Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 19 Février 2013
Après un premier volume très prometteur, Horoshi Takahashi remet le couvert avec cette seconde lecture reprenant les grandes forces du tome précédent. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le début du volume ne reprend pas l’histoire là où elle s’était arrêtée à la fin du précédent volume, l’auteur préférant commencer par quelques scènes très savoureuses entre les frères Umehoshi et le chien de Masashi qui n’est pas sans rappeler le nom d’un célèbre homme aux multiples facettes d’origine américaine. Le mangaka fait donc une petite pause très brève après la fin du précédent volume qui était assez mouvementée, il faut l’avouer. Les mimiques de Marie et le caractère hilare de Masashi séduiront à coup sûr le lecteur.
L’histoire se recentre rapidement sur la fin du tournoi des nouveaux entamé dans le volume précédent. On pourra reprocher à l’auteur de ne pas approfondir le tout, les combats étant un poil expéditifs et très rares. Néanmoins, Hiroshi Takahashi confirme notre première impression concernant Hisashi Amachi et fait transparaître par le biais de son allure ainsi que de son franc parler une personne dont la cruauté n’a pas limites, prête à faire les plus mauvais coups pour mener à bien ses sombres projets. Hisashi Amachi n’est vraiment pas une personne à prendre à la légère et l’auteur nous le fait comprendre parfaitement grâce à de simples dessins.
Grâce à un concours de circonstances, Hana Tsukishima se retrouve en final devant son rival et, contre toute attente, le combat entre ces deux personnes ne durera qu’une dizaine de secondes, tout au plus. Ceux ou celles qui espéraient voir du sang, de la sueur dégouliner sur la peau des combattants pourrant encore attendre, Hiroshi Takahashi préférant jouer la carte de la sobriété pour le moment et nous offrant une conclusion très hâtive concernant ce tournoi.
Finalement, c’est Hana qui sort vainqueur de ce duel et, comme vous pouvez vous en douter, le nom de notre ami se répandra comme une traînée de poudre et les alentours du lycée Suzuran n’auront plus que le nom de notre ami en tête : Hana Tsukishima. Ainsi, les grandes têtes du lycée feront découvrir à Hana les différentes organisations et fractions de l’établissement pour que ce dernier puisse se sentir à l’aise dans cet univers qui lui est tout nouveau. Le lecteur sera étonné quant à la quantité d’informations qui lui sera livrée telle quelle et sera forcé de constater que le mangaka connaît très bien son sujet. Chaque détail, précision est importante au yeux d’Hiroshi Takahashi et il n’hésite pas à nous la transmettre pour que nous puissions accroître notre soif de connaissance. Le lecteur ressortira donc rassasié à la fin de sa lecture et en redemandera encore. Une nouvelle bande se formera également au sein du lycée et elle aura pour but de soutenir Hana dans son projet ambitieux : celui de devenir le leader de cet établissement scolaire en perdition. C’est, à mes yeux, la partie la plus novatrice de ce second volume, Hana étant épaulé sans qu’il le sache par ses amis. Le mangaka nous montre encore une fois que l’amitié, ce sentiment purement humain, peut exister dans un univers pourtant très tendu et chaotique et que les protagonistes ne pense pas qu’à la bagarre ni aux règlements de comptes.
Si Hana a réussi à se faire un nom en ville, il n’en reste pas pour le moins très naïf. Considéré comme la marionnette, la main sournoise de certaines personnes, il affrontera indirectement Guriko Hanaki, un homme à la coupe affro très charismatique et qui s’avère être un véritable monstre en terme de bagarre pure. Derrière son air dragueur et empoté, Guriko reste un homme à prendre avec des pincettes, tout comme Hisashi Amachi, et qui frappe là où ça fait mal.
Enfin, ce second volume de Worst comporte son lot de références voulues (où non) de la part du mangaka. On pourra noter quelques inscriptions présentes sur les murs de Suruzan faisant référence à de nombreux groupes musicaux comme Odd-Bows ou encore Mods (groupe japonais des années 80 dont Hiroshi Takashi affectionne tout particulièrement). Il en va de même pour Suiren (inscription notée sur le t-shirt que porte Hana sur l’illustration du sixième chapitre), c’est un groupe japonais que l’auteur apprécie beaucoup également. Un tag fait également référence à la chanson « Jimmy Crack Town », chanson très populaire reprises maintes et maintes fois dans de nombreux domaines. Enfin, on pourra remarquer qu’Hideyoshi lit un manga lorsque Hana vient lui rendre visite. Il s’agit du manga Gold de Yamato Ryuichiro. Les œuvres de Ryuichiro s’inspire grandement de l’univers d’Hiroshi Takashi en ce qui concerne les personnages, la présence du volume de Gold dans ce second tome de Worst est donc une dédicace pour le moins directe d’Hiroshi Takahashi à Yamato Ryuichiro. Pour terminer, on pourra souligner une petite référence en fin de volume concernant Malcolm X (Malcolm K. Little de son vrai nom), personne très influente dans son pays et militant des droits de l’homme. Le seul hic c’est que ce sobriquet s’adresse à Hana alors que ce dernier est chauve… Difficile de savoir si le mangaka a vraiment voulu faire ce petit clin d’œil…
En définitive, la bonne impression laissé par le premier tome se confirme avec cette second lecture qui surpasse son aînée. La traduction reste impeccable et le plaisir de lecture est bel et bien présent ! On souhaite juste à présent que le mangaka continuera dans cette voie.