Your lie in april Vol.11 - Actualité manga

Your lie in april Vol.11 : Critiques

Shigatsu wa kimi no uso

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 29 Novembre 2016

Critique 2


Après tant d’efforts, de répétitions et après avoir surmonté le traumatisme lié à la mort de sa mère, Kôsei a repris du poil de la bête en tant que pianiste, réussissant avec brio les éliminatoires du concours en vue de la prochaine étape. Mais ce bonheur retrouvé est anéanti lorsqu’avec Watari, ils découvrent une Kaori plus souffrante que jamais, nécessitant une intervention immédiate…

C’était la boule au ventre que le lecteur refermait le dixième tome de la série, et c’est dans le même état d’esprit qu’il ouvre l’ultime volume de la série de Naoshi Arakawa. Durant toute sa progression, Your Lie in April fut un véritable ascenseur émotionnel, aussi il est difficile d’appréhender la phase finale de l’œuvre en étant certain du dénouement, tout type d’issue étant possible.

Il est d’ailleurs très difficile de parler de ce onzième opus sans en dévoiler tous les aboutissants, tant ceux-ci apportent une véritable force au pavé et même à la série dans son intégralité. Comme on pouvait s’y attendre, c’est un véritable déluge d’émotion que nous procurent ces derniers chapitres, que ce soit à travers la compétition musicale décisive à laquelle se livre Kôsei ou les ultimes progressions scénaristiques qui ont à cœur d’apporter un point final à l’œuvre. Car ce final, Naoshi Arakawa le maîtrise d’un bout à l’autre, et ce à chacun des instants de ce volet de conclusion. A travers le prisme de Kôsei et le dernier morceau qu’il joue devant nos yeux, les intrigues de la série se bouclent toutes (ou presque), chaque personnage prend un sens et le message entier de la série est plus que retentissant. L’avenir à travers la musique, ou simplement un rêve… Une idée simple, mais magnifiée par un mangaka qui utilise le dynamisme et la poésie de sa narration pour faire vibrer la vision d’un héros qui n’a cessé de douter avant de se raccrocher à ce qu’il a de plus cher. La dernière chanson jouée par Kôsei, du moins celle qu’il nous est possible de voir à travers ce tome, se révèle comme un moment fort tant il sonne comme un bilan entier de la série. La séquence est d’autant plus poignante que l’auteur n’a pas choisi son morceau au hasard, ainsi la Ballade n°1, opus 23, de Chopin sonne comme un hymne au héros, ses différentes tonalités retranscrivant à merveille les tourments de ce dernier et les sentiments qui l’habitent pour lui permettre d’avancer.
Peut-on alors regretter le rôle plus limité d’Emi et Takeshi, les éternels rivaux de Kôsei ? Loin de là, ces derniers ayant accompli leur œuvre au sein de la série, ont grandement évolué avec le retour du héros sur la scène musicale, tous entretenant une relation d’indépendance les uns avec les autres, en tant que pianistes.

Cette même scène de concert sonne aussi comme la métaphore du dénouement de l’œuvre puisqu’il scelle le sort des deux principaux concernés de l’intrigue, à savoir Kôsei et Kaori. Progressivement, cette phase cruciale nous aiguille sur ce qui attend le lecteur sur le chapitre final, un chapitre dont on comprend facilement tout l’enjeu, et qui apporte l’épilogue clarifiant aussi bien les sentiments de la demoiselle que le titre de la série. Bien que Your Lie in April ait comme protagoniste Kôsei, le chemin que l’œuvre a raconté est autant le sien que celui de Kaori. Ainsi, la série entière prend un sens, un sens d’autant plus poignant que tout était prévu au départ et qui rend les développements de ce tome plus forts à chaque page. Que ce soit par la phase du concert que par cet ultime chapitre, difficile de cacher son ressenti : tout est parfaitement maîtrisé, le tout oscille entre le beau et le tragique que ce soit par l’intrigue et la narration toujours imagée de Naoshi Arakawa, rendant les au revoir particulièrement puissants, au point que chacun sera libre de verser plusieurs larmes sans honte aucune.

On ne peut toutefois pas dire que Your Lie in April se finit mal, même bien. La leçon tirée par Kôsei lui permet d’avancer et malgré les pertes, il lui restera une chaleur forte et perpétuelle, celle de la musique, mais aussi des êtres qui l’entourent. Sa relation avec Kaori ne se limite donc pas à une simple idylle d’adolescence, mais bien à une métaphore sur la vie d’une manière générale, une vie qu’il convient de chérir et de vivre à fond jusqu’au bout.

C’est donc un tome d’une force particulière qui achève la série, de manière surprenante pour certains peut-être, et dont la puissante émotion n’est finalement qu’un effet du scénario maîtrisé que Naoshi Arakawa a manié comme un chef virtuose dirigerait son orchestre. Car c’est bien ce que restera Your Lie in April, au final, une musique aux mille nuances qui ne sont jamais là par hasard, et au message fort qui parlera à toutes et à tous.


Critique 1


Sur une jaquette toute de rose vêtue, une Kaori pétillante sous les cerisiers en fleurs, évoquant immanquablement la petite phrase présente sur le rabat de chaque couverture de la série, et rappelant évidemment la rencontre de Kôsei avec la jeune fille. Une sorte de boucle bouclée, qui nous fait pleinement cerne une chose : que de chemin parcouru depuis cette "première" rencontre ! Non seulement pour Kôsei bien sûr, mais aussi pour Kaori et pour tout leur entourage, chacun ayant pu évoluer, reprendre goût à la vie ou comprendre certaines choses. En ce qui concerne Kôsei, on peut dire que Kaori a complètement bouleversé sa vie, lui a ouvert de nouvelles perspectives, mais le contraire est aussi très vrai, et Kôsei ne semble pas toujours réaliser à quel point il a pu avoir un impact fort dans l'existence de la jeune fille. Si bien qu'à présent, chacun est motivé et est décidé à donner le meilleur de lui-même, à faire des efforts. A commencer par Kôsei dans les préparatifs du concours de piano qui décidera de son avenir, et Kaori qui envisage enfin de subir l'opération.
Mais la vie est ainsi faite qu'elle peut parfois tout faire basculer, et c'est ce qui arrive à Kôsei quand il voit de ses yeux l'état de santé de Kaori se dégrader brutalement, dans des images-choc qui refermaient brillamment le dixième volume.
Pour l'adolescent, c'est le retour des pires angoisses, des souvenirs douloureux liés à sa mère, de la peur de perdre à nouveau un être qu'il aime avec la possible impression que la musique ne cesse de lui enlever ce qu'il chérit. Mais face à Kaori qui ne perd aucunement son courage bien que son état de santé se détériore, il a fait une promesse : jouer de tout son coeur, son âme, son être pendant son concours, qui a lieu le jour-même de l'opération de sa muse.

A une fin de tome 10 aussi brutale que terrible succède un début de dernier tome dans la même veine, cristallisant à merveille les angoisses de Kôsei... pour mieux cristalliser ensuite son renouveau, ce renouveau que Kaori a enclenché ? C'est fort possible, et c'est ce que l'on espère quand arrive l'heure du concert et de l'opération, pour un résultat, un ultime morceau musical dans la série qui captive et émeut plus que jamais.

La Ballade n°1 en sol mineur opus 23 de Chopin est un morceau alternant nombre d'émotions : douceur, chaleur, violence, tristesse... Autant dire qu'une nouvelle fois, Naoshi Arakawa a trouvé le morceau parfait pour faire ressortir tout ce que peut ressentir Kôsei en effectuant sa prestation, cette dernière étant impeccablement mise en scène dans ses planches tantôt lourdes tantôt virevoltantes, et où l'on ressent tantôt le chaos en Kôsei, tantôt des envolées quasiment virevoltantes où l'on cerne entièrement la liberté musicale qu'il affiche désormais. Une liberté musicale confinant à la soif de vie.
Tandis que les planches subjuguent par leur beauté et leur puissance, Arakawa parvient à mettre en avant, à travers cette musique, tout le chemin parcouru par Kôsei, car le morceau de Chopin qu'il interprète se déroule exactement comme les derniers mois qu'il a vécus. La période de doute et de déni de la vie avant la rencontre avec Kaori. Puis les perspectives que la jeune fille lui a montrées. Mais aussi la prise de conscience que toutes ses rencontres ont eu un impact important sur lui, de ses amis de toujours Tsubaki et Ryota à ses éternels rivaux Emi et Takeshi en passant par Nagi, Hiroko et même Toshiya. Arakawa n'oublie personne, et Kôsei, au-delà de la peur, sait qu'il doit être là pour toutes ces personnes qui lui ont tant apporté.
Même fatigué et à bout, il continue de jouer, car la Musique et devenue pour lui symbole de Vie. Et il continuera de jouer comme il continuera de vivre, même si le pire doit arriver.

Ainsi l'ultime concert de Kôsei dans la série cristallise-t-il parfaitement énormément de choses (à commencer par toute l'évolution du jeune pianiste au fil des 11 tomes), et le fait-il d'autant plus puissamment quand viennent s'y mêler les images entraînantes et quasi lyriques de sa muse violoniste, comme si elle était en concert avec lui. Images laissant petit à petit deviner l'issue de l'autre combat se déroulant parallèlement au concours, dans une salle d'opération...
Difficile de parler de cette toute fin sans trop en dire, donc signalons simplement qu'elle est brillante en tous points, car Arakawa y évite certains écueils, a osé aller au bout de son idée (ce qui explique aussi pleinement le titre de la série, preuve que tout était bien pensé d'un bout à l'autre), et parvient, dans un épilogue très abouti, à offrir un dernier approfondissement de celle qui fut au coeur de la série, et à amener une conclusion  ni totalement heureuse ni totalement malheureuse (comme peut l'être la Vie), et clairement ouverte sur l'avenir et l'espoir malgré la tristesse.

Au bout d'une série sans fausses notes, Naoshi Arakawa délivre la conclusion parfaite, à la fois riche, fine, symbolique. Aboutie du début à la fin, portée par une ligne directrice claire, sachant toucher au plus profond du coeur sans surenchère, your lie in april s'impose définitivement comme un indispensable.

Et à ceux qui se poseraient encore la question de savoir si le manga original vaut malgré tout le coup même en ayant déjà vu son adaptation animée, la réponse est oui à 100%. L'histoire a beau rester la même, l'animé possède une atmosphère plus teintée d'énergie, tandis que le manga se veut un peu plus proche de ses personnages, en plus de laisser tout le temps d'admirer la maestria narrative et visuelle d'un mangaka sachant réellement nous faire ressentir la musique et les émotions de ses personnages.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

20 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
20 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs