Yaiba Vol.2 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 18 Mars 2013

La guerre est déclarée entre Yaiba et Onimaru. Aspirant à anéantir son rival impertinent, ce dernier s'empare de la légendaire épée de Raijin, le démon du vent, et tente de la maîtriser. Mais l'esprit de Fujin prend l'ascendant et Onimaru devient la réincarnation du démon. Au même moment, l'épée de Raijin s'éveille quelque part dans le monde.

Yaiba subit une cuisante défaite de la main d'Onimaru. C'est là qu'il entend pour la première fois parler de la légende des épées jumelles. Déterminé à s'emparer de l'épée de Raijin, il embarque (kidnappe) Sayaka avec lui pour partir au Mont Tengu à la recherche d'un certain Musashi Miyamoto qui détient l'épée. Celui-ci, un petit vieillard âgé de plus de 400 ans, attend la venue d'un samurai légendaire qui viendra récupérer l'épée du démon et ne croit pas un instant qu'il puisse s'agir de cet enfant présomptueux, jusqu'à ce que celui-ci parvienne à la retirer de la terre. Dès lors, Musashi entreprend de former Yaiba et de canaliser son impatience afin de le préparer au duel fatidique avec le démon Onimaru.

Au même moment, Onimaru réveille les huit démons ancestraux avant de partir à la conquête du pays qui tombe sous son emprise en un temps record.

Ce tome 2 de Yaiba démarre donc cette fois vraiment l'intrigue principale, mais il le fait en s'engageant dans une direction assez inattendue (et pourtant peu originale). On retrouve la classique histoire de la sempiternelle lutte du bien contre le mal avec une histoire prophétie et d'élus. Lintrigue fait par ailleurs toujours énormément penser au manga Dragon Ball, notamment à l'arc sur le roi démon Piccolo.

Mais si l'histoire reste très classique et prévisible dans ses grandes lignes, il y a toujours cet esprit décalé, cet humour jouant sur l'absurde (des situations, des personnages...) qui donne une saveur particulière au titre, lui permettant ultimement de gagner toujours l'adhésion du lecteur au bout du compte. L'univers et les personnages sont complètement barrés (on sent par ailleurs très nettement l'influence de Ranma 1/2 sur cet aspect) et l'humour fait mouche à chaque fois, avec un véritable génie de mise en scène et d'écriture qui deviendra typique de l'auteur sur Détective Conan. Si le titre doit toujours beaucoup à la personnalité sympathique et hilarante de son héros principal Yaiba, le personnage de Musashi Miyamoto n'en reste pas moins une excellente addition à cet univers, l'alchimie entre ces deux personnages étant des plus efficaces. Gosho Aoyama n'hésite pas à tourner en dérision ce personnage légendaire du folklore nippon en nous le présentant sous les traits d'un petit vieillard qui ne peine pas de mine, dans la veine d'un vieux maître Yoda (Star Wars) ou de Dohko des Cinq Pics (Saint Seiya), bien loin de l'imagerie populaire qui l'entoure. Le mythe est complètement brisé, le samurai de légende se faisant des lumbagos au moment de passer à l'action et révélant avoir triché de manière honteuse pour gagner son célèbre duel contre Kojiro Sasaki. Bref, tous ces petits éléments loufoques qui font de Yaiba un titre bien sympathique à lire, à défaut d'y trouver un manga vraiment mémorable.

Au final, ce tome 2 finit un peu sur le même constat que le tome 1. Yaiba est un manga qui octroie un vrai plaisir de lecture, avec un beau parfum nostalgique qui rappelle les séries de l'ère du Club Dorothée, mais qui manque toujours cruellement d'ambition et d'originalité. L'univers a clairement du potentiel mais ce titre n'essaie jamais vraiment d'apporter quelque chose de nouveau au genre, qu'on n'ait pas déjà vu dans d'autres séries. Tout ça reste toujours très (trop) classique, Gosho Aoyama puisant clairement son inspiration sur d'autres mangas populaires et n'arrivant pas encore vraiment à exploiter le potentiel des différentes situations qu'il avance (en contraste total avec son travail sur Détective Conan par la suite). Reste que le titre est toujours porté par un humour efficace et que l'on espère que l'auteur arrivera à mieux cerner son oeuvre par la suite afin de remédier à ces défauts avant que le lecteur ne commence à ressentir une certaine lassitude.


Glass Heart


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
GlassHeart
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs