Yawara! Vol.6 - Manga

Yawara! Vol.6 : Critiques

Yawara!

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 11 Avril 2022

Bien moins pour satisfaire les attentes de son grand-père que pour faire honneur à sa nouvelle amie (et nouvelle grande fan !) Fujiko qui a elle-même dû abandonner autrefois ses rêves de danseuse, Yawara a fini par accepter, de son plein gré, de participer au championnat japonais de judo féminin, l'étape qui décidera quelles seront les représentantes nippones de la discipline aux Jeux Olympiques de Séoul. Forcément, tout le gratin du judo féminin est là, bien décidé à en découdre, à commencer par une Yuki Tôdô revancharde et plus encore ne Sayaka Honami qui, en tant que plus grande rivale autoproclamée de Yawara, est déterminée à enfin vaincre notre héroïne ! Et tandis que les combattantes donnent tout sur le terrain, Jigoro, lui, compte bien en profiter pour faire ouvrir les yeux à Juan Tamaranch, le président du Comité Olympique, sur le besoin d'officialiser une section de judo toutes catégories lors des prochains jeux... Tout se passera-t-il comme prévu ?

Evidemment, il y a peu de suspense concernant l'issue des différents enjeux du championnat, sinon il n'y aurait plus de série. Cette compétition apparaît avant tout comme un tremplin pour mieux préparer les fameux Jeux Olympiques qui démarrent enfin dans la foulée, non sans qu'Urasawa nous propose auparavant un bref stage de renforcement. Mais cette absence de grosses surprises n'empêche jamais le mangaka de nous offrir du très bon divertissement suffisamment riche en péripéties et en enjeux, et cela passe ici par pas mal de choses !

En premier lieu, on peut tout simplement évoquer le talent habituel de l'auteur pour exploiter au mieux sa vaste galerie de personnages hauts en couleurs, Urasawa ayant décidément montré de vraies qualités sur ce point-là dès son début de carrière, avant de l'avoir pleinement confirmé dans toutes ses séries suivantes. On appréciera donc facilement les différentes notes d'humour habituelles (le franc-parler de Jigoro, le côté exagérément hautain et sûre d'elle de la richissime Sayaka, les quiproquos amoureux amenés par Kuniko...) où se mêlent même parfois des notes assez touchantes (Fujiko et sa banderole), les quelques considérations sentimentales autour du quatuor Yawara/Sayaka/Matsuda/Kazamatsuri, la réapparition d'un Hanazono qui, en tant que grand fan de sa Yawara chérie, amène une effervescence supplémentaire... sans oublier les quelques déboires d'une Sayaka qui, en chutant un petit peu de son piédestal, en ressort plus intéressante puisque, au-delà de son côté hautain, la jeune femme montre une réelle ténacité et s'installe encore un peu plus comme une rivale solide qui, sur la longueur, n'a sans doute pas fini d'être elle aussi au coeur du récit. Mais le plus important reste sans doute l'installation plus prononcée des figures internationales qui seront les plus importants obstacles olympiques. Ainsi, on retrouve avec plaisir une Jody que l'on connaît déjà bien et qui reste fidèle à elle-même, on fait un peu mieux connaissance avec la belle belge Berckens s'adonnant au judo parallèlement à sa carrière principale de top model, et on entrevoit surtout un peu plus celle qui se pose comme la principale prétendante à l'or olympique, la championne du monde en titre: la russe Tereshkova, celle-là même qui a blessé Jody quelque temps plus tôt, et dont la froideur impassible la rend un brin inquiétante.

En somme, alors que le judo est peut-être plus que jamais au premier plan avec l'arrivée tant attendue de la plus importante des compétitions sportives mondiales, Naoki Urasawa entretient vraiment bien les différents enjeux sportifs autour de celle-ci... mais il ne s'arrête pas l, en relançant aussi un autre élément-clé de son récit: ce que devient le père de Yawara ! Tout porte à croire qu'il a été repéré à Séoul, ce qui intrigue forcément Yawara et agite pas mal ce cher Matsuda. Les Jeux Olympiques sot, alors, également l'occasion d'essayer de mettre la main sur l'insaisissable individu...

Au bout de ces 300 nouvelles pages fort bien menées, le mangaka se paie alors même le luxe de nous laisser sur un joli petit double-climax, particulièrement stimulant ! Et à l'arrivée, Yawara! donne ici l'impression d'atteindre un premier grand cap dans son histoire.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs