WanDance Vol.3 : Critiques

"En voyant ta prestation aujourd'hui, je me suis dit que tu danserais probablement toute ta vie."

A la Japan Dance Convention, le grand jour est arrivé avec la toute première compétition pour Kabo. Dans un événement réunissant 40 lycées, le lycée Ichirin, entraîné par sa nouvelle présidente On, compte bien tout donner, en particulier Wanda et Kabo qui se sont entraînés sans relâche dans leur chorégraphie afin d'être à la hauteur. Kabo souhaite plus que tout être à la hauteur des espoirs et de la confiance que Wanda lui donne, mais il y a beaucoup de choses à prendre en compte: le trac dû au fait qu'il va danser devant une assemblée pour la première fois, la peur de ne pas être à la hauteur puisqu'il n'a appris que des pas et techniques basiques pour l'instant, d'ultimes répétitions où il a l'impression que certains élèves d'autres lycées se moquent d'eux, ses bégaiements qui reviennent au risque d'agacer d'emblée l'important membre du jury Assey, le fait qu'on le confonde parfois avec Iori qui a particulièrement brillé dans cette compétition l'année précédente en ayant remporté le prix individuel, la présence dans les gradins d'Iori lui-même qui est venue voir ça, sans oublier la rivalité des autres lycées qui ne sont évidemment pas là pour faire de la figuration !

Les enjeux sont donc bien présents dans cette première compétition d'envergure qui va occuper environ la moitié du tome. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Coffee nous emporte à merveille dans toute cette phase qui s'achève en apothéose: l'auteur a l'excellente idée de ne pas trop s'étendre sur les à-côté, afin de nous plonger en permanence dans l'atmosphère enivrante des danses, qu'il nous fait ressentir de façon vibrante et passionnée grâce à son style graphique si unique, où les mouvements sont superbement mis en valeur par les découpages sachant se libérer des carcans, par les angles de vue et par différents effets (les traînées, les jeux d'ombre et de lumière...) et par un sentiment de liberté et de maîtrise qui se dégage des corps. Porté par cette effervescence, on suit avec intérêt la performance du lycée Ichirin, en particulier de Wanda et de Kabo, que ce soit dans leur propre ressenti ou via le regard du public et du jury sur eux, en premier lieu celui d'Issey qui pourrait bien se laisser transporter par l'émotion, lui qui recherche précisément la passion parmi les nombreux critères. Une passion où On déchire, où notre duo-vedette brille de mille feux, et où Wanda en particulier scintille.

"Je n'ai plus que la danse dans ma vie."

Premier événement majeur pour Kabo, cette compétition est donc très bien orchestrée, et sa conclusion vient apporter des perspectives nouvelles pour la suite: la confirmation qu'On est une danseuse à part, la percée d'une Wanda qui démarre réellement son grand rêve de devenir la meilleure danseuse du monde, la confirmation des excellents débuts de Kabo (mêmes ses proches voient qu'il a changé et s'épanouit, ce qui permet de régler sa mésentente avec le club de basket)... mais aussi quelques à-côté, comme la demande faite par Monme Hirai à son égard, ou simplement son désir de se hisser à la hauteur de Wanda. Mais pour ça, le jeune garçon ne doit pas laisser un trop grand écart se créer entre sa partenaire et lui: il doit tirer des leçons de sa performance pour progresser encore, et c'est dans cette optique qu'une nouvelle voie s'ouvre à lui: celle des battles, qui devrait occuper la suite du récit. Ce sont d'ailleurs des battles qui sont au centre de la deuxième moitié du volume, en cristallisant pas mal de choses, comme le rapport particulier qu'ont On et Iori en se stimulant et s'élevant mutuellement, les différentes particularités de ce type de danse où il faut savoir accompagner voire transcender la musique, et ce qu'apportent ces battles en termes d'improvisation et de liberté, loin des entraînements millimétrés des danses chorégraphiées.

Au fil de tout ceci, bien sûr, Coffee continue d'apporter son petit lot d'informations sur ce vaste univers, en abordant différentes choses: des techniques comme celles nommées "la vague" et "1990", différents types de danse, l'importance d'avoir un son de qualité dans une grande salle, l'importance des hits dans un style de danse comme le popping... Et tout ceci contribue à renforcer l'immersion communicatives dans ce monde qui passionne assurément le mangaka.

"Avec toi, je sens que je peux atteindre des sommets."