Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 13 Septembre 2019
Face à la quête de néant et de ténèbres du Roi, la partie semble déjà perdue pour les Alice du monde entier. Ceux-ci ont beau lutter de toutes leurs forces, la destruction des mondes semble inévitable, d'autant plus que le Roi ne manque pas de ressources, de par sa capacité à se synchroniser avec le pays des merveilles pour qu'il devienne une partie de lui. Dans cette apocalypse annoncée, pourtant, la figure d'Ôkura réapparaît brièvement, comme un ultime salut, et l'heure est ensuite venue pour chacun de se confronter définitivement à ses propres ténèbres. Et de prendre ses responsabilités. A l'heure où les ténèbres sont sur le point de tout engloutir, la lumière est-elle encore accessible ?
Après 11 volumes intenses, surprenants et mine de rien assez profonds, l'heure est venue pour Uru Okabe de conclure sa série, et il s'exécute parfaitement, dans un final qui a encore beaucoup à dire sur les personnages, leurs démons et leur évolution. Plus que le combat final en lui-même, qui reste tout de même mis en scène de façon tonitruante et ample, c'est bien le travail des personnages qui prime une dernière fois, tant chacun d'eux doit désormais affronter les tourments qui ont brisé leur vie jusque-là. L'égoïsme d'Uto, la dépendance sans remerciements de Saki, les errances de Kuroe... Chacun des compagnons d'infortune d'Azuma semble avoir relevé la tête, essentiellement grâce à une chose: les relations avec l'humain, qui deviennent ici salvatrices pour eux alors qu'avant elles étaient en partie à l'origine de leurs ténèbres. Il y a la relation amoureuse pour Uto et Saki, l'attente d'un bébé pour Kuroe, etc... et le cas le plus essentiel reste évidemment celui d'Azuma, de son lien fort avec Seki, de son désir d'enfin retrouver sa mère... Celle qui possédait des ténèbres si profondes a désormais des lumières auxquelles s'accrocher, des raisons de vouloir vivre et protéger son monde, alors quel choix fera-t-elle, puisque absolument tout dépendra de son choix ?
"Qu'elle aime le monde... Qu'elle aime le futur... Qu'elle aime la vie... Que le bonheur emplisse son coeur... Qu'elle soit une jeune fille ordinaire... C'était ça que je voulais vraiment."
Okabe livre alors une dernière ligne droite qui brille dans certains visuels, notamment ceux montrant une Azuma plus touchante que jamais, avec parfois des visages plus doux et apaisés et témoignant d'une chose: il y a bel et bien ici un monde à aimer, de la Vie à chérir. Que l'on cherche à donner du sens à son existence, à protéger ce que l'on aime, ou tout simplement à accéder à une vie normale, le message final de l'auteur, dans son climat de chaos et d'apocalypse, se veut plus positif en mettant en avant la préciosité du monde et la valeur de l'existence, et à ce titre certaines scènes frappent très fort, comme toute la scène avec la mère d'Azuma et les larmes de Seki.
Et pourtant, le mangaka reste malin et surprenant jusqu'au bout, car son récit parvient à décontenancer jusque dans ses dernières pages, nous rappelant que rien n'est idéal ici. A l'heure où la fillette a enfin conscience de la valeur de la vie, il lui reste un ultime choix à faire: se sentirait-elle capable de sacrifier un autre monde pour sauver le sien de la destruction ? Le lecteur a vite fait de se mettre à sa place et, au vu de la décision de l'enfant, en ressort forcément déstabilisé. Qu'aurons-nous fait à la place d'Azuma ? Qui plus est, l'épilogue vient mettre un dernier petit coup de poing, en déstabilisant d'autant plus, Okabe nuançant une dernière fois les choses.
Au bout du compte, World War Demons s'offre une conclusion brillante, assez marquante dans les évolutions et choix des personnages, marquante dans certains passages, déstabilisante dans d'autres... Uru Okabe conclut bel et bien tout ce qu'il faut, et referme son récit d'excellente manière.
Après 11 volumes intenses, surprenants et mine de rien assez profonds, l'heure est venue pour Uru Okabe de conclure sa série, et il s'exécute parfaitement, dans un final qui a encore beaucoup à dire sur les personnages, leurs démons et leur évolution. Plus que le combat final en lui-même, qui reste tout de même mis en scène de façon tonitruante et ample, c'est bien le travail des personnages qui prime une dernière fois, tant chacun d'eux doit désormais affronter les tourments qui ont brisé leur vie jusque-là. L'égoïsme d'Uto, la dépendance sans remerciements de Saki, les errances de Kuroe... Chacun des compagnons d'infortune d'Azuma semble avoir relevé la tête, essentiellement grâce à une chose: les relations avec l'humain, qui deviennent ici salvatrices pour eux alors qu'avant elles étaient en partie à l'origine de leurs ténèbres. Il y a la relation amoureuse pour Uto et Saki, l'attente d'un bébé pour Kuroe, etc... et le cas le plus essentiel reste évidemment celui d'Azuma, de son lien fort avec Seki, de son désir d'enfin retrouver sa mère... Celle qui possédait des ténèbres si profondes a désormais des lumières auxquelles s'accrocher, des raisons de vouloir vivre et protéger son monde, alors quel choix fera-t-elle, puisque absolument tout dépendra de son choix ?
"Qu'elle aime le monde... Qu'elle aime le futur... Qu'elle aime la vie... Que le bonheur emplisse son coeur... Qu'elle soit une jeune fille ordinaire... C'était ça que je voulais vraiment."
Okabe livre alors une dernière ligne droite qui brille dans certains visuels, notamment ceux montrant une Azuma plus touchante que jamais, avec parfois des visages plus doux et apaisés et témoignant d'une chose: il y a bel et bien ici un monde à aimer, de la Vie à chérir. Que l'on cherche à donner du sens à son existence, à protéger ce que l'on aime, ou tout simplement à accéder à une vie normale, le message final de l'auteur, dans son climat de chaos et d'apocalypse, se veut plus positif en mettant en avant la préciosité du monde et la valeur de l'existence, et à ce titre certaines scènes frappent très fort, comme toute la scène avec la mère d'Azuma et les larmes de Seki.
Et pourtant, le mangaka reste malin et surprenant jusqu'au bout, car son récit parvient à décontenancer jusque dans ses dernières pages, nous rappelant que rien n'est idéal ici. A l'heure où la fillette a enfin conscience de la valeur de la vie, il lui reste un ultime choix à faire: se sentirait-elle capable de sacrifier un autre monde pour sauver le sien de la destruction ? Le lecteur a vite fait de se mettre à sa place et, au vu de la décision de l'enfant, en ressort forcément déstabilisé. Qu'aurons-nous fait à la place d'Azuma ? Qui plus est, l'épilogue vient mettre un dernier petit coup de poing, en déstabilisant d'autant plus, Okabe nuançant une dernière fois les choses.
Au bout du compte, World War Demons s'offre une conclusion brillante, assez marquante dans les évolutions et choix des personnages, marquante dans certains passages, déstabilisante dans d'autres... Uru Okabe conclut bel et bien tout ce qu'il faut, et referme son récit d'excellente manière.