Waltz Vol.1 : Critiques

Waltz

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 15 Février 2012

"Désolé". C'est le mot qui me vient à l'esprit quand je tue quelqu'un... Mais ça ne dure jamais très longtemps...

Les bas-fonds de Nekota grouillent depuis quelques années d'un monde de l'ombre de plus en plus présent. Face aux conflits des multiples petits groupes mafieux, les tueurs à gages se révèlent très utiles et sont couramment utilisés pour trancher les situations litigieuses. Parmi tous ces assassins tuant pour l'argent, l'un d'entre eux est amené à devenir le tueur le plus redoutable de la ville, même si son caractère impétueux en fait une menace autant pour ses cibles que pour ses commanditaires. Peu à peu, il se forgera un nom qui restera dans les mémoires...

En juillet 2009, l'éditeur Kurokawa nous faisait découvrir Le Prince des Ténèbres, shonen psychologique à suspens et adaptation d'un roman du célèbre auteur japonais Kotaro Isaka. Maladroit sur quelques points, la série sut néanmoins faire preuve d'audace et tapa dans l'oeil d'une communauté raisonnable de lecteurs. Aussi, lorsque Waltz fut annoncé au Japon fin 2010, les fans français attendirent des nouvelles de l'éditeur, qui répond finalement à leur attente aujourd'hui ! En effet, Waltz n'est autre que le spin-off du Prince des Ténèbres, en se concentrant sur l'un de ses personnages les plus emblématiques : La Cigale, jeune tueur à gage impétueux mais pétri de doutes et de remises en question. Notons qu'il n'existe aucun roman éponyme au Japon : Waltz serait donc une création originale de la mangaka, Megumi Osuga, et il est bien difficile de déterminer à quel degré Kotaro Isaka s'est impliqué dans cette aventure, bien qu'il en soit crédité sur la couverture.

Préquelle de la première œuvre, Waltz se situe quatre années avant l'apparition d'Inukai et des Grasshoppers,. Déjà très impulsif dans l'original, notre jeune héros apparait ici comme autrement plus imprévisible et sauvage, tel un véritable chien fou ne distinguant plus les ennemis de ses alliés parmi ceux qui passent par sa lame. On lui découvrira alors le passé d'un adolescent livré à lui-même, sans aucun repère, et avec une vision de la société bien à lui. La rencontre avec Iwanishi, son (futur) manager, est le point de départ du manga, à partir duquel le jeune tueur sanguinaire devrait peu à peu se contenir et respecter des codes plus établis. Bien sur, le lecteur assidu du Prince des Ténèbres sera réjoui de déceler de-ci de-là quelques clins d'oeil à la première série, et s'étonnera de l'apparition de certains personnages. Bien sur, Iwanishi sera particulièrement à l'honneur, voire même à l'excès : les citations à répétition du "célèbre" Jacques Crispin finiront par être insupportables !

Si les retrouvailles avec la ville de Nekota est agréable, on se demande bien vite ce qui sera au menu de ce spin-off. Se voulant plus direct, la série Waltz ne donnera sans doute pas lieu à des évènements aussi conséquents que son aînée, et devrait en toute logique se concentrer sur l'action pure en multipliant les contrats de notre assassin. Cette hypothèse ne se démentira pas au fil de ce premier volume particulièrement violent, multipliant les scènes d'exécutions et les corps lacérés. Du grand défouloir décérébré, en somme, mais qui sied bien à l'esprit encore enflammé de notre jeune meurtrier. La seconde partie du volume essaiera néanmoins de renouer avec l'esprit de la série originale, avec la présence d'un lycéen qui, tout comme Andô, sera confronté à un monde de carnage qui le dépasse. Mais cette immersion pêche par une introduction maladroite et ne sera finalement que le prétexte d'un nouveau flot d'action. Qu'on se le dise, ce titre n'est pas là pour faire dans la finesse... Néanmoins, le duo d'auteurs prend quand même le temps de soigner les réflexions internes de ces différents protagonistes, pour offrir quelques pistes de questionnement, encore légères pour le moment.
L'évolution du trait de Megumi Osuga depuis la fin du Prince n'est pas flagrante. Toutefois, elle continue d'offrir un graphisme particulièrement sombre et dynamique. Quelques maladresses sont à signaler, mais l'action se veut toujours lisible et prenante. La série offre également un chara-design plutôt réussi, accompagné d'expressions qui retranscrivent plutôt bien le sentiment d'oppression général. L'édition de Kurokawa est tout à fait satisfaisante, reprenant pages couleurs et gags bonus sous la couverture.

Pour le moment, Waltz est à l'image de ce qu'on attendait de lui : un pur défouloir, dans la lignée des plus grosses scènes d'actions du Prince des Ténèbres, avec une bonne dose de "fan-service" assumée sans s'arrêter à ce point. La lecture restera accessible aux néophytes, mais il n'est pas dit que les curieux y trouvent vraiment leur compte. La série se voulant courte (elle comptera six tomes au final), on se doute déjà qu'il sera difficile d'y trouver une intrigue très complexe, mais le charisme de La Cigale et ses nombreuses tirades savent capter notre attention. De quoi ne pas se trouver au dépourvu lorsque la bise sera venue...


Tianjun


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs