditions Hôbunsha, se compose de dix chapitres et trois épisodes spéciaux, tous compilés dans les deux opus.



Dans un lycée pour jeunes filles, Kanan Miyamoto semble être l'idole de son établissement. Douée au tir à l'arc, son charisme attire l'oeil de bien de ses camarades... dont Chiaki Beshiyo, qui décide un jour de se lancer. Prenant d'abord les avances de Chiaki pour une blague, Kanan va sentir en elle des sentiments naissants. Ainsi les deux lycéennes, fort de leur amour, vont se rapprocher. Mais une relation entre filles, dans un lycée pour filles, marquées par les tourments de l'adolescence ne sera pas forcément un amour paisible...



Candy s'inscrit dans le cadre des romances lycéennes en milieu scolaire, avec comme particularité le déroulement au sein d'un lycée pour filles, contexte qui sera aussi utilisé par Citrus et qui ne s'annonce pas si rare dans le genre. Pour sa seule romance lesbienne, Yufuko Suzuki a opé pour un ton particulièrement doux, même un peu sucré. Le titre du récit n'a rien d'anodin et se ressent sur une grande partie du premier tome, et surtout sur la conclusion du second, le ton est donné à la relation entre Kanan et Chiaki, douce comme du sucre, marquant la première idylle durant l'adolescence des deux jeunes femmes. Rien de très frivole alors et contrairement à des récits comme Hanjuku Joshi ou Shoujo Sect, l'accent est mis sur l'amour, la mangaka préférant montrer la romance et éventuellement suggérer les instants de sexe plutôt que de les montrer, un parti-pris louable tant il permet justement au récit d'entretenir cette tonalité assez douce.



Ainsi, Candy ne perd pas de temps à instaurer sa romance. Nous sommes loin d'une série où les deux protagonistes vont se tourner autour jusqu'à la conclusion, au contraire même. Kanan et Chiaki acceptent assez vite leurs sentiments pour mieux se déclarer mutuellement, et ainsi passer au vif du sujet. En résulte alors un premier tome vraiment doux et envoutant par le ton, où sera question d'amour naissant, des différentes entre les deux amoureuses, mais aussi ce qui les unit, l'ambiance étant sincèrement celle d'une idylle d'adolescentes, pure et marquante.



Et justement, la mangaka va chercher à nous parler d'adolescence d'une manière plus large, en suivant un schéma propre à cette étape obligatoire de la vie d'un individu. Après la douceur viennent les premiers tumultes, aussi le second tome se montre un peu plus sombre que les premiers, car il explore les difficultés qu'un jeune couple de lycéens peut connaître. Kanan va donc perdre toute son attention, aussi bien en cours qu'au tir à l'arc, pratique où elle s'était montrée jusqu'ici brillante, tant elle est envoutée par ses sentiments, phénomène que Chiaki remarquera, cette dernière se voyant contrainte d'agir en conséquence. Au milieu de ces petites querelles amoureuses, il y a aussi les rivalités et les premiers chagrins d'amour... tout un programme que nombre de lectrices et lecteurs auront sans doute côtoyé à un moment de leur vie, ce qui fait de Candy une œuvre particulièrement parlante et complète, tant elle place l'amour d'adolescent sous une optique aussi sucrée que mélancolique à certains moments.





Finalement, le fait de présenter deux protagonistes féminin n'a pas tant d'importance dans cette série, tant on aurait pu remplacer deux femmes par deux hommes ou un homme et une femme. Qu'importe, c'est l'idée de l'adolescence qui domine, et peu importe les sexes, finalement.

Cette idée a d'ailleurs pour mérite d'apporter un constat optimiste sur l'Amour d'une manière générale, par la conclusion du récit assez bien amené et qui apporte un point final à la romance entre les deux protagonistes, de manière aussi douce que le sont les débuts du titre. Ainsi, c'est aussi le ton de son œuvre que la mangaka aura su gérer d'un bout à l'autre.

Il serait pourtant erroné de dire que Yufuko Suzuki met totalement de côté l'homosexualité féminine dans son récit, puisque plusieurs séquences vont mettre en avant plusieurs problématiques, comme la gène que peuvent rencontrer deux personnes amoureuses, du même sexe, à se tenir la main en public, une question de normalité qui ne sera pourtant pas plus fouillée que ça au cours de la série. On sent que ce n'est pas le propos de Candy, ce qui est loin d'être gênant vu que la volonté de la série, par sa thématique forte bien exploitée, est honorée.



En ce qui concerne les personnages, l’œuvre de Yufuko Suzuki nous offre un casting assez attachant, aux archétypes présents, mais qui parviennent à sortir du lot. Kanan est l'adolescente insouciante et peu féminine, là où Chiaki lui est opposée par son côté solitaire et sa petite coquetterie. Ichijô, elle, fait office de meilleure amie un peu sévère, mais bonne conseillère pour Kanan, le récit nous offrant aussi l'inévitable rivale amoureuse, assez classique bien que peu présente finalement dans le récit. Des personnages auxquels on s'attache en ce qui concerne le trio phare. Kanan et Chiaki sont des figures agréables à suivre, si bien qu'il est difficile de ne pas souhaiter la réussite de leur amour. Ichijô aussi a droit à son développement, ce qui en fait un autre personnage important et assez présent tout le long des deux tomes.



En termes de personnages, seul un ovni nous rendra perplexe le lecteur : Hara, la nouvelle infirmière de l'établissement qui surprend par le cliché qu'elle représente. Pourtant, les développements en ce qui l'entoure sont assez abstraits, aussi sa présence apporte une dimension dramatique qui ne correspond pas vraiment à l’œuvre, un choix de Yufuko Suzuki qu'on questionnera même dans le chapitre bonus qui lui est dédié.
Graphiquement, le trait de la mangaka s'avère aussi doux que le ton du premier tome. Précis et raffiné, celui-ci a pour principal défaut des arrières-plans parfois un peu vides, aussi on aurait apprécié des cases un peu plus fouillées.

Du côté de l'édition, Taifu nous livre un travail d'excellente facture, appuyé par un papier de qualité et l'appréciable présence de pages couleur en début de chaque opus. La traduction de Margot Maillac fait honneur à l’œuvre tant elle sait s'adapter à son ambiance. Une excellente copie éditoriale, donc.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato

14.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs
16/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

15.00,15.00

Les critiques des volumes de la série