Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 10 Janvier 2024
Ao a gagné un séjour à Hakone, et l'occasion est donc idéale pour que les membres du Bureau de consultation pour la vie Hiizumi prennent un peu de vacances, eux qui ont rarement l'occasion de se reposer ! Encore faut-il convaincre Hime de mettre un petit peu de côté son poste de maire, mais fort heureusement la police et en particulier Shidô lui assurent que la relève sera assurée. Mais pendant que nos héros font du tourisme et prennent du bon temps loin de la ville nouvelle de Sakura, la police sera-t-elle vraiment à la hauteur ? Rien n'est moins sûr, dès lors que surgit une mystérieuse menace sous la forme d'un puissant loup qui semble avoir une cible bien précise: Mina et Kana, les deux jeunes jumelles sous la protection de Shidô...
Avec ses 260 pages, ce 11e volume de Yozakura Quartet s'avère bien épais, et c'est tant mieux puisque cela permet de contenir en un seul opus cette nouvelle partie assez intéressante, où tout commence pourtant de façon assez légère avec des premières dizaines de pages centrées sur le séjour de nos héros à Hakone: même si nos héros ont toujours la crainte que ce soit leur dernier voyage si jamais les cerisiers venaient à éclore l'année suivante, ils tâchent de bien en profiter, si bien que l'on s'amusera de l'incruste de Yae qui a bien préparé son coup, que l'on suivra gentiment leurs petites activités/détente, et que l'on restera assez intéressé par le nouveau personnage qu'est Tomoe, par son rôle et par son statut d'inugami, même si cela amène aussi quelques fautes de goût heureusement très légères (apparemment, en tant que "chienne", elle aime être dominée par des mâles forts, vive la subtilité).
Mais rapidement, le plus important est à chercher dans le danger qui surgit à Sakura pendant ce temps-là, et où la police doit gérer la crise en l'absence d'Akina et des autres. Une crise derrière laquelle, bien sûr, l'ombre d'Enjin n'est pas loin. Et même si le déroulement reste globalement rapide et classique pour un récit de ce genre, on appréciera d'y découvrir la section yôkai de la police où travaille Shidô, les assez truculents collègues et supérieurs de celui-ci, l'entente au sein de ce petit groupe, l'aide apportée par certains autres visages à commencer par Lila, et surtout les révélations qui sont faites. En effet, tout ceci est, avant tout, l'occasion de lever le voile, dans les grandes lignes, sur le statut de Mina et Kana, sur celui de Shidô qui n'est en réalité lui-même pas tout à fait humain, sur comment il est arrivé dans le quartier, sur les liens indéfectibles entre les deux jeunes jumelles, sur la découverte de ce qu'il est advenu de leurs parents et du contexte ayant amené Shidô à prendre soin d'elles... Jusque-là discret dans l'oeuvre, le trio Shido-Mina-Kana y gagne donc pas mal, me^me si ça reste une nouvelle fois dans les grandes lignes. Et pour dynamiser le tout, on peut notamment compter sur la relation d'amour vache qu'il y a entre les deux chipies et leur protecteur.
Après un 10e tome sympathique sans plus, Suzuhito Yasuda offre alors un volume plus consistant puisque, derrière son déroulement plutôt banal mais assez dynamique, il apporte ce qu'il faut de développements autour des trois visages s'affichant sur la jaquette. L'auteur continue ainsi d'alterner entre phases un peu insipides et phases d'approfondissements plus prenantes, et on peut même avoir l'espoir que ce dernière aspect perdure dans le tome suivant au vu des toutes dernières pages.