Wild Rock - Actualité manga

Wild Rock : Critiques

Wild Rock

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 16 Mars 2009

« Je suis prêt à tout perdre pour cela. Je veux vivre avec lui, et le protéger. »


Et la collection yaoi de Taïfu continue, avec à présent un manga de Kazusa Takashima, œuvre d’ores et déjà connue par les fans du genre. Si l’intrigue amoureuse reste dans le plus pur classique, à savoir deux supposés ennemis qui tombent amoureux alors que tout les sépare, Wild Rock a la particularité de dresser son histoire pendant la Préhistoire. Ce contexte, pour le moins original, est certes peu exploité, mais reste toutefois intéressant comme choix. Ainsi, les rivalités entre les tribus permettent à l’auteur de mettre en scène en toute innocence de beaux éphèbes torses nus et courtement vêtus. De plus, cet environnement peu commun permet à la mangaka de couper les ponts avec tout ce que l’on connaît déjà, ce qui finit par nous faire oublier les stéréotypes que l’on peut attendre dans ce genre de manga. La singularité du titre se retrouve aussi dans l’ambiance, sensuelle et douce à la fois, alors que l’on a plus l’habitude de l’un OU l’autre.

En plus d’une bonne base, Wild Rock se démarque par la réalité de ses graphismes. Les soins accordés aux détails de la représentation des humains sont louables. Contrairement aux traits lisses et sans relief d’autres mangakas, Takashima dessine chaque muscle, chaque courbe, pour une impression de réalisme réussie. Les personnages sont eux aussi un succès. En effet, ils sont très expressifs dans leurs sentiments comme dans leurs expressions, et leur design s’accorde parfaitement avec leurs caractères. Certes, on retrouve l’homme viril, fort et protecteur et le gamin chétif, rougissant et féminisés. Pourtant cela ne dénature pas le couple, qui reste touchant et attendrissant. Du côté yaoiste, les scènes d’amour sont peu fréquentes, et apparaissent comme un aboutissement naturel aux sentiments des personnages. Ni trop, ni pas assez, le tout servi par un découpage dynamique et des dessins superbes, pour peu que l’on apprécie le genre, qui n’est pas à mettre dans toutes les mains.

Ces trois chapitres de Wild Rock sont donc courts (à peine plus de la moitié du volume), mais à aucun moment on ne sent de la précipitation, comme dans d’autres yaois ou boy’s love. La lecture est donc très agréable, et les nombreux bonus permettent de combler les quelques manques de l’histoire principale. Innocent lies raconte l’histoire des pères respectifs de Yuen et Emba. Là où on pensait trouver une répétition, on ne voit qu’innovation. Le schéma narratif n’est pas du tout le même, tout comme les caractères des protagonistes qui diffèrent totalement : le père de Yuen, Yuni, est bien plus impulsif et colérique que son fils, tandis que Selem est davantage posé et prévenant qu’Emba. De plus, la fin est totalement différente : ici, point d’achèvement heureux, mais une séparation difficile. En quelque sorte, Innocent lies dresse, l’espace d’un instant, l’idée de paradis perdu que deux jeunes hommes à responsabilité cherchaient. Enfin, Child rock, qui occupe les deux derniers chapitres, permet de mettre en scène les deux amoureux principaux dans une situation postérieure à l’histoire principale. L’humour est ici beaucoup plus développé, ce qui apporte au manga la dose d’amusement qui lui avait préalablement manquée. De plus, Nava est un garçon adorable, et la question de la paternité lorsque l’on aime un autre homme est soulevée.

En somme, Wild Rock est un bon yaoi, plein de potentiel malgré le manque d’approfondissement sur certains points, qui aurait pu mener le manga à l’excellence. La qualité du titre est de plus servie par une édition qui continue sur sa lancée : très satisfaisante.

« Nous nous sommes étreints sachant qu’il n’y aurait pas de deuxième fois. »


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs