Wolf Guy Vol.12 - Actualité manga

Wolf Guy Vol.12 : Critiques

Wolf Guy - Ookami no monshô

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 19 Juillet 2012

L'heure de l'ultime affrontement entre Akira et Haguro est arrivée, et les deux garçons, désormais véritablement apparentés à des animaux sauvages tant leur haine et leur rage les rongent, ne cessent plus de se charcuter depuis le volume précédent. Et quand Akira pense être enfin venu à bout de Haguro, celui-ci se relève plus démoniaque que jamais, rendu plus fort par les doigts du loup-garou qu'il a avalés.

Ainsi le duel se poursuit-il, s'enfonçant dans toujours plus de surenchère, histoire de montrer une énième fois toute la folie destructrice de Haguro. Les auteurs enchaînent encore et toujours des pages où le jeune homme apparaît toujours plus horrible, via des scènes de tortures physiques peu ragoûtantes (vous aurez ici votre lot de doigts et de bras coupés), des déformations physiques et des rictus exagérément malsains qui ne plairont qu'à ceux qui ont aimé la série jusqu'à présent sans jamais douter de ses qualités.
Pourtant, indéniablement, trop de surenchère tue la surenchère, encore plus quand celle-ci se prétend intellectualisée en balançant vaguement quelques réflexions basiques et pas du tout développées sur les démons qui se cachent en chaque homme, et sur la part démoniaque de l'humanité entière. Mais bien sûr : tenter de justifier onze tomes de boucherie abrutissante par le biais d'une petite réflexion de trois lignes, on y croit... ou pas. Que l'on choisisse de ne faire que du bourrin ou que l'on apporte une vraie réflexion développée en plus, ok, mais dans le cas présent, ce n'est tout simplement pas crédible.

Et l'on y croit encore moins à la vue de la conclusion de ce duel, qui atteint des sommets dans tout ce que la série a raté : en voulant montrer une dernière la folie d'un Haguro obnubilé par la force d'Akira, les auteurs offrent au grand méchant de la série une fin expéditive et on ne peut plus ridicule... Mais sérieusement, tout ça... pour ça ?

C'en est trop. On attendait au moins une conclusion convenable au duel entre Akira et Haguro, qui a tout de même été l'élément central de toute la série, et ce n'est même pas le cas. Ce douzième volume est-il donc alors entièrement à jeter ? Hé bien non, car n'oublions pas que le duel s'achève ici avant la moitié du tome, et qu'il reste alors aux auteurs plusieurs dizaines de pages pour conclure joliment leur oeuvre. Et c'est qu'ils y parviendraient presque, les bougres, car il faut bien avouer que le développement offert au personnage d'Aoshika après le duel n'est pas dénué de qualités. Ici, les auteurs prennent le temps de nous montrer ce que devient la jeune femme, dont le rôle prend enfin un sens, et qui parvient à toucher dans son désespoir et sa sincérité. Pour soutenir le tout, Yûki Yogo et Ayumi Izumitani offrent quelques passages d'une beauté visuelle saisissante, grâce à une mise en scène posée et des planches très blanches dégageant beaucoup de pureté chez Aoshika et Akira, et qui contrastent à merveille avec les excès de boucherie de tout ce qui s'est passé avant. On retient notamment la courte mais jolie scène du rêve d'Aoshika sur son lit d'hôpital, ou la beauté des loups dans les contrées enneigées d'Alaska.

A défaut de proposer une conclusion originale, les auteurs sont donc à deux doigts de réussir une fin honorable, posée et nuancée... "A deux doigts", car alors même que l'avant-dernier chapitre aurait pu faire office de conclusion, ils n'ont pu s'empêcher d'ajouter un ultime chapitre ridicule, ouvrant de nouvelles choses vers ce qui est sans doute la suite des romans, et qui ne comporte strictement aucun intérêt dans l'immédiat, hormis celui de briser l'ambiance et le ton posés dans les quelques chapitres précédents... Dommage.

Un fin de duel risible entre Akira et Haguro, puis un développement étonnamment posé et intéressant d'Aoshika pour ce qui aurait pu faire une fin convenable, s'il n'y avait pas eu ce dernier chapitre clairement de trop : le dernier tome de Wolf Guy est en dents de scie, comme l'ensemble de la série, qui n'a jamais montré grand chose au-delà de ses pages de carnage pur et simple. Ca tombe bien, on ne retiendra pas grand chose de l'ensemble.


Koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
10 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs