Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 28 Janvier 2025

Alors que, au grand désespoir de Mirai, Lei Ming-chi et Lock, Yan est laissée pour morte, et que les trois survivants doivent se préparer autant que possible à une bataille semblant perdue d'avance contre Numéro 13, ce troisième et dernier épais volume d'environ 350 pages s'ouvre sur un flashback: celui d'une petite fille de dix ans, élevée depuis toujours, dans un laboratoire, par sa mère qui lui a tout appris du combat, et de la manière dont ces deux figures vont tenter de s'enfuir du lieu où elles sont enfermées, pour un résultat partiellement tragique mais consolidant chez la fillette une inextricable soif de vengeance... Vous l'aurez déjà compris: l'heure est ici venue de découvrir le passé de notre héroïne, un passé où Chang Sheng joue de façon assez intéressante sur la réelle identité de celle-ci, tout en parvenant à expliquer dans les grandes lignes certains mystères des précédents volumes (en tête, pourquoi Yan Tienhua semblait avoir gardé exactement son apparence d'autrefois). Le tout, avant que l'inévitable retour d'entre les morts de l'héroïne, sans surprise, n'ait lieu... en laissant, pour le coup, assez circonspect, tant la très vague explication sur base d'un collier de jade familial a un très, très gros goût de "ta gueule c'est magique".

Et à l'heure où l'affrontement final contre Numéro 13 se profile puis éclate en occupant une très grosse majorité du tome, ce côté un peu simpliste du scénario ne cessera plus de sauter encore aux yeux, comme c'était déjà le cas dans les volumes précédents. Au-delà de la façon dont les principaux personnages continuent de s'unir envers et contre tout alors qu'à la base rien ne les a jamais vraiment rapprochés, on reste également un peu décontenancé par le manque d'utilité de certains visages pourtant centraux (l'inspecteur en tête), ou encore par certains personnages secondaires qui ne sont que des fonctions sans intérêt, sans développement, tout juste là pour faciliter sans effort la progression du récit (le journaliste, et surtout le gentil vieillard). On pourrait continuer comme ça longtemps, par exemple en soulignant aussi le manque total de substance du grand méchant, donc retenez juste que sur le plan scénaristique, n'ayez pas trop d'exigences en lisant Yan, jusque dans les dernières pages qui semblent presque de trop tant elles accumulent les vieux poncifs (franchement, le coup de Numéro 14, qu'on ne verra probablement jamais...).

En revanche, si vous voulez du grand spectacle, vous êtes assurément au bon endroit tant, une nouvelle fois, Chang Sheng maîtrise à la fois ses designs, la plastique de ses héroïnes (qui est un des attraits de l'oeuvre, il faut bien se rendre à l'évidence vu comment l'auteur insiste souvent dessus sans trop de finesse), ses amples et impressionnants décors urbains, ses éléments technologiques et de SF... pour offrir des séquences d'action en permanence limpides, intenses et grisantes, qui doivent beaucoup à ses cadrages ambitieux et vertigineux ainsi qu'à ses chorégraphies impeccables et à certaines petites idées vraiment chouette et correctement exploitées (le côté "prédiction contre prédiction" en tête). C'est dense, c'est limpide, c'est assurément très bien dessiné sur tous les plans... bref, on en prend plein les yeux, surtout dans le grand format avec excellente qualité d'impression que les éditions Glénat proposent.

A l'arrivée, si vous cherchez juste un pur divertissement d'action qui en met quasiment toujours plein la vue et qui possède certaines très bonnes idées de base, Yan est sans doute la série qu'il vous faut. Mais si, en plus de ça, vous voulez un scénario un minimum approfondi et bien construit, vous risquez de déchanter un peu plus.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs