Vie au Zoo (une) Vol.3 - Actualité manga
Vie au Zoo (une) Vol.3 - Manga

Vie au Zoo (une) Vol.3 : Critiques

Kemono Michi

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 18 Juin 2018

Epaulée par ses collègues, et malgré les craintes de certains face à certaines de ses bourdes, Haruko continue d'apprendre le difficile métier de soigneuse au sien du petit zoo de Hidamari et, à force de venir en aide aux animaux dont elle perçoit les émotions, se fait sa place dans le parc. Si bien qu'une nouvelle tâche, peut-être plus ardue qu'aucune autre auparavant, lui est confiée: s'occuper de Himari, une femelle chimpanzé qui vit complètement à l'écart de ses congénères depuis trois ans, et qui est agressive dès qu'on l'approche. A l'heure où un autre zoo plus grand et spécialisé dans les singes aimerait la faire venir, il devient primordial de parvenir à re-sociabiliser Himari, de lui faire retrouver une place parmi les siens... Mais la mission s'annonce décidément compliquée, d'autant que Himari est un cas à part: Haruko ne ressent aucunement ses émotions...


Quasiment l'intégralité de ce troisième volume s'intéresse donc de près au cas du chimpanzé Himari, ce qui fait de cette partie l'une des plus longues de la série. Et pour cause: Saku Yamaura va y développer beaucoup de très belles choses, qui, comme souvent dans la série, ne se limitent au simple "sauvetage" d'un animal, notamment parce que tout comme Haruko va tenter de faire comprendre certaines choses au chimpanzé, elle va elle-même apprendre sur elle-même au contact du singe.


Depuis le début de son manga, l'autrice a à coeur de dépeindre les pensionnaires animaliers du zoo en montrant que tout comme nous ils ont un coeur, des sentiments, des émotions. Ici, elle accentue encore la chose, et le choix de mettre en scène un chimpanzé n'est sans doute pas anodin: il est bien connu que cet animal a en commun avec l'être humain 98% de son ADN, ce qui en fait l'un de nos plus proches cousins. Et cette similitude, Haruko, alors que sa faculté à percevoir les émotions des animaux ne fonctionne pas cette fois-ci, va parfaitement la ressentir au contact du singe, d'abord agressif, qui la mord, la griffe, mais paraît surtout désespérément seule et inadaptée. Pour comprendre Himari, la jeune femme va alors d'abord devoir "enquêter" sur elle, comprendre son passé, ce qui a pu la traumatiser... Bien sûr, ça la renseignera sur Himari, mais aussi un peu sur son collègue Tomoki, ou même sur le directeur Fujimoto qui se montre sous un autre jour (déteste-t-il vraiment les animaux, comme beaucoup l'affirment ?)... mais également sur elle-même, car elle va vite se rendre compte que même s'ils ne sont pas de la même espèce, Himari et elle partagent des douleurs passées très similaires: enfance douloureuse liée à la mère, manque de confiance en société... En même temps que Himari, c'est alors Haruko qui va aussi continuer à avancer voire à se reconstruire, essentiellement dans son manque de confiance en elle et dans sa place dans une vie en groupe.


Le dessin de Yamaura est toujours aussi réaliste, doux et sensible à la fois. Son trait fin, pouvant plaire à tous les publics, est un plaisir, et son design des animaux reste très crédible tout en distillant juste ce qu'il faut d'émotions. Des émotions que l'on discerne très bien dès que l'on observe de près Himari...


En filigranes, on appréciera aussi d'avoir à nouveau quelques informations sur la vie d'un zoo, ici à travers les échanges d'animaux parfois complexes entre les parcs zoologiques.


On reprochera seulement les petits raccourcis dans la dernière ligne droite du cas Himari, mais à part ça, Une vie au zoo reste une très belle lecture, particulièrement juste, et ayant le mérite de ne pas en faire trop et de ne pas idéaliser les choses.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction