Undead Unluck Vol.19 : Critiques

Fûko et son groupe arrivent à Hong Kong dans le but de sauver un autre annulateur du drame qui l’attend. C’est presque ce dernier qui vient directeur à eux quand la sœur de Shen implore Fûko de l’aider en venant à bout de Fang lors d’un tournoi d’arts martiaux. Voilà qui tombe à point nommé pour le mentor des deux orphelins qui n’attendait qu’une chose : pouvoir se frotter de nouveau à la jeune fille. Shen, quant à lui, ne s’est pas éveillé en tant qu’annulateur, et la catastrophe qui l’attend est imminente… Au cours du tournoi, Fûko va devoir empêcher le drame !

Le périple de Fûko en vue de réunir ses compagnons tout en évitant leurs tragédies respectives, avant le futur Ragnarok, se poursuit avec un 19e opus quasi entièrement consacré à l’un des annulateurs les plus charismatiques et attachants de la série : Shen ! Ce dernier avait déjà eu droit à un beau développement lors de la boucle temporelle précédente, une écriture sur laquelle Yoshifumi Tozuka compte pour proposer une nouvelle vision au cours de laquelle Fûko sauvera son ancien maître de la tragédie qui l’attend.

C’est la forme d’un tournoi d’arts martiaux que prend ce court arc de l’histoire, une étape presque obligatoire du shônen de combat. Mais ici, la compétition sert surtout de prétexte pour réunir les personnages concernés, amener leurs confrontations, proposer un déroulement nouveau de cette boucle temporelle et ainsi résoudre les enjeux liés à ces quelques figures. À un rythme extrêmement hâtif, mais pour un déroulé équilibré, Tozuka parvient à traiter intelligemment le cas de Shen, en s’appuyant sur sa précédente histoire tout en lui donnant un background neuf, et surtout en apportant une nouvelle optique pour Fang, personnage autrefois antagoniste. Le mangaka honore donc son pari de changer ces parcours de protagonistes en utilisant les connaissances de Fûko des faits passés, légitimant une écriture différente et un traitement émotionnellement fort, confirmant que chacun des grands adversaires d’Undead Unluck se trouvait en zone grise, annihilant tout manichéisme de son œuvre. C’est un joli petit tour de force en plus de rendre cette partie de l’histoire prenante et touchante au possible.

À la fin de cette étape, c’est tout naturellement un nouveau voyage qui s’ouvre à Fûko et à sa clique d’annulateurs, toujours plus grande et qui, débarrassée de ses traumas, nous apparaît comme une grande famille aussi amusante qu’attachante. Notre attente vient alors de l’identité du prochain personnage à sauver de sa tragédie, mais le plus surprenant est certainement le cadre que s’octroie le récit pour son aventure à venir. Particulièrement malin, Tozuka utilise cette partie de réunion des annulateurs pour renouveler à chaque fois le terrain de son manga, ce qui rompt avec le côté coutumier de la première grande partie de l’histoire où les affrontements avec les UMA se succédaient. L’auteur embrasse donc la voie de la comédie lycéenne, cadre justifié étant donné le personnage cette fois concerné, ce qui apporte un début d’arc déjà rafraîchissant. À voir ce qu’il en sera sur le volume précédent, sachant que l’idée des drames à éviter peut possiblement faire basculer la tonalité du récit à tout instant.