Yasei no Last Boss Vol.1 - Manga

Yasei no Last Boss Vol.1 : Critiques

Yasei no Last Boss ga Arawareta

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 12 Septembre 2022

L'isekai est clairement devenu l'un des fers de lance des éditions Doki-Doki ces dernières années, et ce n'est pas cette année 2022 qui prouvera le contraire puisque l'éditeur en a encore lancé quelques-uns ces derniers. Le dernier en date, arrivé dans notre pays en juillet dernier, n'est autre que Yasei no Last Boss, un manga qui nous permet de retrouve le mangaka Tsubasa Hazuki, un habitué de ce type de récit, à qui l'on doit notamment les versions manga des arcs Fairy Dance et Mother's Rosario de Sword Art Online, et qui adapte ici le light novel éponyme inédit en France, écrit par Fire Head et illustré par YahaKo. Lancée au Japon en 2017 dans le magazine Comic Earth Star de l'éditeur Earth Star Entertainment, cette version manga compte actuellement 8 tomes mais en hiatus dans son pays d'origine depuis plusieurs mois, la faute à certains soucis de santé du mangaka. Mais ce dernier, il y a quelque temps, a affirmé sur les réseaux sociaux qu'il espérait pouvoir reprendre son manga cette année, donc gardons confiance.

Yasei no Last Boss prend place en 2033, dans un futur où le jeu vidéo en ligne typé fantasy Exgate Online règne en maître parmi les gamers. Notre héros est précisément l'un de ces gamers, et son histoire commence quand... son personnage, Luphas Mafahl (une femme, caril avait fait le choix d'incarner un personnage féminin), se fait battre par l'alliance des 7 Héros, après avoir longuement été la maîtresse de ce monde où, avec ses familiers et autres serviteurs, elle régnait avec tyrannie comme une véritable dictatrice. A vrai dire, notre héros régnait tellement sur ce monde qu'il avait le sentiment d'en avoir fait le tour, et que personne hormis le Roi des démons ne pouvait plus lui tenir tête ni lui apporter le moindre petit challenge. Alors dans ce jeu ayant pour particularité d'être novélisé (comprendre par là que les événements très marquants sont consignés par écrit pour être pleinement intégrer à l'histoire, à la mythologie du jeu), il a organisé un ultime baroud d'honneur contre ces 7 héros contre lesquels il ne pouvait pas gagner. Tout aurait pu s'arrêter là... mais peu de temps après sa défaite, le jeune garçon a la surprise de voir apparaître sur son écran la déesse du jeu, qui lui propose une nouvelle mission mystérieuse. En acceptant, il ne sait pas encore qu'il va se retrouver propulsé réellement dans l'univers du jeu, qui plus est 200 ans plus tard, et dans le corps de son avatar féminin qui a gardé toute sa puissance et dont la légende perdure encore dans les écrits ! Seulement, celui qui est désormais devenu Luphas Mafahl à part entière va vite se rendre compte qu'en deux siècles, beaucoup de choses ont changé dans le monde d'Exgate.

Un gamer se retrouvant propulsé dans son jeu vidéo favori, 200 ans plus tard, et dans le corps de son avatar, on ne peut pas dire que ça sonne très original sur le papier, tant les oeuvres de ce genre pullulent. Encore récemment, on peut citer plus particulièrement In The Land of Leadale, qui coche aussi toutes ces cases et qui est aussi édité par Doki-Doki en France. Cependant, on sent vite que Yasei no Last Boss va nous proposer une atmosphère bien différente de Leadale, de par la nature de son personnage principal et de son monde. Luphas a effectivement pour particularité d'être l'ancienne antagoniste en quelque sorte, si bien que son retour à Exgate après 200 ans d'absence pourrait en effrayer plus d'un ! Mais maintenant qu'il a perdu dans le jeu et qu'il se retrouve dans le corps de son avatar, notre héros n'a absolument plus les mêmes velléités qu'avant, tout simplement parce tout ceci n'est désormais plus un jeu. Luphas, désormais, aspire donc plutôt à utiliser ses nombreuses capacités (car elle a gardé toute sa puissance d'antan) pour contempler, apprécier et chérir ce monde que notre héros a tant aimé en tant que gamer. Et voici donc l'ancienne dictatrice qui commence à parcourir le monde, à le redécouvrir, à retrouver sur sa route de vieilles connaissances qu'elle avait parfois oubliées (n'est-ce pas Dina) et qu'elle revoit avec une pointe de nostalgie... Mais il va de soi que sa nouvelle vie ne se résumera pas à ça.

Cela, on le sent bien au vu de la manière dot le monde a évolué en 200 ans: le Roi des démons a pris le dessus sur les 7 Héros, le monde est désormais en majorité sous le joug des démons et autre créatures maléfique, et seuls une poignée de pays résistent encore. Dans cette optique, Luphas sera alors forcément amenée à faire des choix que l'on suivra avec un certain intérêt, d'autant plus que d'autres interrogations s'y ajoutent. En tête, notre héros est-il le seul joueur à avoir été ainsi propulsé dans le jeu ?

Le récit a donc des atouts à faire valoir dès qu'ils auront été plus approfondis, car il faut bien avouer que la majeure partie de ce premier tome tâche surtout de poser l'univers, le contexte, les évolutions en 200 ans... Tsubasa Hazuki est donc assez bavard parfois pour bien poser les choses, au risque d'être légèrement lourd par moments, mais généralement il sait entrecouper les choses avec pas mal d'action, celle-ci étant déjà bien présente aussi. il lui restera juste à mieux maîtriser la clarté de ces moments plus vifs, car le mangaka semble tellement aimer les ajouts d'effets d'intensité graphique (les onomatopées en tête) qu'il en oublie parfois d'être parfaitement limpide dans son découpage.

A l'arrivée, ce premier tome de Yasei no Last Boss s'avère suffisamment intéressant pour donner envie de laisser une chance à la série. Sans être hyper original au sein de ce genre ultra-exploité de l'isekai, les auteurs présentent un univers et un personnage principal suffisamment intrigants pour capter l'attention, d'autant plus que la narration passant beaucoup par les pensées de Luphas renforce bien l'immersion.

Côté édition, Doki-Doki livre une jolie copie avec une jaquette restant proche de l'originale japonaise, une première page en couleurs sur papier glacé, un papier assez épais et plutôt souple permettant une très bonne impression, un lettrage propre du Studio Charon et une traduction toujours limpide et assez vive de Frédéric Malet.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.75 20
Note de la rédaction