Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 11 Mars 2022
Sous la tutelle de Sparkle, le trio de jeunes aventuriers formé par Helio, Toaster et Minty rejoint la ville de Tanrock, pour une mission discrète de réapprovisionnement. Directement, le groupe assiste à une preuve supplémentaire de la tyrannie exercée par le Régime : Le major Brickmack, responsable du chantier de la Parfumerie Nationale, ne rechigne pas à maltraiter les ouvriers. Si Sparkle tente de raisonner Helio de toute intervention, le porteur du Lightwind ne peut s'empêcher d'entrer en scène...
Tandis que Wind Fighters décollait avec l'opus précédent, à la structure certes classiques mais qui assurait la direction du récit en plantant des points de scénario appréciables, c'est juste avant la sortie de ce troisième volume que Christophe Cointault a confirmé la fin de sa série au tome prochain. Une révélation déroutante pour les lecteurs qui espéraient que la présente œuvre irait plus loin que Tinta Run, mais que l'auteur explique de manière convaincante. Malheureusement, Wind Fighters est un projet né au mauvais moment, lors de la crise du Covid-19, aussi l'absence de salons et de dédicaces fut un coup dur pour une série française qui ne profite pas forcément de la même exposition que les licences japonaises sur internet et sur les réseaux sociaux. Néanmoins, l'artiste se veut enthousiaste car il planche actuellement sur une troisième œuvre sur laquelle il ne s'imposera plus rien, tandis qu'il juge que sa démarche a évolué. Autant dire qu'on attendra ce nouveau projet avec curiosité, de même pour la fin de Wind Fighters. Après tout, Christophe Cointault nous a bien prouvé avec Tinta Run sa capacité à amener une conclusion plus hâtive mais néanmoins maitrisée, avec son lot de passages forts.
Alors, c'est sur les terres de Tanrock, aux côtés d'un Helio révolté, que s'ouvre cet avant-dernier tome. A partir de cette base, le récit va évoluer sur différentes optiques et toujours rester en mouvement, qu'il s'agisse du côté de la bataille du héros qui sera soumise à différents retournements de situation, ou simplement le focus sur Laria et Rose qui s'apprêtent à découvrir le passé des deux héros. Les friands de révélations apprécieront certainement cette séquence plus que les autres tant celles-ci amène des informations cruciales dans l'intrigue de Wind Fighters. Si certains éléments se laissaient deviner étant donné les données entrevues dans les deux tomes précédents, ces révélations font leur effet et promettent quelques mystères encore saisissants, ne résolvant donc pas toute l'intrigue de la série, loin de là.
Mais en terme d'action, c'est davantage la bataille de Tanrock qui vient constituer le cœur de ce troisième ouvrage. Ici, Christophe Cointault aborde un véritable « combat de boss » assez classique dans son déroulé, avec au programme différents personnages qui doivent s'occuper d'un puissant adversaire désigné, le tout sur des notes de dépassements de soi et autres retournements de situations qui parviennent à apporter de l'adrénaline quand il le faut. Dans la forme, les carcans du genre sont respectés, mais c'est pas la niaque permanente du récit que celui-ci demeure efficace, et parce que Helio n'est pas systématiquement le centre de l'intérêt.
Car ce troisième opus, de l'aveu de l'artiste, marque un certain changement de cap en terme de ton (mais aussi sur le plan graphique, puisqu'il est passé au dessin numérique en cours de route). Si cela pourra paraître discret pour certain puisque ce chamboulement reste dans un certain ordre de classicisme, il devient peu à peu évident que toute la naïveté de Wind Fighters s'efface progressivement, pour laisser place à des traitements de personnages plus sombres et plus rudes, de manière à rendre ces figures plus complexes et bien moins lisses que ce qu'on pouvait penser. Par ce traitement, Christophe Cointault amène une optique tout à fait intéressante de son univers tant les différentes fulgurances de caractères des personnages présents dans la bataille répondent à un leitmotiv : Leur réaction face à un pouvoir tyrannique, et le choix d'une soumission ou, au contraire, d'une révolte morale. En ce sens, l'écriture du tome se montre tout à fait pertinente et aboutit à d'excellents moments, tant en terme d'états d'esprit des jeunes aventuriers, que dans l'action qui embrasse totalement la recette du nekketsu pour nous offrir des confrontations saisissantes. Etant donné les révélations données par l'auteur avant parution du tome, celles sur l'avenir de sa carrière, on ne peut que saluer son choix d'aborder des œuvres typées shônen avec plus de caractère et de maturité, ce troisième opus montrant que l'artiste sait gérer cette direction tout en restant en phase avec son univers.
C'est donc globalement un troisième tome prenant de Wind Fighters qui nous est offert, à la fois riche par l'avancée de son histoire (autrement dit, ses révélations) et sa manière de narrer une bataille a priori classique, mais au fond subtil et permettant des mises en avant fortes de personnages dont on apprécie les évolutions, point de vue et rapport à la morale, sans compter un univers et ses concepts qui se fluidifient au fil des chapitres. Malheureusement, il ne reste déjà qu'un seul tome avant la conclusion de la série. Mais parce qu'on garde en tête la fin de Tinta Run, on fait confiance à Christophe Cointault pour gérer la finalité de son récit, quand bien même celle-ci interviendra plus tôt que prévu.
Tandis que Wind Fighters décollait avec l'opus précédent, à la structure certes classiques mais qui assurait la direction du récit en plantant des points de scénario appréciables, c'est juste avant la sortie de ce troisième volume que Christophe Cointault a confirmé la fin de sa série au tome prochain. Une révélation déroutante pour les lecteurs qui espéraient que la présente œuvre irait plus loin que Tinta Run, mais que l'auteur explique de manière convaincante. Malheureusement, Wind Fighters est un projet né au mauvais moment, lors de la crise du Covid-19, aussi l'absence de salons et de dédicaces fut un coup dur pour une série française qui ne profite pas forcément de la même exposition que les licences japonaises sur internet et sur les réseaux sociaux. Néanmoins, l'artiste se veut enthousiaste car il planche actuellement sur une troisième œuvre sur laquelle il ne s'imposera plus rien, tandis qu'il juge que sa démarche a évolué. Autant dire qu'on attendra ce nouveau projet avec curiosité, de même pour la fin de Wind Fighters. Après tout, Christophe Cointault nous a bien prouvé avec Tinta Run sa capacité à amener une conclusion plus hâtive mais néanmoins maitrisée, avec son lot de passages forts.
Alors, c'est sur les terres de Tanrock, aux côtés d'un Helio révolté, que s'ouvre cet avant-dernier tome. A partir de cette base, le récit va évoluer sur différentes optiques et toujours rester en mouvement, qu'il s'agisse du côté de la bataille du héros qui sera soumise à différents retournements de situation, ou simplement le focus sur Laria et Rose qui s'apprêtent à découvrir le passé des deux héros. Les friands de révélations apprécieront certainement cette séquence plus que les autres tant celles-ci amène des informations cruciales dans l'intrigue de Wind Fighters. Si certains éléments se laissaient deviner étant donné les données entrevues dans les deux tomes précédents, ces révélations font leur effet et promettent quelques mystères encore saisissants, ne résolvant donc pas toute l'intrigue de la série, loin de là.
Mais en terme d'action, c'est davantage la bataille de Tanrock qui vient constituer le cœur de ce troisième ouvrage. Ici, Christophe Cointault aborde un véritable « combat de boss » assez classique dans son déroulé, avec au programme différents personnages qui doivent s'occuper d'un puissant adversaire désigné, le tout sur des notes de dépassements de soi et autres retournements de situations qui parviennent à apporter de l'adrénaline quand il le faut. Dans la forme, les carcans du genre sont respectés, mais c'est pas la niaque permanente du récit que celui-ci demeure efficace, et parce que Helio n'est pas systématiquement le centre de l'intérêt.
Car ce troisième opus, de l'aveu de l'artiste, marque un certain changement de cap en terme de ton (mais aussi sur le plan graphique, puisqu'il est passé au dessin numérique en cours de route). Si cela pourra paraître discret pour certain puisque ce chamboulement reste dans un certain ordre de classicisme, il devient peu à peu évident que toute la naïveté de Wind Fighters s'efface progressivement, pour laisser place à des traitements de personnages plus sombres et plus rudes, de manière à rendre ces figures plus complexes et bien moins lisses que ce qu'on pouvait penser. Par ce traitement, Christophe Cointault amène une optique tout à fait intéressante de son univers tant les différentes fulgurances de caractères des personnages présents dans la bataille répondent à un leitmotiv : Leur réaction face à un pouvoir tyrannique, et le choix d'une soumission ou, au contraire, d'une révolte morale. En ce sens, l'écriture du tome se montre tout à fait pertinente et aboutit à d'excellents moments, tant en terme d'états d'esprit des jeunes aventuriers, que dans l'action qui embrasse totalement la recette du nekketsu pour nous offrir des confrontations saisissantes. Etant donné les révélations données par l'auteur avant parution du tome, celles sur l'avenir de sa carrière, on ne peut que saluer son choix d'aborder des œuvres typées shônen avec plus de caractère et de maturité, ce troisième opus montrant que l'artiste sait gérer cette direction tout en restant en phase avec son univers.
C'est donc globalement un troisième tome prenant de Wind Fighters qui nous est offert, à la fois riche par l'avancée de son histoire (autrement dit, ses révélations) et sa manière de narrer une bataille a priori classique, mais au fond subtil et permettant des mises en avant fortes de personnages dont on apprécie les évolutions, point de vue et rapport à la morale, sans compter un univers et ses concepts qui se fluidifient au fil des chapitres. Malheureusement, il ne reste déjà qu'un seul tome avant la conclusion de la série. Mais parce qu'on garde en tête la fin de Tinta Run, on fait confiance à Christophe Cointault pour gérer la finalité de son récit, quand bien même celle-ci interviendra plus tôt que prévu.