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personnage manga - Köinzell

Au delà du scénario et de l'univers créé par Etorouji, c'est bel et bien le personnage de Köinzell qui donne toute cette saveur particulière à Übel Blatt.
Véritable pilier du manga, il impressionne tout d'abord  par sa détermination sans faille. Victime jadis d'un complot qui lui coûta énormément, il est revenu d'entre les morts sous une forme différente, bien décidé de se venger en tuant un à un ses anciens bourreaux.

Le second point à signaler, c'est justement son apparence... Celle d'un enfant de quinze ans! Pour un guerrier, on a déjà vu plus baraqué! Et pourtant, il ne faut surtout pas vous fier aux apparences... Köinzell est bel et bien un redoutable combattant, très charismatique et maîtrisant une multitude de techniques d'épée. Il dispose même de pouvoirs magiques grâce à son sang elfique... C'est un guerrier complet, à l'instar d'un Guts ou d'un Daï.

On peut néanmoins s'interroger sur le pourquoi d'un tel visage et d'un tel corps... En effet, n'est-ce pas une prise de risque de l'auteur, de proposer une apparence si angélique au héros d'une histoire si noire et violente?
Choix personnel ou volonté de plaire à un large public au détriment de la communauté restreinte des aficionados d'heroïc fantasy?
Pour ma part, j'opterai largement pour la seconde option. A l'heure actuelle, les références stylistiques servant à la création graphique des héros de shonen et de seinen sont en pleine mutation. Fini les hèros musclés, solitaires et sexués, place aux héros androgynes qui appartiennent à un groupe.

Köinzell s'inscrit entre ces deux mouvances. Il est doté d'une apparence enfantine et quelques illustrations d'Etorouji Shiono lui confèrent une certaine sensibilité (par exemple sur la couverture du tome 4, nous découvrons notre héros en larmes). On peut penser que ce choix stylistique va plaire à un lectorat féminin.
Néanmoins, Köinzell n'en reste pas moins un véritable guerrier, qui cherche souvent à agir de manière solitaire. Il fait également preuve de désir pour la gent féminine (le récit est parfois ponctué  de séquences de sexe assez explicites).

En définitive, Köinzell se pose comme un héros «complet», susceptible de plaire à presque tous les types de public.