Zettai Karen Children Vol.6 - Actualité manga
Zettai Karen Children Vol.6 - Manga

Zettai Karen Children Vol.6 : Critiques

Zettai Karen Children

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 07 Février 2013

Pour décrire Zettai Karen Children, une seule et unique phrase suffirait en fait, concise, précise et vraie en toutes choses : « Il ne faut jamais se fier aux apparences. » Que ce soit en termes de qualité d’intrigues, de psychologie, de ton de l’histoire ou même de graphisme, rien n’est vraiment ce qu’il paraît dans cette série.

Derrière ses airs de shônen humoristique (ce qu’il est et ce pour quoi il est doué), ZKC sait jouer d’une ambiance sombre et grave quand nécessaire, voire limite violente. Le raid mené par Hyôbu sur une organisation terroriste imaginaire (mais pas trop) constitue la preuve que, pour une fois, un méchant combine actes et paroles. Qu’il ne se perd pas dans des grands discours ou des menaces en l’air, mais emploie tous les moyens qu’il juge utile pour parvenir à son but. Néanmoins, il garde une certaine candeur et ne s’en prend violemment qu’à de « vrais méchants pas beaux », de ceux qui veulent voir le monde brûler pour des idéaux aveugles, ce qui lui confère une aura sympathique d’antipathique, nécessaire pour une publication jeunesse. Une double tendance au niveau personnalité qui s’applique à pratiquement tous les personnages de la série, souvent incompris ou mal compris dans leurs actions (et parfois à raison). Le nouveau personnage introduit dans ce tome, la directrice de B.A.B.E.L, semble aussi barrée que le major Hyôbu, avec ce même sérieux et cette même fantaisie que leur donne chacun leur immense pouvoir, et qui se reflète dans leur rapport avec les autres. Puis on a Kaoru et ses manières de vieux pervers qui cache son cœur de jeune fille pure, Shiho et ses airs de fille sage qui cache un cœur un peu noir mais aussi meurtri par ses pouvoirs, Naomi la fille parfaite qui cache en son cœur un sacré caractère… La liste est longue, tellement longue, et représente probablement le cœur de l’esprit ZKC.

Zettai Karen Children, c’est aussi un humour plus subtil qu’il n’y paraît, très typé « Urusei Yatsura - Lamu » avec des airs de X-Men et des références pas toujours évidentes à saisir pour le néophyte ou le jeune public (celle à « Malicieuse Kiki » dans ce tome par exemple) mais qui sait garder la juste balance avec son action déchaînée et les mimiques de ses acteurs pour plaire à tout le monde. Les blagues lolicons font partie de l’histoire, mais elles sont auto-dérisoires dans leur traitement et conservent juste l’ambigüité sérieuse nécessaire pour ne jamais tomber dans aucun travers. Un exploit en soi et qui montre à nouveau qu’il ne faut pas se fier solennellement à ce qui semble être mais plutôt à ce qui paraît réellement.

Enfin, le plus impressionnant peut-être dans le titre de Takashi Shiina, c’est la dose d’émotion et l’attachement évident de l’auteur à ses personnages, dont il nous fait partager les douleurs, les rires, les tourments et les joies avec la passion qui sied à un auteur qui fait son travail en sachant où il veut les emmener. C’est l’intelligence du titre qui rejaillit une fois qu’on y prête attention. La série respecte son quota de divertissement et sa cible de base mais sait transcender cet aspect pour s’adresser aussi bien aux lecteurs de 7 à 77 ans, du moins ceux qui ont gardé leur capacité à s’émerveiller et ne s’arrêtent pas à une première impression survolée.

Dans le fond, qu’est-ce qui a vraiment changé depuis le tome 1 ? En apparence, rien, absolument rien, si ce n’est que la série ne cesse de gagner en qualité et en ambition narrative, et que notre attachement pour les personnages, pour leur devenir et pour leur futur, ainsi que pour le monde qui les entoure, grandit à chaque nouveau volume, aujourd’hui et pour toujours. En un mot comme en cent, la série continue de nous impressionner et de nous enchanter en conservant les mêmes éléments et en les faisant fructifier, et cela ne semble pas près de s’arrêter. Une chose en tout cas n’a pas changé, apparaît sans détour, sans fars et n’a absolument rien d’une apparence : mon affection pour ce titre et l’immense sympathie et ambition qu’il dégage. Sachons simplement regarder au-delà des apparences. Indispensable.


Sorrow


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Sorrow
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs