Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 11 Juin 2010
« Je suis mort sur le coup. Oui, je suis mort. Mais une minute, seulement. »
Nous découvrons Itsuki Natsumi avec ce premier tome de « Vampir ». La couverture, ainsi que le quatrième de couverture, attirent l’œil. Toute l’histoire est ici centrée sur Ryo, un lycéen banal, qui n’a jamais rien demandé à personne. Mais une jeune fille, Miho, se suicide en sautant du haut d’un toit, et atterrit justement sur lui, le tuant sur le coup. Le fait que Ryo se réveille suscite notre attention, d’autant plus qu’il a maintenant les cheveux blonds et les yeux rouges.
La mise en scène, surtout au début de la lecture, est très réussie. Les dessins, les vues surtout, ne sont pas choisis au hasard, et tentent à provoquer le lecteur. Malheureusement, les choses se gâtent assez vite. Alors qu’on s’attend à un suspens insoutenable, à des scènes choquantes (surtout pour justifier la note « pour lecteurs avertis »), et à de l’action, nous voilà bien déçus. On n’ira pas jusqu’à dire que ce premier tome est raté, mais il faut l’avouer : quelque chose manque à l’appel. L’histoire avec les fantômes, les soi disant pouvoirs de Ryo, tous ces éléments ne sont pas détaillés. Certes, ils nous mettent l’eau à la bouche. Mais finalement, il en est question une seule fois, le temps d’une réplique, et puis plus rien. Nous n’avons pas de réelle démonstration des nouvelles capacités du héros, à part sa faculté de voir les fantômes, de les entendre, de les toucher et les sentir, et le fait de voir dans le noir comme en plein jour. Ryo découvre un autre monde, celui des vampirs, qui se nourrissent du fluide vital des êtres humains. Lui aussi a la possibilité d’en devenir un, mais ne veut pas. Malgré le fait qu’il soit entre deux mondes, Ryo se comporte encore en être humain, et veut sauver Miho. Mais la petite enquête est menée très vite. C’est en deux temps trois mouvements que le jeune homme découvre l’histoire qui se trame derrière le suicide de la jeune fille. Et finalement, c’est un fait assez banal que l’auteure nous présente ici. Cette banalité est principalement la cause de notre déception lors de la lecture. Alors qu’on s’attend à des faits impressionnants, poignants, nous voilà plongés dans un épisode dramatique de la vie d’une jeune fille, qui ressemble à celui que vivent beaucoup de martyrs du monde dans lequel nous vivons. L’auteure n’oublie pas de romancer quelque peu la relation entre Ryo et Miho. Cet aspect est très vite palpable, et malheureusement, trop prévisible. De plus, les sentiments du lycéen grandissent de manière assez impressionnante, diminuant de ce fait la crédibilité de l’histoire.
Le volume se termine par une autre histoire, qui met en scène des personnages différents. Toutefois, malgré le fait que cette histoire soit beaucoup plus courte que la précédente, elle nous paraît plus intéressante, et entretient un lien avec la première qui réussira à nous surprendre et à nous faire froid dans le dos. Le thème de la psychologie est omniprésent, ce qui transporte le lecteur dans un monde qu’il pense ne pas pouvoir comprendre. Il a l’impression d’être dans un flou, qu’il ne maîtrise pas, mais pourtant, ce trouble n’est qu’apparence. Certaines situations, paroles ou actions des personnages sont saisissantes, ce qui permet au lecteur de garder une bonne opinion générale de sa lecture.