Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 12 Mars 2009
La descente aux enfers de Reiichi continue. Voyant Yumiko s'éloigner de plus en plus de lui, le jeune garçon se montre incapable de changer de comportement, au contraire d'Omaé qui a pleinement réussi sa transformation. Fort heureusement, cette dernière, ainsi que les soeurs de Reiichi, décident de lui venir en aide... mais pas forcément de la bonne manière !
Une nouvelle fois, c'est un volume irrésistible qui nous attend. Ai Morinaga continue de développer ses personnages. Ainsi, tandis que Reiichi peine toujours autant à progresser, le lecteur se dit forcément qu'il devrait prendre exemple sur l'excellente Omaé. On appréciera beaucoup que la mangaka ait choisi de continuer à développer cette dernière après sa transformation, car la réussite totale de son évolution est propice à d'excellents passages comiques parodiant légèrement le genre (qui aurait cru que la jeune fille deviendrait la star d'une série de magical girl au nom tout à fait ridicule ?), mais permet également d'accentuer l'incapacité de Reiichi, qui reste toujours le même looser.
Ran, quant à elle, apparaît étrangement touchante et sensible durant ses quelques tentatives de séduction qui contrastent de manière amusante avec son caractère. La jeune femme, dont on ignore toujours les véritables sentiments, paraît plus que jamais mystérieuse et ambigüe.
Yumiko reste toujours la même. De ce fait, elle apparaît de plus en plus comme le personnage le moins intéressant de la série, alors qu'elle est à l'origine de tous les soucis de Reiichi. Son aspect toujours doux et innocent ainsi que sa naïveté représente parfaitement l'archétype de l'héroïne de shojo, à ceci près qu'ici, la demoiselle est perdue au beau milieu d'une ribambelle de personnages tous plus barrés les uns que les autres... à l'exception, peut-être, de notre Reiichi, qui aimerait tellement devenir ce que l'on peut appeler l'archétype du beau gosse de shojo. Au final, Ai Morinaga semble tout simplement s'amuser, à travers ses personnages, à parodier gentiment les codes du shojo.
Rarement une shojo mangaka n'aura aussi bien réussi à partir dans des délires toujours plus amusants tout en gardant une cohérence parfaite dans son histoire et en travaillant de fort belle manière ses personnages. Une nouvelle fois, on sourit et on rit beaucoup, mais la mangaka n'oublie pas le thème principal de son manga, et joue toujours aussi bien sur le thème de l'apparence.
Pour finir, on appréciera beaucoup tout le passage où Reiichi fait office de professeur particulier à une mère et a sa petite fille en apparence angéliques, mais qui cachent, en réalité, fort bien leur jeu. Gros délires, humour amoral, personnages intéressants et thème de l'apparence trompeuse: on retrouve ici parfaitement tout ce qui fait le charme du manga.
Tout bonnement excellent, ce quatrième volume confirme que le Vilain petit canard est l'un des shojo parus en France les plus originaux, dans lequel Ai Morinaga combine à merveille des personnages irrésistibles, des thèmes sociaux importants, de l'humour très réjouissant, et un aspect fantastique qui sert fort bien les trois premiers points. Espérons que les deux derniers volumes seront tout aussi délicieux !