Wolf Guy Vol.8 : Critiques

Wolf Guy - Ookami no monshô

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 29 Août 2011

Jusqu'à présent, on se posait bien des questions sur Wolf Guy, série plantée de manière bancale entre vague critique humaine et défouloir bête et méchant, sans avoir jamais été capable de vraiment assumer totalement l'un de ces deux aspects. Jusqu'à présent, la série pouvait rester, par défaut, un divertissement bourrin acceptable, mais on craignait de plus en plus la chute, surtout au vu de la fin du septième volume, qui n'annonçait rien de bon. Mais jamais, jamais on ne se serait attendu à ce que l'on trouve dans ce tome, qui signe la totale et inexorable descente aux enfers de la série, en même temps que celle de la pauvre Mlle Aoshika.

Le septième tome s'était arrêté sur une terrible menace orchestrée par Do Haguro. Pour obliger Inugami à revenir l'affronter, il a décidé de kidnapper, séquestrer et livrer à ses sbires Mlle Aoshika, le tout sous l'oeil malsain d'une caméra diffusant les vidéos sur le net. Dans ce huitième volume, la menace se concrétise, et Inugami découvre, horrifié, les vidéos en question... En soi, une telle menace aurait pu donner un coup de boost à la série, notamment en réveillant Inugami. Mais ici, les auteurs choisissent la pire voie possible.

On ne comprend pas. On ne voit pas comment on pourrait justifier le contenu de ce tome, car il est injustifiable. Car oui, s'il est malgré tout ponctué de courts passages jamais développés sur la haine d'Inugami ou son regain d'humanité, par exemple au contact du professeur Tadokoro, comment pourrait-on trouver la moindre justification à tout le reste d'un volume qui ne fait, d'un bout à l'autre, que mettre en scène une Aoshika traumatisée alors qu'elle se fait violer de partout par toute la bande de Haguro ? Car c'est bien de cela qu'il s'agit, ni plus ni moins.

Pendant 200 pages, on assiste, atterré, à un long passage crû et malsain, vomitif, où la pauvre femme se retrouve prise dans tous les sens par toute la clique de Haguro, sous forme d'un viol qui finit même par devenir un gangbang forcé. Le viol n'est pas un thème nouveau dans le manga, a déjà pu choquer ou, au contraire, trouver un développement intéressant par la suite au niveau de la psychologie des personnages. Mais l'horreur n'avait jamais été aussi poussée, et pourtant, rien ne vient justifier ce qui se présente devant nous. Tout est gratuit. Et quand on pense cette horreur enfin terminée, les auteurs en remettent une petite couche en accentuant à chaque fois un peu plus le dégoût que cela peut procurer: le simple pelotage devient une pénétration, puis deux, puis trois, le tout pendant que l'on assiste à la chute de plus en plus dure d'Aoshika, en larmes puis cherchant à mourir, et alors que les auteurs semblent avoir décidé de se surpasser un peu plus à chaque nouvelle scène dans le voyeurisme et la cruauté, en montrant tout. Ce volume provoque l'horreur et le dégoût, rien d'autre. Aucun mot n'est assez fort pour qualifier l'immondice que l'on a en face de soi.

Le viol dépeint de manière franche, crue et choquante peut conserver un certain intérêt, permettre de développer des thèmes intéressants sans non plus tomber dans le voyeurisme gratuit, un réalisateur comme Gaspar Noé l'a déjà prouvé au cinéma. Mais ici, que peut-on trouver de bon dans ce tome ? L'humanité d'Inugami par rapport aux autres ? C'est bien maigre, et c'est tellement peu abordé qu'on l'oublie très vite, surtout face au reste. Totalement gratuit, parvenant à faire passer le tome 4 de Zetman pour du Kilari ou les plus mauvais opus de Sun-Ken Rock pour des chefs d'oeuvre, ce huitième volume présente ce qui peut se faire de pire en manga. Si la série pouvait conserver son attrait de par son aspect bourrin, elle n'est à présent plus rien d'autre qu'une énorme honte, qui ne semble pas le moins du monde destinée à se relever dans le neuvième volume.


Le volume n'est pas emballé, et aucun avertissement n'est présent ! On ne comprend pas un tel choix et on se demande vraiment ce qui a bien pu passer par la tête du staff des éditions Tonkam...


Koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
2 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs