Urusei Yatsura - Lamu - Color selection Vol.1 - Actualité manga
Urusei Yatsura - Lamu - Color selection Vol.1 - Manga

Urusei Yatsura - Lamu - Color selection Vol.1 : Critiques

Urusei Yatsura

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 12 Novembre 2019

Urusei Yatsura, plus connu sous le titre Lamu chez nous, est une série qui a fait les belles heures des années Dorothée grâce à sa longue adaptation animée. A l'origine, l'oeuvre est un manga de Rumiko Takahashi, prépublié entre 1978 et 1987, l'anime ayant été produit entre 1981 et 1986 en ce qui concerne la première série. Tranche de vie humoristique et teinté de science-fiction, le titre s'est fait remarquer par son côté très frivole, Lamu étant devenue une icône glamour de l'animation japonaise des années 80.

De ce fait, l'oeuvre conserve un certain statut en France, aussi parce qu'elle est née du crayon de Rumiko Takahashi, récompensée par le Grand Prix du Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulème l'année dernière. En France, le manga est arrivé tardivement chez nous, c'est à dire entre 2005 et 2008, avec son édition bunko en 18 volumes (contre 34 pour la version tankôbon). Un format surtout pratique pour son aspect compilé. Pour célébrer le récent titre de Rumiko Takahashi, les éditions Glénat ont honoré ce souhait... en partie. En cette fin 2019, elles nous proposent la Perfect Color Edition, une version deluxe de 2 tomes parue au Japon en 2016, et dont le concept est de faire un best-of de chapitres intégralement ou partiellement en couleur. S'il est frustrant de ne pas avoir droit à la série, dans son intégralité, dans un tel format, le geste est toujours appréciable, notamment parce que Glénat propose une somptueuse édition.

Du fait qu'il s'agisse de compilations d'épisodes, parfois directement sortis de leurs arcs narratifs respectifs, l'intrigue en soit n'a pas énormément d'importance dans cette mouture. Un avantage quelque part, puisque cette Perfect Color Edition est ainsi destinée à l'ensemble du lectorat, aussi bien les connaisseurs de Lamu que des novices qui découvriraient pour la première fois l’œuvre de Rumiko Takahashi. Le découpage en histoires indépendantes, sans réel fil rouge, fait d'Urusei Yatsura une œuvre propice à ce genre de format, et quiconque pourra apprécier les récits proposés quand bien même ceux-ci seraient sortis de leur arc narratif. Le seul élément scénaristique qui manquera à ceux qui découvrent Urusei Yatsura par ce biais, c'est l'introduction de certains personnages. Beaucoup de figures apparaissent ainsi sans présentation, les personnages ayant fait leur rencontre lors de chapitres non compris dans ce premier recueil, ce qui n'est pas forcément dérangeant tant la narration nous fait rapidement comprendre le rôle du personnage, sa psychologie, et ce qu'il représente dans les nombreux déboires d'Ataru et Lamu.

Le récit en lui-même s'apprécie pour ce côté épisodique, chaque histoire pouvant être lu indépendamment et l'ouvrage savouré morceau par morceau. La prouesse de l'intrigue vient alors de la manière qu'a Rumiko Takahashi de se renouveler, chose qu'elle fait très bien. Et de la sorte, chacun ne sera pas touché de la même manière par les différents registres abordés, certains récits tenant davantage de la pure comédie lycéenne shônen tandis que d'autres s'appuient plus sur les éléments de science-fiction de la série. Pour les plus jeunes lecteurs, l'influence qu'a eu l’œuvre sur un certain To Love se fera énormément ressentir, tout en sachant qu'Urusei Yatsura fait dans une grivoiserie un peu moins explicite.

Car la patte évidente de la série, et donc de cette salve de chapitres, c'est son côté sexy, le fait qu'Ataru soit un pervers ambulant qui ne manque pas de se faire renvoyer paître par toutes les jolies demoiselles qu'il aborde, et que Lamu le remettre souvent à sa place tout en conservant un œil bienveillant sur lui. Aujourd'hui, le récit pourrait être mal perçu à cause de la mentalité de son protagoniste. Heureusement, Rumiko Takahashi tourne sans cesse cet anti-héros en dérision, jouant avec sa perversion absurde pour qu'il soit remis à sa place sur bon nombre de chapitres. Dès lors, le côté sexy de la série, assumé, conserve une certaine naïveté. Ceci grâce à l'esthétique très années 80, tout comme peut aussi l'avoir Ranma ½.

Évidemment, le point d'orgue de ce premier recueil vient de l'édition. L'ouvrage rejoint la gamme des « Perfect » comme ont pu en bénéficier Dragon Ball, Dr Slump ou Rurôni Kenshin, ce qui implique d'entrée de jeu un format plus grand qu'à l'habituel, ce qui est assez idéal pour profiter du style si agréable de Rumiko Takahashi et de la vivacité de ses personnages aux visages rondouillards.
La couleur, elle, donne un certain relief aux planches, et même aux chapitres puisque le style de colorisation de la mangaka diffère parfois d'une histoire à l'autre. Elle conserve globalement un aura rougeâtre, mais est davantage développée selon les récits. Pour apprécier le style de l'édition, une deluxe s'y prêtait donc parfaitement. Et, cerise sur le gâteau, le papier utilisé par Glénat est d'une belle qualité, parfaitement lisse tout en gardant une certaine finesse. En parlant de papier, on notera aussi les superbes effets de dorure à chaud violette sur un papier couché mât, ce qui garantis aux jaquettes un superbe effet.

Enfin, on appréciera les notes de Rumiko Takahashi en fin de tome. Les dernières pages proposent ene effet une interview de l'autrice qui parle de sa mise en couleur, d'un petit commentaire sur chaque chapitre présenté dans ce premier tome, et de récapitulatifs des arcs concernés, idéal pour une remise en contexte pour les lecteurs qui ne connaitraient pas le récit initial, ou tout simplement pour ceux qui auraient oublié les épisodes concernés depuis le temps.

Découvrir ou Redécouvrir Urusei Yatsura / Lamu avec cette édition est donc assez idéal. Si on regrette que toute la série n'ait pas droit à une telle forme chez nous, cette compilation propose une approche réellement plaisante de l’œuvre de Rumiko Takahashi, tout en étant assez bien pensée pour se destiner aux lecteurs novices comme à ceux qui connaissent déjà bien la série.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs