Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 26 Novembre 2018
Les membres de UQ Holder interviennent lors d'une mission aux forts enjeux : l'ascenseur orbital est cible d'un attentat à la bombe, celle-ci étant placée dans le train se dirigeant vers la gigantesque tour spatiale. La situation est critique, la question étant de savoir qui sauver entre mille et dix mille personnes... Et plus le droit à l'erreur : le point de sauvegarde de Kirie a été détruit par Cutlass qui jubile de voir Tôta en si mauvaise posture...
Particulièrement intense, l'épisode de l'attaque terroriste s'achève dans la première moitié de ce tome, une moitié qui ne manque pas de piquant tant les événements sont développés de manière effrénée jusqu'au dénouement. C'est donc à une situation critique que nos héros doivent répondre, la question de l'idéalisme de Tôta étant toujours au centre de l'action. Lui qui veut sauver tout le monde, il doit faire un choix cornélien, une excellente idée sur le papier qui appuie aussi la présence de Gengorô, individu beaucoup plus rationnel que le héros.
Pourtant, c'est sans grande ingéniosité que cette fin d'acte est traitée. Outre le rôle de Cutlass particulièrement maladroit et ne générant aucune émotion sur sa finalité, la conclusion proposée est assez prévisible, Ken Akamatsu n'assumant pas totalement l'ambiance dramatique de ce début de tome qui aurait pu coûter la vie à plusieurs personnages. Comme bon nombre de titres, nos héros ne semblent pas avoir à se soucier des différents enjeux, et c'est bien dommage.
Néanmoins, quelques bonnes idées sont développées sur ce début de volume, et concernent surtout Kirie, que ce soit son pouvoir et ses sentiments. Son lien avec Tôta, sincère, demeure toujours aussi touchant, une qualité qu'on ne peut dérober au titre.
Cet épisode achevé, la suite revient sur l'une de nos plus grosses attentes concernant l'arc actuel : d'autres réponses sur les événements ayant eu lieu entre Negima et la présente série. Ou, plus précisément, le sort qui marque ce monde parallèle, très différent de celui présenté dans l'épilogue de Negima, comme le développait très bien l'excellent volume quinze. De nouvelles informations permettent alors de boucler la boucle (ou presque), tout en apportant un habile parallèle entre les deux univers. Si l'épilogue de Negima, véritable happy-end, symbolise la paix et l'utopie, le monde de UQ Holder est son opposé, un monde chaotique où Negi a connu la pire des tragédies. Certaines séquences sont bouleversantes tant il est cruel de voir de tels destins pour des personnages qu'on a suivis adolescents dans la série précédente.
Enfin, ce n'est pas pour rien si Yukihime, ou Evangeline, trônent sur la couverture, la vampire récupérant le rôle qu'elle mérite. Ken Akamatsu utilise assez efficacement la complexe ligne temporelle du personnage, mais apporte de nouveaux questionnements quant à sa relation avec Tôta. Alors que l'auteur a insisté sur la romance entre notre héros et Kirie, pourrait-il faire une totale marche arrière pour finalement créer une idylle avec Yukihime ? Une initiative qui serait douteuse si elle est menée à terme, Yukihime ayant toujours endossé un certain rôle maternel pour le protagoniste...
Il y a donc beaucoup à dire sur ce tome dix-sept, peu avare en péripéties et révélations, mais dont certains événements sonnent comme des pétards mouillés tandis que d'autres informations justifient très efficacement le contexte de l'intrigue. A noter que maintenant que le passé de Negi est presque entièrement explicité, UQ Holder pourra prochainement aller de l'avant et suivre sa propre trame, sans se soucier des informations manquantes pour le lecteur.