Depuis quelques années les éditeurs manga multiplient les hypothèses improbables. Après Ender geister, le jardin d’enfant, Sakamoto days et autres délires WTF, voici venu l’assassin en fauteuil roulant. Et pas n’importe quel fauteuil puisque Manabu Yashiro nous balance un univers à la Mad Max (mais surtout à la n’importe quoi dans la plus pure tradition des shonen absurdes) qui pimente les séquences d’action continue qui structurent ce premier tome.
Nagi Taira était le plus redoutable assassins en exercice, jusqu’à ce qu’il se prenne une balle dans la tête en protégeant sa jeune sœur. Désormais cantonné à l’état de légume en fauteuil roulant, sa frangine s’est donné pour mission de résoudre ce handicape en multipliant les contrats contre les criminels les plus redoutés de la ville. Car lorsqu’il ressent une pulsion de mort massive, les facultés cérébrales et motrices de Nagi se retrouvent décuplées et il devient temporairement une machine à tuer capable de mouvoir le fauteuil adapté conçu spécialement pour lui avec autant d’aisance qu’avec le reste de son corps….
Quand on part dans un manga d’action absurde le risque est toujours de vouloir construire une histoire. Or sans histoire toute BD devient vite lassante. C’est la quadrature du cercle que résout plutôt bien le mangaka en proposant une introduction sous la forme de différentes missions pour le moment pas vraiment liées entre elles mais qui justifient simplement l’introduction de ce personnage d’assassin en fauteuil. Ultra-violentes, les planches décrivent de manière très lisibles et assez minutieuses un décors post-apo peuplé de gorilles géants parlant et autres snipers aux yeux de caméléon. Dans cet univers improbable on ne s’embête pas à nous expliquer la cause de ces mutations qui n’en sont peut-être même pas. Seul le plaisir de la création compte pour l’auteur qui s’amuse à confronter des personnages surpuissants sans soucis de rationalité. L’introduction de notre héros en est d’autant plus aisée et la série ne traîne pas pour enchainer les combats (ou plutôt les exécutions) ultradynamiques et totalement fun.
L’aspect comique arrive avec la jeune sœur qui s’efforce de placer son frangin dans les situations les plus dangereuses pour pouvoir profiter quelques instants de sa conscience réveillée et pouvoir partager ces moments avec lui. L’idée derrière l’action est donc touchante et nous renvoie sans mièvrerie au sujet du handicap qui n’est pas qu’un artifice délirant mais reste un sujet de fond qu’introduit le manga. En profitant du Seinen d’action pure économe en mise en place, on se régale à enchaîner les séquences tonitruantes au sein de décors fouillés d’architectures détruites. Gérant parfaitement l’humour-action, Manabu Yashiro convainc totalement sur cette entrée en matière qui intrigue quand à la capacité à tenir l’intérêt dans une série qui compte déjà six tomes. Mais pour le moment le plaisir est là dans ce manga qui se détache de la masse des productions mensuelles.
De etagereimaginaire [141 Pts], le 24 Juillet 2024 à 11h00
Depuis quelques années les éditeurs manga multiplient les hypothèses improbables. Après Ender geister, le jardin d’enfant, Sakamoto days et autres délires WTF, voici venu l’assassin en fauteuil roulant. Et pas n’importe quel fauteuil puisque Manabu Yashiro nous balance un univers à la Mad Max (mais surtout à la n’importe quoi dans la plus pure tradition des shonen absurdes) qui pimente les séquences d’action continue qui structurent ce premier tome.
Nagi Taira était le plus redoutable assassins en exercice, jusqu’à ce qu’il se prenne une balle dans la tête en protégeant sa jeune sœur. Désormais cantonné à l’état de légume en fauteuil roulant, sa frangine s’est donné pour mission de résoudre ce handicape en multipliant les contrats contre les criminels les plus redoutés de la ville. Car lorsqu’il ressent une pulsion de mort massive, les facultés cérébrales et motrices de Nagi se retrouvent décuplées et il devient temporairement une machine à tuer capable de mouvoir le fauteuil adapté conçu spécialement pour lui avec autant d’aisance qu’avec le reste de son corps….
Quand on part dans un manga d’action absurde le risque est toujours de vouloir construire une histoire. Or sans histoire toute BD devient vite lassante. C’est la quadrature du cercle que résout plutôt bien le mangaka en proposant une introduction sous la forme de différentes missions pour le moment pas vraiment liées entre elles mais qui justifient simplement l’introduction de ce personnage d’assassin en fauteuil. Ultra-violentes, les planches décrivent de manière très lisibles et assez minutieuses un décors post-apo peuplé de gorilles géants parlant et autres snipers aux yeux de caméléon. Dans cet univers improbable on ne s’embête pas à nous expliquer la cause de ces mutations qui n’en sont peut-être même pas. Seul le plaisir de la création compte pour l’auteur qui s’amuse à confronter des personnages surpuissants sans soucis de rationalité. L’introduction de notre héros en est d’autant plus aisée et la série ne traîne pas pour enchainer les combats (ou plutôt les exécutions) ultradynamiques et totalement fun.
L’aspect comique arrive avec la jeune sœur qui s’efforce de placer son frangin dans les situations les plus dangereuses pour pouvoir profiter quelques instants de sa conscience réveillée et pouvoir partager ces moments avec lui. L’idée derrière l’action est donc touchante et nous renvoie sans mièvrerie au sujet du handicap qui n’est pas qu’un artifice délirant mais reste un sujet de fond qu’introduit le manga. En profitant du Seinen d’action pure économe en mise en place, on se régale à enchaîner les séquences tonitruantes au sein de décors fouillés d’architectures détruites. Gérant parfaitement l’humour-action, Manabu Yashiro convainc totalement sur cette entrée en matière qui intrigue quand à la capacité à tenir l’intérêt dans une série qui compte déjà six tomes. Mais pour le moment le plaisir est là dans ce manga qui se détache de la masse des productions mensuelles.