Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 05 Juin 2024
L'heure de la classe découverte est venue pour Ichika et les autres collégiennes de sa classe ! Notre héroïne est bien décidée à en profiter pour se rapprocher encore de l'immortelle Aria, celle qu'elle aime, ce qui donne vite lieu à de brefs instants où on la sent simplement heureuse de passer du temps avec sa bien-aimée. Mais bien sûr, l'excursion est aussi l'occasion de vivre un petit paquet d'événements très typiques de ce genre de voyage scolaire: randonnée, petits jeux et autres histoires de coeur une fois rentrées le soir, ou encore test de courage, sont autant de choses qu'Akili propose de façon certes extrêmement sommaire et basique, mais en y distillant quelques petites notes d'humour décalé (comme quand Ichika s'énerve sur un "fantôme" pendant le test de courage), et en sachant aussi tirer parti de l'occasion pour mettre un peu plus en avant le lien un brin contrarié entre Ichika et sa meilleure amie Miho, dès lors qu'elles se cachent leurs petites histoires de coeur alors qu'elles s'étaient promis de toujours tout se dire. Bien qu'extrêmement rapide et basique lui aussi, cet aspect-là permet quand même à l'auteur d'évoquer l'éloignement de deux amies autrefois inséparables mais qui, désormais, deviennent petit à petit adultes avec ce que ça peut impliquer...
Tout ceci nous donne 100 premières pages qui, à défaut de faire progresser l'intrigue (on y notera juste ce qui se passe du côté de la corneille Janti, dans l'optique de sceller la lame pour éviter que les Ghika ne s'en emparent, mais il y a zéro avancée concrète là-dessus), se révèlent potentiellement assez mignonnes via l'ambiance toujours un petit peu nonchalante... mais si l'on dit "potentiellement", c'est bien parce qu'il y a ici, peut-être plus que jamais, toujours ce fan-service un brin douteux. Peut-être rattrapé par son statut premier d'auteur de hentai, Akili force trop le trait sur la nudité inutile et sur l'érotisation de ces jeunes filles qui, pour rappel, sont collégiennes pour la plupart. Et même si ça passe lors de certains moments où il est question de souligner le désir naturel qu'a Ichika envers celle qu'elle aime, la majorité de ces instants ne servent à rien et, malgré le côté mignon du dessin de l'auteur, peuvent de plus en plus mettre mal à l'aise.
Au lieu de se perdre dans ces séquences, on ne peut s'empêcher de se dire que le mangaka ferait mieux d'utiliser ces pages pour faire avancer plus concrètement sa petite intrigue, tant celle-ci semble faire très souvent du surplace alors qu'on est déjà au 5e tome sur un total de 9. C'est alors avec intérêt que l'on accueille les 70 dernières pages du volume, où Akili prend un prétexte certes un peu gros pour enfin dévoiler la rencontre entre Aria et Chiyo, la grand-mère d'Ichika, lorsque la défunte vieille dame était encore adolescente. Bien que classique dans son fond et révélant finalement peu de chose nouvelles et vraiment impactantes, cette phase séduit surtout pour sa narration passant à travers les souvenirs d'Aria elle-même, et pour l'évocation de certains sujets certes très standards autour de l'immortalité.
A l'arrivée, on a un volume qui, malgré une dernière partie un peu plus intéressante, continue d'embourber le récit. En apparence, Vampeerz, ça reste joliment dessiné, c'est porté par une atmosphère un peu nonchalante qui a son charme, et ça semble plutôt mignon, ce qui pourra suffire à flatter une part du lectorat. Mais quand on gratte un minimum, on se retrouve face à une érotisation trop prononcée des jeunes héroïnes, au détriment d'un semblant de scénario qui n'avance pas et qui, finalement, ne raconte quasiment rien.