Wind Breaker Vol.10 - Manga

Wind Breaker Vol.10 : Critiques

Wind Breaker

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 10 Juillet 2024

Afin de protéger Shizuka du gang des Gravel, Sakura, Suô et Nihei se sont associés à la Compagnie des Sentinelles, un groupe de défense qui assure la tranquillité au sein du quartier de la nuit. Leur esprit chevaleresque frappe la jeune recrue de Fûrin, au point d'accepter de se plier aux exigences de leur leader, Kanji. Mais peinée qu'un tel conflit se joue autour d'elle, Shizuka choisit de se rendre d'elle-même à l'ennemi...

Les différents arcs narratifs de Wind Breaker ont beau être d'une grande simplicité schématique, chacun d'eux sait nous surprendre quand il s'agit pour l'auteur d'aborder la grande humanité de son histoire, de celle de ses personnages. L'épisode autour des Gravel ne fait pas exception à le règle, aussi les enjeux de la bataille se limitent au sort de Shizuka, figure de l'œuvre fraîchement présentée. Mais le sauvetage de la demoiselle n'est finalement qu'une trame de fond à côté de la puissance émotionnelle développée par Satoru Nii dans ce grand combat.

De nouveau, Sakura devient spectateur à l'instar du lecteur. Ce qui se joue devant lui n'est pas la mission de sauvetage à laquelle il s'attendait, puisque l'enjeu se déplace autour de Shuhei Suzuri, personnage qui nous apparaissait ô combien caricatural sur l'opus précédent. Là est la force narrative proposée par l'auteur, celle d'un récit aux fondations qui peuvent paraître très ordinaires, mais qui trouve une puissance folle dès que les personnages s'expriment et que les thématiques sociétales sont soulevées. Dans le cas du présent tome, cela passe aussi par le personnage de Tsubakino qui, après s'être dévoilé au lecteur, offre un moment de baston grandiose grâce aux chorégraphies visuellement trépidantes et par la bataille morale qui va se jouer entre le Wind Breaker et son adversaire.

Alors, ce dixième tome devient l'introspection du mystérieux Shuhei, une vraie discussion par les poings durant laquelle chacun s'ouvre à l'autre et révèle une morale en phase avec la psychologie et le vécu de chacun des deux adversaires. Par sa manière de narrer la chose, les focus sur les expressions de personnages et des dialogues d'une grande justesse, Satoru Nii nous transporte. Ce qui n'était qu'un simple combat au nom de la liberté de Shizuka devient la thérapie du chef des Gravel, et le personnage n'en devient que plus touchant tout en pointant du doigt des injustices sociétales qui existent encore dans les pays développés. Wind Breaker n'a pas pour vocation d'être un pamphlet révolutionnaire, mais il sait être une œuvre puissante dans sa manière de montrer des laissés pour compte qui méritent la libération par une main tendue. L'arc des Gravel est une mission de sauvetage, oui, mais pas celle à laquelle on pensait de prime abord.

Le furyo humain et altruiste de Satoru Nii ne cesse de nous séduire. Avec 10 volumes atteints, on se lance volontiers dans une fournée d'une dizaine de tomes supplémentaires.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs