Wandering Witch - Voyages d'une sorcière Vol.1 - Actualité manga
Wandering Witch - Voyages d'une sorcière Vol.1 - Manga

Wandering Witch - Voyages d'une sorcière Vol.1 : Critiques

Majo no Tabitabi

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 09 Juillet 2021

Nouveauté de Kurokawa pour ce mois de juillet, le manga Wandering Witch -Voyages d'une Sorcière- débarque en France en n'étant pas tout à fait inconnu: en effet, la version animée de l'oeuvre, après une diffusion au Japon en automne 2020, est arrivée dans notre pays en février dernier sur la Plateforme Wakanim, où elle est toujours disponible, sous le nom Wandering Witch -The Journey of Elaina-. Mais il convient de signaler qu'à l'origine de ces adaptations en manga et en série animée, on trouve Majo no Tabitabi (littéralement "Le Voyage de la Sorcière"), un light novel inédit en France, écrit par Jougi Shiraishi, illustré par Azure, et publié au Japon depuis 2016 par SB Creative.

Lancée dans son pays d'origine en 2018 sur les sites Gangan Online et Manga Up! de Square Enix, la version manga suit un rythme plutôt tranquille d'un volume par an environ, en comptant donc 3 tomes à l'heure où ces lignes sont écrite. L'adaptation et les dessins ont été confiés à Nanao Itsuki (ou Nanao Ikki), mangaka que l'on a pu découvrir en France en tout début d'année avec Les Carnets de l'Apothicaire chez Ki-oon dont elle assure le scénario.

Le principe de Wandering Witch est assez simple: dans un monde où existe la magie, Elaina est une jeune sorcière d'environ 17-18 ans qui a entrepris de vagabonder à travers le monde, allant de pays en pays de découverte en découverte. Et il n'est pas rare qu'au gré de ses visites, elle se retrouve mêlée à des rencontres agréables ou, au contraire, à des problèmes plus sombres.

Nous plongeant directement dans le vif du sujet sans forcément installer les choses, la mangaka offre, dans ce premier tome, quatre chapitres globalement indépendants, dont les trois premiers proposent autant de premières petits histoires où Elaina doit se frotter à différents problèmes. Au sein du pays des mages, elle rencontrera une jeune fille dans le besoin, avant d'égarer mystérieusement sa broche officielle de sorcière qu'elle devra alors à tout prix retrouver. De passage au pays des fleurs qui semble d'abord enchanteur avec ses champs floraux, elle découvrira vite, au fil du destin tragique de deux personnes, que certaines fleurs peuvent aussi être de véritables poisons. Et en jouant les arnaq... hum, les voyantes pour obtenir de l'argent dans un royaume où tout est très cher, elle se retrouvera à devoir démêler un petit complot visant le jeune roi. Rien qu'avec ces quelques lignes, celles et ceux qui ont vu l'anime pourront se douter qu'il existe quelques différences entre les deux supports: certaines histoires communes ne sont pas forcément présenter exactement dans le même ordre, et le manga commence également déjà à apporter un peu d'inédit par rapport à la série animée.

Chaque histoire a une base qui aurait pu permettre des ambiances très variées: la première a des éléments touchants, la deuxième étonne par son aspect macabre voire malsain, et la troisième propose, derrière son petit complot à déjouer, quelques notes d'humour. Mais si on dit "aurait pu", ce n'est pas pour rien, car malheureusement ces ambiances restent tellement en surface qu'elles ne sont pas franchement exploitées. Il faut aussi dire que, de par la brièveté des histoires (la première fait 60 pages, mais les autres n'en totalisent que 30-40), Nanao Itsuki se doit d'aller à l'essentiel, donnant alors lieu à des scénarios un peu précipités et qui, surtout, n'offrent aucune surprise tant il est facile de tout y deviner (en particulier l'histoire au pays des fleurs). Et puis, on sent malheureusement un peu trop que Wandering Witch est la première série professionnelle de la mangaka en tant que dessinatrice: sans être déplaisant, son trait souffre de petites irrégularités, ne serait-ce que dans la forme du visage d'Elaina qui change parfois un peu trop d'une planche l'autre, ou dans l'expressivité peu appuyée. Les décors, bien qu'assez présents, restent généralement peu travaillés, et le découpage est des plus classiques en ne cherchant quasiment jamais de réelles envolées ou initiatives plus ambitieuses qui auraient pu justement accentuer l'ambiance.

On lit alors le tout en se disant que, globalement, ça reste très basique autant côté récits que côté visuels, et en se remémorant la version animée qui, elle, parvenait assez bien à apporter des atmosphères plus travaillées... néanmoins, on ne passe jamais un mauvais moment à la lecture. Certes, il y avait forcément de quoi en attendre plus, mais pour autant il n'y a rien de mauvais, et au fil des pages Nanao Itsuki arrive quand même à distiller quelques éléments sympathiques, à commencer par un caractère assez marqué en Elaina, cette jeune sorcière n'ayant rien d'une petite mignonne fluette, frivole et naïve, comme en attestent ses manigances quand elle joue les voyantes, ou certaines réflexions assez observatrices et matures qu'elle se fait. Sans oublier le dernier chapitre, qui propose d'éclairer le passé d'Elaina quand elle était encore une apprentie sorcière à qui tout réussissait trop facilement au point d'agacer les sorcières plus vieilles... du moins, jusqu'au jour où elle devint la disciple de Fran, personnage que l'on reverra sans aucun doute par la suite. Enfin, même si le background global reste plutôt pauvre, quelques détails ici et là viennent le renforcer un peu: l'importance de la broche de sorcière, la façon dont la magie puise ses forces dans la nature...

Au bout du compte, même si ce premier volume de Wandering Witch ne convainc pas totalement à cause de ses aspects trop basiques, il y a tout de même de quoi passer un bon petit moment aux côtés d'Elaina et de ses premières aventures qui ne sont pas toutes roses. Simplement, on espère que dans les volumes suivants Itsuki Nanao pourra pleinement trouver ses marques et rapidement progresser.

L'édition française proposée par Kurokawa est satisfaisante dans l'ensemble. La jaquette est soignée et offre un logo-titre réussi, le papier et l'impression sont d'honnête facture, la première page en couleur est un petit plus sympathique, la traduction de Gaëlle Ruel est assez claire malgré quelques tournures de phrase moins naturelles, et les choix de police sont assez convaincants.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs