Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 14 Novembre 2023
Une journée en amoureux au parc d'attractions qui se transforme en rivalité puérile avec Tora. Une recherche d'un nouvel appartement pour Masa. La découverte de ce que devient le café Jingi Tei une fois la nuit tombée. Masa qui se met en tête de prépare le déjeuner pour notre couple vedette afin de montrer ses "progrès" en cuisine. Miku qui s'éclate avec un appareil-photos. L'achat d'un déshumidificateur professionnel. Le début d'une addiction au yakmil (un équivalent de l'actimel, en gros). La réception d'une viande de qualité supérieure. La venue d'une jeune idol pimpante mais peu respectueuse au café.
Tels sont les petits événements animant le quotidien de Tatsu et de son entourage dans ce nouveau volume. Des événements qui sont généralement anodins (voire très anodins) mais où au vu de la série, il y a toujours l'attente de voir comment les choses vont un brin partir en vrille, de manière décalée, pour nous amuser. Et avec ce tome... eh bien, Kousuke Oono semble petit à petit arriver au bout de son schéma.
En effet, il y a, certes, toujours de quoi sourire quelque peu face à différentes situations, surtout quand l'auteur s'applique à revisiter ces instants banals à la sauce yakuza, par exemple en présentant des bactéries comme une bande de voyous, ou encore en donnant aux rixes entre Tatsu et Tora au parc d'attraction des allures de règlements de compte entre mafieux. Mais certains autres passages donnent l'impression d'être plus forcés, notamment celui avec l'idol. Et puis, il y a la désagréable impression qu'Oono sous-exploite vraiment trop certaines situations qui auraient pu s'étendre sur plusieurs chapitres (le séjour au parc d'attraction en tête), d'autant plus que ses chutes sont parfois bien trop abruptes, le tout pouvant alors parfois nous laisser sur notre faim.
Qu'on ne s'y trompe pas: dans l'ensemble on continue de passer un moment sympathique en compagnie de ces différents personnages, d'autant plus que Miku est un peu plus présente auprès de son cher Tatsu après le précédent tome où elle était plus en retrait. Mais il est difficile de nier qu'ici, à plusieurs reprises, Kousuke Oono est moins inspiré. Sa comédie serait-elle en train d'atteindre ses limites ? Après plus de dix volumes, ce ne serait pas étonnant, donc espérons que le mangaka saura se relancer (quitte à proposer des passages sur plusieurs chapitres, ce qui permettrait de mieux explorer certaines possibilités), ou alors qu'il saura s'arrêter à temps, avant que l'oeuvre ne devienne vraiment rébarbative.