UQ Holder! Vol.3 : Critiques

Après avoir officiellement intégré le groupe UQ Holder, Tôta et Kurômaru reçoivent leur premier ordre de mission d’ampleur : soutenir et protéger le bidonville entourant la nouvelle Tokyo, ceci aux côtés de Karin qui ne porte décidément pas Tôta dans son cœur… Tandis que la collaboration se déroule correctement, Tôta apprend les bases du mouvement instantané par l’étrange Kaito. Peu après, une grande bataille attend nos trois immortels de UQ Holder, car trois mercenaires mettent à feu et à sang le bidonville…

Après un second tome peu rythmé, mais s’attardait surtout sur le premier entraînement des héros ainsi que le début de la mission de soutien du bidonville, c’est bien l’action qui règne sur ce troisième opus, qui se lit plus vite que de coutume, et ce de la première à la dernière page. Ce qui faisait la force des grands arcs narratifs de Negima ! réapparaît dans ces pages où les combats spectaculaires sont omniprésents, bien que les joutent soient davantage portées sur les arts martiaux que sur la magie pour le moment. Bien que le style de Ken Akamatu ait légèrement évolué depuis sa série précédente, l’auteur travaillant toujours plus sur ordinateur, on retrouve avec un certain plaisir son sens de l’action, ici grandiloquente, qui manquait cruellement dans les deux premiers volets de la série. Mais ne jetons pas totalement la pierre à l’auteur, car il fallait bien introduire la série en douceur, et celle-ci semble commencer à décoller.

Derrière cette simple mission, l’univers de UQ Holder évolue grandement. C’est notamment le contexte géopolitique de l’œuvre qui se précise, insistant sur un monde partagé entre richesse et pauvreté et par conséquent une certaine lutte des classes dans un cadre fantastique, ce qui ajoute un réel intérêt au contexte du titre. Ce monde a encore beaucoup à nous dire, mais la série ne semble pas perdre de temps pour le décortiquer, ce qui ajoute une certaine consistance à cet arc narratif somme toute très classique dans sa forme.

Mais dans le fond, c’est autre chose et progressivement, on se rend compte qu’avoir lu l’intégralité de Negima ! est indispensable pour apprécier le nouveau shônen de Ken Akamatsu à sa juste valeur. Ainsi, de nombreux fragments du scénario trouvent un lien avec la série précédente. Outre le monde actuel qui semble être une conséquence directe du projet de terraformation de la planète Mars, un point de conclusion important de Negima ! qui laissait la porte grande ouverte à la série présente, c’est par certains personnages que l’épopée de Negi surgit de nouveau, sous nos yeux. Les adversaires présentés ne sont donc pas anodins et sans que ce soit officiel, on soupçonne chez certains d’entre eux un lien avec des figures connues de la série précédente. Mais surtout, ce sont des termes spécifiques à ladite œuvre qui sont réutilisés, accentuant certains mystères autour de Tôta, mais aussi de brefs moments de flash-back mettant liés aux personnages de Negima ! qui sont présentés. A ce stade, on pense de plus en plus que Ken Akamatsu projette de faire de UQ Holder un second cycle à sa série précédente et lèvera peut-être le voile sur certains de ses grands mystères. Pour le moment, cette mise en scène ne fait que nous conforter dans cette idée et n’exploite pas vraiment de piste scénaristique, l’auteur se contentant de brosser le fan dans le sens du poil. Mais le tout fonctionne très bien et avec un volume bien garni en action, difficile de bouder son plaisir.

Après des débuts assez mous, le troisième tome de UQ Holder commence à nous réconforter avec la série, d’abord parce que l’ensemble du volume est plus rythmé et que le dessin de Ken Akamatsu reste un plaisir visuel, mais surtout parce que le spectre de Negima ! rode de plus en plus et confirme que la série présente en est une suite plus qu’une simple œuvre se déroulant dans le même univers. Voilà qui donne un très fort potentiel pour la suite qui, on l’espère, l’exploitera tout en traitant minutieusement la guilde de UQ Holder.