Wizard's Soul Vol.1 - Actualité manga

Wizard's Soul Vol.1 : Critiques

Wizard's Soul - Koi no Seisen

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 05 Octobre 2016

Après des titres comme Un carré de ciel bleu ou Coeurs à coeurs, la nouvelle comédie romantique des éditions Doki-Doki se nomme Wizard's Soul et nous permet de découvrir pour la première fois en France Aki Eda, mangaka qui a déjà quelques séries à son actif et qui a débuté sa carrière professionnelle en 2008 après avoir oeuvré dans le doujinshi (essentiellement autour de Touhou Project). Dessinée entre 2013 et 2015 pour le magazine Comic Flapper de Media Factory, cette série en 4 tomes est présentée par l'éditeur comme une romance un brin "geek", de par le fait qu'elle se déroule dans un univers certes réaliste, mais où un jeu de cartes connaît une telle popularité qu'il permet d'avoir ou non la cote, voire de s'enrichir.

Ce jeu de cartes se nomme Wizard's Soul, et on ne peut pas dire qu'il réussisse au père de la jeune collégienne Manaka Ichinose, qui, après avoir trèèèès mal spéculé sur la valeur de certaines cartes, se retrouve criblé de dettes. Les finances de sa famille vont mal, et pour éviter à son père, mais aussi à ses deux petites soeurs jumelles de se retrouver à la rue, Manaka, qui jusque là travaillait à mi-temps dans un magasin de cartes où elle perdait tout le temps, décide de se lancer sérieusement dans un tournoi de Wizard's Soul pour empocher la prime. Quitte à présenter une façon de jouer pas très glorieuse héritée de sa défunte mère, et à se mettre du monde à dos... y compris ses propres amis dont Eita Ichinose, son plus proche ami dont elle est secrètement amoureuse et vice versa.

Le pitch est plutôt alléchant de par son mélange de romance et de jeu de cartes. Mais en réalité, ce deuxième aspect en arrive très vite à décevoir un peu, car rien n'est franchement approfondi : les quelques duels de cartes auxquels nous assistons déjà sont peu recherchés, livrent bien quelques très vagues stratégies, mais rien n'est développé, pas même les spécificités de Wizard's Soul. On appréciera quand même que la plupart des termes spécifiques aux jeux de cartes type Magic bénéficient d'explications, que celles-ci soient en aparté de la part de l'auteur, ou en astérisques sans doute de la part de la traductrice Julia Brun (qui, par ailleurs, offre une traduction très plaisante, fluide et plutôt vivante). Par contre, il y a quand même un bémol sur ce point : si les termes plus techniques sont bien expliqués, ce n'est pas le cas du vocabulaire de base, comme les notions de deck et de booster, et pour quelqu'un n'y connaissant rien en jeux de cartes cela peut rebuter un peu. Il faut attendre la dernière partie du tome et l'arrivée d'un premier match sérieux pour que l'aspect jeux de cartes promette de décoller un peu plus par la suite, d'autant que l'adversaire de Manaka n'est pas inintéressante puisqu'elle a elle aussi des raisons de vouloir l'emporter. Mais malgré tout, cela reste succinct.

Ce qui nous intéresse un peu plus est alors à chercher du côté des principaux personnages, en tête Manaka, jeune héroïne intéressante de par le fait que, pour arriver à ses fins (qui, rappelons-le, sont très louables puisqu'elle veut aider sa famille), elle n'hésite pas à proposer une façon de jouer peu sympathique, voire humiliante, pour ses adversaires, ce qui pourrait créer quelques aversions envers elle. D'où lui vient cette façon de jouer ? La réponse se trouve dans son passé, dans l'héritage que lui a laissé une mère avec qui on peut dire qu'elle entretenait une relation un brin délicate... Une piste qui pourrait apporter beaucoup plus par la suite.
En dehors de cela, comme Aki Eda le dit, n'oublions pas que l'oeuvre se veut avant tout une romance, et de ce côté-là le personnage d'Eita s'annonce intéressant, car la façon de jouer de son amie et amour secret risque de le contraindre à revoir l'image qu'il a d'elle... En réalité, pour l'instant cet aspect reste très basique et semble déjà se décanter dans ce premier tome, et du coup on se demande ce que ça pourra bien donner par la suite...

Visuellement, on pourrait rapprocher un peu le trait d'Aki Eda de celui de Sô Hamayumiba, autre auteur de comédie romantique de Doki-Doki (un carré de ciel bleu, Hanayamata). Eda offre un coup de crayon qui se veut plutôt mignon globalement, avec des silhouettes assez fines et une atmosphère qui dégage une certaine fraîcheur malgré certains enjeux délicats. On regrette toutefois quelques trames un peu hasardeuses, ou tout simplement un rendu pas très immersif sur les phases de jeux de cartes.

On pouvait attendre un peu plus de Wizard's Soul, qui pouvait être un mélange intéressant de romance et de jeux de cartes, ce qui est l'ambition claire d'Aki Eda. Mais pour l'instant aucun de ces deux aspects n'est très approfondi ni franchement immersif. Pourtant, la lecture se suit sans déplaisir, essentiellement grâce à sa jeune héroïne plutôt attachante dans ses motivations et intrigante dans sa manière de jouer. Reste à voir si le concept décollera plus dans le deuxième tome, sorti en même temps que le premier.

En plus de la traduction soignée dont nous avons déjà parlé, l'édition possède un papier assez épais et sans transparence, une bonne qualité d'impression, ainsi qu'une première page en couleurs (ce qui est toujours un petit plus sympathique).


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs