Si joli mensonge (un) - Actualité manga

Si joli mensonge (un) : Critiques

Mottomo utsukushii uso no koto

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 15 Novembre 2013

La couverture nous laisse clairement penser à un one-shot sous le signe de la mélancolie et de la douceur. C’est une petite histoire amoureuse entre étudiants de l’université, autour de l’art qui va les rassembler. Yukari est un artiste peintre, un vrai. Il est en marge de la société, des autres. Yukari n’a pas vraiment d’amis, personne ne le comprend et lui ne fait vraiment aucun effort pour aller vers les autres. Il se contente de peindre et de rester dans son petit monde alternatif, en parallèle de la vie des autres. Keiichiro, à l’inverse, est un étudiant assez populaire. Il a beaucoup d’amis, profite de ses cours mais il est surtout tombé amoureux d’une toile qui trône dans leur université. Tous les deux aux beaux-arts dans des départements différents, les deux étudiants prennent la même ligne de train pour rentrer chez eux. Un soir, Yukari oublie son parapluie dans le train après s’être à moitié endormi dans le wagon. Keiichiro lui court après pour lui rendre, et le voilà à la rue pour la nuit. Il va dormir chez Yukari, et c’est la porte d’entrée qui leur permet de se connaitre mieux. Depuis, Keiichiro va souvent dormir chez Yukari, où il se réfugie pour le voir travailler et l’admirer en pleine création. C’est le seul qui va enfin l’atteindre, le comprendre.

Cette amitié nait facilement entre deux jeunes gens pourtant très différents. Le premier est renfermé, le second profondément ouvert et communicatif. Yukari trouve en son nouvel ami un soutien inespéré, qui va l’obliger à manger, boire et dormir. Il le régule, il le raccroche au monde réel, l’attache à la réalité. De son côté, Yukari apporte à Keiichiro un peu de rêve, d’onirisme. Il le fait s’évader de la tristesse de son quotidien. Rapidement, la relation devient fusionnelle entre eux, et Keiichiro ne peut plus cacher son attirance pour Yukari. Ce dernier n’a pas vraiment d’attirance sexuelle pour son ami, du moins au début. Les choses évoluent un peu plus encore quand Yukari se fait agresser chez lui, alors qu’on lui vole ses toiles. Keiichiro vient à son aide, et cela les rapproche encore un peu plus. Le ton du manga est agréable, l’ambiance un peu lourde crée un environnement intéressant et propice au déferlement des sentiments. Toutefois, certaines transitions ne sont pas très claires, et certaines situations ne sont pas suffisamment limpides pour nous. L’auteur se perd un peu dans son atmosphère épaisse et collante, par moments. Toutefois, le choix de ne pas forcément mettre Yukari dans une situation de coucherie n’est pas une mauvaise idée. Il est pur, presqu’innocent. Yukari est au-delà des considérations physiques, et Keiichiro l’a bien compris la première fois qu’il a essayé d’aller plus loin avec lui. Le côté fantasmé de l’artiste est donc très bien retranscrit, et on ne reproche qu’un certain manque de profondeur pour Keiichiro qui fait un peu prince charmant parfait, et de la finesse lors de certaines situations et enchainements scénaristiques.

Du côté des dessins, l’auteur fait attention aux arrières plans et ne lésine pas sur les détails, ce qui est un bon point. Toutefois, les visages de ses personnages manquent un peu de profondeur, on a l’impression que tous les traits sont au premier plan, qu’il n’y a pas de relief dans les corps et surtout les visages des protagonistes. Les proportions sont bonnes sans être parfaites, et parfois les mains ne paraissent pas assez naturelles, tout comme certaines positions. Les émotions par contre ressortent bien, surtout chez Yukari qui a du mal à les faire passer. L’auteur réussit à ne pas les exagérer, et parfois un seul regard permet de faire passer les sentiments de son propriétaire. L’édition de Taïfu est tout à fait correcte, sans problème particulier. Ce petit one-shot a donc un goût de rêve et de fantasme, mais nous laisse parfois un peu sur notre faim. C’est une très jolie promesse, avec une réalisation un peu moindre que ce que l’on espérait. Toutefois, un bon moment de lecture garantit !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs