Snegurochka - Actualité manga

Avis sur Snegurochka

Harukaze no Snegurochka

Mangarnaud

De Mangarnaud [27 Pts], le 25 Mars 2022 à 15h04

15/20

Snegurochka est un très bon one-shot, c'est un thriller historique. 

En URSS, à la fin des années 1930. Belka, une jeune fille handicapée, et Shchenok son domestique, s'installent dans une datcha gérée par le parti communiste. Ils sont en quête d'un mystérieux objet. Un jour, ils sont arrêtés et envoyés dans un camp de travail. Mais Shchenok, hémophile, s'épuise. Belka découvre qu'elle peut le soigner grâce à un don qu'elle aurait hérité de son père,Raspoutine. 

Le contexte spatio-temporel en Russie Soviétique est assez rare et me plait beaucoup. Les rebondissements et les révélations s'enchainent. Les personnages principaux sont attachants et très humains. Snegurochka est un thriller politique à la beauté glacée, blanc comme la neige et rouge comme le sang. Cependant ça ne peut pas plaire à tous ! 

L'édition proposée par Casterman est très agréable à lire, le grand format est adapté pour ce genre de récit, le dessin de Samura est d'autant plus appréciable ! A la fin de ce volume nous découvrons une présentation des personnages (qu'il faut consulter uniquement après avoir terminé le livre) ainsi que la très intéressante postface. 

 

Twitter : @403Gabi / Instagram : @mangarnaud

wARRiba

De wARRiba, le 14 Juillet 2020 à 17h18

16/20

Une histoire avec beaucoup de mystères et de retournements de situations, on apprend sur l'histoire des personnages existants, organisations etc... Une bonne lecture malgré le court récit.

kowazoe

De kowazoe, le 12 Août 2018 à 10h36

16/20

Une chouette aventure qu'est Snegurochka, on est emporté du début à la fin, je l'ai lu en plusieurs fois et chaque jours j'y pensais un petit peu en me demandant ce qu'il allait se passer, ne connaissant que vagueument le contexte politique de l'époque (les Romanovs, le Tsar etc), je fut plutôt surpris du déroulement de l'intrigue. Le duo que forme Schenock et Belka est attachant et l'on arrive réellement a ressentir ce lien extrêmement fort qui les unis. Le coup de crayon en soit n'est pas ce qu'il y a de plus somptueux à mes yeux mais les émotions sont très bien retranscrites donnant un réel impact aux différentes scènes peuplant ce manga. 

Aliocha

De Aliocha [237 Pts], le 11 Mai 2016 à 14h49

16/20

Snegurochka (Снегу́рочка) , c'est d'abord un titre, très joli avec la prononciation russe.
Une musique lyrique s'élève à l'évocation de ce nom.
Un mythe populaire aussi.
L'horizon d'attente qu'offrent ces simples syllabes est aussi vaste qu'une plaine de Sibérie.

H. Samura aurait pu choisir le romantisme noir de la révolution ou encore le charme surannée mais décadent de l'aristocratie. Il aurait pu sinon dresser le tableau chirurgical de la souffrance humaine, quel que soit le camp. Mais planter son décor dans les années 30 en URSS, n'était un choix des plus simples. Mais il me parait courageux, car il n'existe que pas ou peu de manga explorant ce contexte historique et surtout ce pays.

Je m'attendais bien sûr à une dimension politique, et il fut admettre que le Grand tournant dans lequel se trouve le pays est bien évoqué : les fameux plans quinquennaux, le Guépéou, les purges, le Koulak, les conflits internes, la guerre faite au monde rural via la collectivisation, les activistes comme Maria Spiridonova, ect… Il faut saluer le travail consciencieux de H. Samura pour correctement contextualiser les années de la terreur stalinienne et il a su également avec talent présenter la famille Romanov et l'émigration blanche. 

 

Ce qu'il me plait de retenir, aujourd'hui, ce que H. Samura a eu l'intelligence, comme à son habitude, de surtout suggérer. Les idéaux qui déchantent, l'histoire qui se crispe (comme partout à l'époque...) ne sont qu'une toile de fond pour développper une tension dramatique et émotionnelle. Comme à son habitude, Samura ne sombre pas dans un manichéisme facile ou un jugement à l'emporte-pièce. Ce qu'il montre au lecteur entrouvre assez de portes, sans lui donner l'effet d'être dans un couloir d'hôtel, si vous me pardonnez la métaphore. Et finalement, les seuls moments de telling qu'il se permet sont fichtrement objectifs.

La narration a beaucoup de cachet, avec ces chapitres aux titres de contes, ces lieux jamais anodins et chargés de beaucoup de sens, cette poésie dans les rapports humains et cette brutalité pourtant, qui vient enserrer le tout.
Les lieux sont à la fois très ancrés dans le réel, à la fois assez peu détaillés (les plans sont d'ailleurs plutôt serrés), ce qui leur donne à bon nombre d'entre eux un caractère d'espace symbolique et donc universel. La plupart de ces lieux, qui sont sommes toutes assez peu nombreux, vous donneront peut-être parfois une sensation de huis-clos (la datcha notamment, mais aussi un camp de travail, où même l'extérieur ne montre pas d'horizon).
L'intrigue en elle-même est bien construite, elle part d'une sorte de MacGuffin et si nous pressentons quelque chose en cours de route, ce n'est certainement pas la résolution. On peut sans doute regretter que la combinaison peur/espoir soit distillée à dose assez homéopathiques mais on ne peut rien reprocher à la cohérence. 

Tour à tour valse des flocons, marche slave, beauté endormie, valse sentimentale, valse des fleurs, le tempo de cette histoire m’évoque toujours un univers musical. Il va soutenir avec beaucoup de grâce le parcours de deux personnages qu'un lien d'une force incroyable et touchante parviendra à faire traverser les saisons d'un destin.

Je l'avoue honnêtement, j'ai totalement badé le duo que Belka forme avec Shchenok ! Leur charme est grand à mes yeux et Samura s'est employé avec un style très élégant à caractériser leur relation. Un authentique ciselage d'artisan d'art.
Je ne peux pas en dire plus de crainte de dévoiler trop, mais Belka est une totale réussite, servie par tout l'art que peut avoir Samura pour dessiner les femmes : même quand elles sont blessées par la vie, voir mutilées, leur esthétique reste touchante. Belka est à l'image de son nom prénom d'emprunt : une créature gracile mais forte, qui sait comment endurer les hivers les plus rudes en attendant le printemps. 

Et surtout, l'intensité du regard de cette jeune femme est telle qu'on ne peut souhaiter que le croiser de nouveau, au hasard d'une page.
Quant à Schnelock, ah là là... quelle belle personne. Au propre comme au figuré. Il sera les jambes de Belka, et Belka sera pour lui sa vie.

Cette lecture fut, vous l'aurez compris, un vrai plaisir. Plaisir de voir qu'un japonais fut capable de restituer ce soupçon d'âme slave. Plaisir aristocratique de boire ce thé noir tout chaud sorti d'un samovar brillant. Plaisir populaire de s'octroyer un verre de Kvas dont la rudesse éloigne pour mieux la ramener la mélancolie d'une époque rendez-vous raté.

J'ai particulièrement aimé relire Snegurochka en français, avec une traduction impeccable et avec la satisfaction d'avoir en main un très bel objet livre. La postface de H. Samura est appréciable. Un sourire flotte encore sur mon visage quand je repense à ce qu'il avoue de la genèse de l'oeuvre.

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