Warlord Vol.1 - Actualité manga
Warlord Vol.1 - Manga

Warlord Vol.1 : Critiques

Maruhan the Mercenary

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 27 Mai 2013

Critique 1


Après les très efficaces Chonchu et Jackals, le talentueux dessinateur Kim Byung Jin s'essaie à la dark fantasy avec Warlord, une série toujours en cours en Corée, pour laquelle il a retrouvé le scénariste Kim Sung Jae, avec lequel il avait déjà collaboré sur Chonchu.

Depuis que les démons ont envahi le monde il y a 5 ans en massacrant tout homme, femme ou enfant se trouvant sur leur route, l'humanité périclite dangereusement, au point que Sharmarkal, dirigeant de l'Empire Kartan, a envoyé sa fille la princesse Arasol à la recherche de Bayren et de ses vaillants mercenaires, regroupés depuis toujours au sein de la mythique forteresse d'Arkanzel, une citadelle imprenable perchée en haut des montagnes. Attaqués en route par des démons, Arasol et ses compagnons sont sur le point de se faire massacrer, quand arrive devant eux un redoutable guerrier qui, armé de son très long sabre, commence à éliminer les féroces créatures. Arasol et ses hommes voient en lui un salut venu d'Arkanzel, mais le mystérieux jeune homme ne tarde pas à retourner son épée contre eux...

Ainsi se présente Warlord, qui nous plonge très vite dans le vif du sujet, avec des morts et de l'action dès les premières pages. Les auteurs annoncent donc vite la couleur : leur récit ne fera pas vraiment dans la dentelle, et, pour cela, peut s'appuyer sur les talents d'un dessinateur qui prouve globalement qu'il n'a rien perdu de sa verve depuis le très intense Jackals : trait vif, épais et assez anguleux, visages un peu taillés à la serpe et dotés de larges sourcils souvent froncés histoire de mieux faire ressortir la hargne et la furie des protagonistes au combat... Les caractéristiques de Kim Byung Jin sont là, mais laissent toutefois un peu le lecteur sur sa faim sur certains points. En effet, si le dynamisme est certain, l'ensemble manque étonnamment de vraie violence. Les coups sont brutaux, mais le sang est relativement rare, et l'action manque régulièrement d'intensité et d'horreur pour un récit de ce genre, le dessinateur préférant souvent, pour représenter les coups portés, utiliser des traits à effets de vitesse plutôt que de montrer franchement les choses. On voit donc assez rarement les corps se faire massacrer, les armes s'entrechoquer (alors que certaines se veulent impressionnantes, comme le long sabre de notre héros ou la hache massive de son compagnon), on a l'impression d'avoir un Kim Byung Jin un peu aseptisé, d'autant que certains visages sont parfois trop relâchés, et qu'il y a par-ci par-là quelques erreurs de proportion flagrantes (à la page 38, par exemple). Egalement, il est un peu dommage que les nombreux démons aient pour l'instant tous la même tête, et qu'ils ressemblent plus à des gros trolls pas malins qu'autre chose. Enfin, on a malheureusement pas mal de petites facilités qui viennent parsemer l'action, comme ce passage où un démon se montre incapable de viser convenablement le dos de notre héros alors que celui-ci est occupé à tout autre chose, ou encore la facilité avec laquelle le Lord (un démon en plus gros et plus puissant, la seule variation du tome côté physique des démons) se fait mettre à terre par un héros qu'il a pourtant violemment éclaté contre un arbre deux pages avant. On a donc un héros ultra fort, qui survit à des coups de folie, fait des bonds de taré dans les airs avec des galipettes, et finalement se sort assez facilement des combats. Dans le fond, pourquoi pas, au moins il en impose à sa manière, mais dommage qu'à côté de ça les démons paraissent si idiots ou impuissants...

Côté histoire, les choses se mettent en place de façon plus ou moins réussie. Les auteurs ont le mérite de très vite faire évoluer les choses, de nombreuses interrogations étant rapidement levées, à commencer par l'identité du mystérieux combattant. De même, les différents camps sont clairement mis en place, et avec eux les grandes figures qui les dirigent. Ainsi, on reste plutôt scotché par la princesse Arasol, combattante hors pair au caractère bien trempé. Pour le coup, on peut dire que c'est une femme qui en a (qui en a tellement que physiquement elle ressemble assez plus à un homme qu'à une femme).
En dehors de cette dernière et de notre héros, les autres protagonistes sont juste clairement placés et sont pour l'instant encore très lisses. On découvre donc très vaguement un compagnon fiable en la personne du gentil colosse boucher à la hache Jaebawu, ou encore un méchant conspirateur allié des démons en la personne du shogun (oui, un shogun ici, ça pourra paraître bizarre pour certains). D'autres personnages à la stature imposante sont juste présents physiquement sans être présentés, d'autres encore sont encore très peu présents mais sont déjà porteurs de diverses informations, notamment Shamarkal ou la petite fille Anna, qui via leur passé lié à l'arrivée des démons annoncent clairement la bataille à venir contre ces féroces créatures.
Globalement, les choses sont donc bien rythmées au niveau du scénario, qui avance déjà assez vite en restant clair, même si certaines informations ne sont pas détaillées (par exemple, si l'on devine facilement de qui il s'agit par la suite, la première fois qu'il est évoqué on se demande qui est le "King Lord" ou "Roi des Lords"). Mais ne pas être clair là-dessus aurait presque été un scandale, l'histoire restant pour l'instant sur des choses très classiques, à savoir une guerre entre humains et démons ou vient s'immiscer un vil manipulateur qui convoite le trône. Espérons que les auteurs sauront rebondir par la suite, histoire de sortir des sentiers battus.

Warlord offre donc un début pas déplaisant, mais on en attendait sans doute plus. C'est rythmé, dynamique, ça avance vite, ça se lit sans déplaisir, mais certains éléments comme les combats paraissent pour l'instant trop aseptisés. On attend donc un peu plus de la suite, après ce premier tome qui part globalement sur de bonnes bases.


Koiwai (13/20)


Critique 2


Les amateurs d’action débridé et de violence sanglante ne seront pas perdus avec ce titre et retrouveront très certainement un auteur qu’ils connaissent et apprécient !
Kim Byung Jin, auteur de Chonchu et plus récemment de Jackals nous revient donc avec un titre de dark fantasy comme on les aime. Pour l’occasion il retrouve le scénariste de Chonchu pour former à nouveau le binôme qui nous avait fournit ce titre si plein de qualités (dont on attend toujours une véritable fin !)

Le monde subit l’oppression des démons qui ont presque décimé l’humanité…cette dernière résiste tant bien que mal sous la protection de l’empereur Shamarkal qui envoie sa fille, la princesse Arasol requérir l’aide du roi Bayren, chef d’un puissant clan de mercenaire ayant la réputation de pouvoir renverser le cours des guerres… Mais la troupe de la princesse va se heurter aux démons qui tentent de leur barrer la route alors qu’ils sont aux pieds de la mythique cité d’Arkanzel, cité des mercenaires… C’est ce moment que choisit un jeune guerrier surpuissant pour intervenir… Et c’est parti pour du tranchage en bonne et due forme !

La couverture de ce premier tome pourrait renvoyer au grandiose « Vagabond », on croirait presque reconnaître Musashi. Si l’aspect philosophique et humain n’a pas encore pointé le bout de son nez (et rien n’est moins que cela arrive), nul doute que nous auront là un titre guerrier et violent…le message est clair et on sait quel public est visé, pas de doute.
Là où il y a prise de risque c’est que dans la dark fantasy la concurrence est rude, et si les titres ne sont au final pas si nombreux qu’on pourrait le croire, il y a des chefs d’œuvre incontournables qui risquent de rendre la comparaison difficile…

Ca commence fort, et ça commence très rapidement: après une petite introduction visant à démontrer la cruauté des démons qui n'hésitent pas à tuer des enfants, on nous plonge dans un affrontement sanglant où les humains se font balayer...et tout va s’enchaîner de la sorte, tout le déroulement, tous les événements faisant avancer l'histoire se dérouleront entre deux séquences d'action ou même carrément en parallèle de cette dernière! L'action est donc omniprésente mais c'est souvent justement malheureusement au détriment de la narration.
Certaines transitions sont un peu légères, voir carrément inexistantes, l'introduction de certains personnages qui se retrouvent là où il faut quand il faut apparaît un peu trop pratique : sur la dernière bataille du tome, le petit groupe de héros composé de cinq personnes suit un périple sur quelques pages et quand les démons attaquent, ces derniers tuent des soldats qui sortent d'on ne sait où...mais comme il fallait des cadavres, les auteurs nous sortent des personnages du chapeau...un peu limite.

Malgré ce défaut (qui s'avère tout de même important et très pénalisant), on sent chez les auteurs une volonté de faire les choses en grand et de développer un récit plus ambitieux qu'il n’apparaît dans un premier temps. On devine déjà des enjeux entre les personnages, on nous présente un complot avec un tyran (et ses subordonnés dont le style tranche avec les autres humains) qui va très certainement enrichir ce qui n'était qu'une guerre contre une race de démons (ce qui implique un manichéisme réducteur...ce sont des démons, ils sont donc forcément mauvais)...mais à ce stade c'est bel et bien l'action qui domine, il parait difficile de se projeter...mais c'est là que la bonne idée de Ki-oon intervient: le tome 2 est disponible pour la sortie du premier, ce qui permet de développer d'avantage l'aventure et de se faire une idée plus précise!
Pour le moment les personnages sont encore assez creux, leurs personnalités ne sont pas encore trop développées…on a un héros taciturne, une princesse au fort caractère, un camarade suiveur…rien de bien original à ce stade.
Concernant le trait, pas de surprises, les amateurs de l'auteur ne seront pas déçus: son dessin est toujours aussi cinglant et efficace, avec des traits épais, anguleux et précis. Comme à son habitude il nous propose des personnages possédant une grande classe (on n'atteint cependant pas encore les sommets de charisme de Jackals). Là où le bas blase c'est dans le design des démons...ils sont certes réussis, mais ils sont tous identiques. Aucune originalité à ce niveau là. Ce n'est qu'un début certes mais cela reste quelque peu décevant. C'est d'autant plus dommage qu'un "lord" entre en scène (un seigneur démon, puisque la hiérarchie de ces derniers est déjà évoquée) et qu'il s'agit juste d'un démon plus grand et plus puissant, mais possédant le même design que les autres...c'est donc très décevant.
On peut soit espérer que cela évolue avec l'apparition de nouveaux démons, soit que ces derniers soient relégués au second rang et que le complot opposant nos héros à d'autres guerriers humains prennent le pas sur le reste (ce qui nous détournerait tout de même de l'intrigue de départ).

Au final on se retrouve avec un premier tome intéressant, séduisant, mais qui ne brille pas par son originalité et qui souffre de la comparaison avec des références du genre. Cependant, le capital sympathie dont dispose l'auteur nous poussera à aller plus loin et à développer davantage l'aventure qui semble posséder un potentiel assez riche
Maintenant direction le second tome pour voir si les défauts notés dans ce premier volume ont été gommés ou sont en passe de l'être!


erkael (14/20)


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

14 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs