Whispers - Actualité manga

Whispers : Critiques

Kimi ni Sasayaku Mirai

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 24 Mars 2010

Renji et Kazuki vivaient le grand amour … Jusqu’à ce que ce dernier meure dans un tragique accident d’avion alors qu’il retournait voir l’élu de son cœur. Renji est dévasté, au bord du gouffre, et au moment où tout semble possible, la mort paraissant plus tendre que la vie, Kazuki revient avec un sourire innocent, nonchalamment. On commence donc cette histoire sur un drame, qui au final ne reflète absolument pas la suite du manga. La mort de Kazuki n’est en effet qu’un prétexte pour créer une relation entre les deux jeunes gens. A la fin du premier chapitre, on apprend d’ailleurs que l’esprit de Kazuki se réincarne alors que Renji a vieilli, ce qui nous donne un couple avec une certaine différence d’âge … ce qui n’est pas plus mal. Cela permet à Renji de ne pas rentrer complètement dans le moule de l’adolescent au lycée, puisqu’il travaille à l’infirmerie. Reste que le décor est un peu simplet pour un récit qui se veut fantastique … mais bien moins lourd que d’autres ! Le postulat de fantôme transforme assez rapidement la dynamique de réalité impossible en un jeu comique, une succession de situations qui de toute façon ne finissent que dans un lit … Dommage, en vue du premier chapitre qui débordait de promesses. Dommage, car le début de la lecture annonçait beaucoup de promesses, mais cette suite se borne à mettre en scène les ébats des deux héros sans s’appesantir sur leurs ressentis suite à cette tragédie, et ce coup du sort qui les as réunis quelques années plus tard.

Pour celles et ceux qui auraient suivi les trois premiers chapitres dans le magazine BexBoy, on ne découvre rien de bien particulier au sujet de Renji et Kazuki. En effet, après ces mêmes trois chapitres, on s’attarde sur Kyo Sakurai et son échappée belle dans un monde parallèle, après de découvrir un chapitre bonus sur deux employés de bureau à des postes et des visions de l’amour relativement différentes. A vrai dire, ces deux nouvelles n’ont d’autre but que de mettre en scène de nouveaux moments d’étreintes passionnées. En effet, les sentiments entre Sakurai et celui qui le prend sous son aile ne sont absolument pas crédible vu la rapidité avec laquelle ils se fondent l’un en l’autre, et le dernier chapitre est complètement déconnecté du reste de l’histoire. Bref, à l’inverse de certains one shot qui ne révèlent leurs qualités qu’après quelques pages, Whispers perd de plus en plus d’intérêt, après un excellent premier chapitre. On ne retient alors que l’histoire principale Renji / Kazuki, avec une différence d’âge intéressante mais un délire trop marqué autour des fantômes pour convaincre vraiment. Contrairement à ce que l’on aurait pu penser au premier abord, cette histoire ne parvient pas à nous toucher, et si la lecture est sympathique grâce au graphisme agréable, on n’en retient pas grand-chose.

Les dessins et la perception qu’on en a varient aussi en fonction de l’histoire. Les premiers chapitres nous donnent une impression d’étrange, d’une déstabilisante réalité. L’auteur joue avec les détails des corps, illustre les nuances et les proportions avec un style réussi, en contrepartie de ses expressions, figées quand on sort du cadre de l’érotisme. De plus, les dérivés comiques brisent tout le sérieux distillé dans les étreintes des deux amoureux, même si en soi, ils sont rafraichissants. Le trait caractériel de Bohra Naono vaut le coup qu’on s’y attarde, ne serait-ce que pour le plaisir des yeux. La représentation des corps diffère légèrement de nos habitudes, et même si Renji a une coupe de cheveux et des sourcils défiant toute réalité, un certain charme se dégage de l’ensemble. En ce qui concerne l’édition … La couverture est sans doute trop sobre, ce marron est peu engageant, malgré l’esthétique des deux héros. La traduction est fluide, bien qu’une partie seulement des onomatopées soient complètement adaptées, mais dans l’ensemble il n’y a pas motif de se plaindre. En somme, un titre qui se lit sans réelle conviction sur la fin, mais dont il est agréable de découvrir les originalités en cours de route !


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs