Yotsuba Vol.15 - Actualité manga
Yotsuba Vol.15 - Manga

Yotsuba Vol.15 : Critiques

Yotsuba to !

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 19 Août 2021

La plus géniale des fillettes à couettes vertes sait se faire désirer, pour nous rendre encore plus heureux de la retrouver à chaque fois: voici désormais plusieurs années qu'il s'écoule environ 2 ans et demi ou 3 ans entre chaque volume de Yotsuba&!, aussi bien au Japon qu'en France, et si bien que le quinzième tome se faisant attendre dans notre pays depuis le 14 février 2019, date de parution du tome 14. Bien sûr, ces longues attentes pour retrouver notre chère Yotsuba sont toujours un supplice, mais notre plaisir de la retrouver à chaque fois pour de nouvelles péripéties n'en est que décuplé. Et s'il faut ça à Kiyohiko Azuma pour si bien peaufiner chacun de ses chapitres, on ne s'en plaint clairement pas.

Le tome s'ouvre sur l'une de ces mises en scène de génie dont Kiyohiko Azuma est capable: une vue de l'extérieur, des arbres, de la rue, puis le rapprochement de la maison des Koiwai, et, enfin, à l'intérieur de la maison, notre petite Yotsuba sur le point de faire une nouvelle petite bêtise en jouant à envoyer Carotide vers le ciel pour "repousser ses limites". Rien de mieux pour nous ré-acclimater en douceur au petit univers la la gamine aux quatre couettes et de son entourage.

Dans ce quinzième volume, c'est la saison hivernale qui, petit à petit, s'installe, tandis que Yotsuba se prend d'une nouvelle passion pour les... cailloux. Au fil des chapitres, la petite fille va encore avoir l'occasion de vivre un paquet de petites choses qui, à son échelle, sont bien souvent des facteurs de curiosité ou de grande joie. Installer la table chauffante avec son père, partir à la découverte des blender et du jus de banane en compagnie de l'inévitable Yanda, s'incruster au beau milieu des révisions de Fûka et de Chantée, se découvrir un soudain intérêt pour la peinture (en voyant Ena en faire) puis pour la conception d'un livre illustré (après avoir feuilleté un bouquin)... Autant de choses simples voire anodines mais qui, avec Yotsuba, prennent une tout autre ampleur, tant Azuma a toujours ce don pour sublimer la simplicité et mettre en valeur l'importance de profiter de la moindre petite chose, du moindre petit plaisir, même ce qui pourrait apparaître bizarre (les cailloux) ou embêtant (car voir Yotsuba s'incruster pendant leurs révisions aurait pu nuire à Fûka et son amie).

L'emblématique "Enjoy everything" de la série se ressent donc toujours, en permanence, et passe vraiment par tout.
Le travail visuel bien sûr, entre les décors réalistes toujours aussi poussés et agréables, les découpages a priori anodins et renforçant pourtant l'efficacité de certaines situations (comme quand Yotsuba lorgne sur le paquet de biscuits, change peu à peu d'expression en buvant le jus de banane, ou essaie de faire comprendre à son père qu'elle veut de la peinture), les doubles pages figeant un moment de bonheur, ou simplement la palette d'expressions faciales toujours aussi variées de la fillette, toujours autant à fond dans tout ce qu'elle entreprend (la voir s'extasier à l'approche de la mer et courir de joie pour montrer son beau caillou, ça n'a pas de prix).
Mais il y a aussi cette façon dont, encore et toujours, la petite fille embarque tout le monde dans son sillage: que ce soit son père bien souvent, Ena et Miura qui décident de venir aussi chercher des cailloux, Yanda qui ne manque jamais une occasion de la faire sortir de ses gonds, ou de simples passants qui participent volontiers à certains de ses délires (comme cet inconnu lui conseillant un bon coin à cailloux). Yotsuba joue, fait des bêtises, expérimente, découvre... en étant toujours aussi bien entourée.
Enfin, on appréciera une narration bien pensée de la part d'Azuma, avec des éléments distillés pour amener à chaque fois de nouvelles choses. L'intérêt de Yotsuba pour les cailloux est évoquée dès les débuts du tome pour prendre de l'ampleur sur tout un chapitre plus tard, son désir de faire un livre illustré (et quel livre !) est rendu possible par la peinture qu'elle acquiert un peu avant... il y a toute une logique, jusqu'à un dernier chapitre un peu spécial. Spécial car, avec l'achat d'un cartable en compagnie de son père et de Fûka, l'auteur nous fait prendre conscience d'une étape importante à venir pour Yotsuba: son entrée à l'école dans 4 petits mois à l'échelle de la série. Etant donné qu'il ne s'écoule même pas un mois dans ce tome, on devrait avoir encore du temps avant cette étape, mais on se demande volontiers si le mangaka nous fera suivre Yotsuba à l'école plus tard, ou s'il choisira d'achever son oeuvre avant. En attendant de voir tout ça, le chapitre brille en particulier pour quelque pages qui dénotent quelque peu dans l'oeuvre: la prise de conscience par Koiwai que sa fille grandit, et qu'il est bel et bien un père. Azuma nous offre alors quelques pages magnifiques, un très bref retour en arrière nous montrant une Yotsuba bien plus jeune, avec à la clé une mise en valeur aussi rapide que belle du lien entre le père et sa fille.

Une nouvelle fois, Yotsuba nous revient donc conquérante, au fil d'un épais volume de 250 pages excellent d'un bout à l'autre, pour ne pas changer.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs