Yuri is My Job ! Vol.3 : Critiques

Alors que la mésentente sororale entre Hime et Mitsuki semble désormais de l'ordre du passé, l'heure est venue pour l'institut de se préparer à l'élection de mademoiselle Blume, qui sélectionnera l'élève modèle de l'école, et où chacune de nos héroïnes peut être prétendante. Ce futur événement provoque d'ores et déjà pas mal de remous au sein du café, d'autant plus que la lauréate pourra fixer une règle pour augmenter le prestige de l'école et que tout le monde devra s'y plier. Et même si cette dernière idée semble plutôt débile sur le papier (sérieusement, la direction de l'institut accepte ça ? Que la gagnante puisse établir n'importe quelle règle de son choix ?), pour le moment l'essentielle se trouve ailleurs, à savoir dans les enjeux qui se dessinent autour des votes. Toujours désireuse d'être aimée de toutes (donc en fait, elle n'a pas tiré de leçons de ce qui s'est passé avant ?), Hime se remet à jouer son rôle et à mentir pour s'accaparer des votes, mais concrètement Mitsuki et Sumika partent largement favorites avec leur belle allure de "grande soeur". Et Kanoko dans tout ça ? Eh bien justement, elle est la seule à ne pas parvenir à cacher ce qu'elle ressent et donc à bien jouer son rôle, dès lors qu'elle voit sa chère Hime se rapprocher beaucoup trop de Mitsuki à son goût...

A l'heure où la fameuse élection de mademoiselle Blume approche, c'est, alors, surtout Kanoko qui est au coeur de ce volume, en semant quelque peu la zizanie puisqu'elle ne parvient pas à vraiment cacher ce qu'elle ressent, là où le café exige normalement que les filles jouent leur rôle. On le sent bien, le souci est d'ordre sentimental: sans surprise particulière (ce qui fait que certains effets du tome tombent à plat), l'amour que Kanoko ressent pour Hime n'est pas feint. Et le dernier chapitre du tome nous invitera même à découvrir l'origine de cet amour, de façon par ailleurs peu convaincante, tant le comportement des deux filles reste plutôt agaçant en étant, là aussi, basé sur le mensonge. Alors, pour tâcher de remédier au problème qu'instaure Kanoko en faisant entrer en compte les sentiments amoureux au sein du café alors qu'il faut justement les éviter, c'est Sumika qui prend les devants. Ce sera l'occasion de cerner un tout petit peu plus cette dernière, entre son look habituel de bimbo radicalement différent de l'aura fascinante qu'elle dégage au café, et le mensonge (encore un) qui se cache derrière l'image de fille très littéraire qu'elle se donne.

Il ne reste plus qu'à voir ce que donnera tout ceci par la suite, surtout à l'issue de l'élection. Mais dans l'immédiat, après une bonne entrée en matière dans le tome 1 et une confirmation dans le volume 2, ce 3e opus fait plutôt office de mini douche froide. En plus d'étirer certains éléments alors qu'ils auraient pu tenir en moitié moins de pages (ce qui rend certaines phases un peu longuettes et soporifiques), Miman peine cette fois-ci à convaincre dans ses développements, au point de rendre ses héroïnes un peu têtes à claques (Hime qui retombe de plus belle dans son désir de popularité à tout prix, Kanoko qui a certains comportements passés et présents agaçants). Pourtant, le style assez mignon a de quoi toujours plaire, assurément, tout comme le jeu sur certains codes du genre yuri et les contradictions qui s'immiscent chez nos héroïnes, mais espérons simplement que la mangaka sait bel et bien où elle va en vue de la suite.