Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 12 Décembre 2024
Invoqué dans un autre monde typé fantasy pour des raisons familiales, Makoto Misumi doit, en plus, composer avec les caprices de la déesse locale qui, n'aimant pas son physique jugé disgracieux, l'a rejeté aux confins du monde, là où il n'y a quasiment que des races non-humaines, qui plus est en le privant de la faculté à parler avec les humains dont il ne comprend alors pas la langue. Mais Tsukimichi a un peu contrebalancé ça en offrant au jeune garçon le don de comprendre et parler automatiquement toutes les autres langues. Malin, Makoto a d'ores et déjà su en tirer parti pour sauver certains être comme l'orc des montagnes Ema et son peuple, et pour vaincre d'autres menaces. Mieux encore, le voici entouré de compagnons non-humains d'ores et déjà séduits par ses aptitudes et par sa bienveillance: sa sous-dimension se met à accueillir différentes races qui, des orcs aux nains anciens en passant par les hommes-lézards de la brume ou les alkeys, ont tous quelque chose à apporter en termes de connaissances et de techniques. Et puis à présent, Makoto peut compter sur deux partenaires d'envergure en Shin le dragon supérieur et l'araignée noire du fléau, qui prennent forme humaine (de jolies jeunes femmes, ça va de soi) et son baptisées par ses soins Tomoe et Mio.
Ainsi assiste-t-on à un tout début de deuxième volume consolidant soigneusement tout ça, l'adaptateur manga Kotora Kino ayant toujours le mérite de nous immerger le plus possible dans cet univers (quitte à être très bavard pour ça, ce qui fait qu'il faut mine de rien un certain temps pour lire chaque tome) et de beaucoup soigner son dessin, qui reste assez riche et fouillé. On capte soigneusement tout ce qui s'installe autour de notre héros, si bien que tout paraît claire quand l'heure est venue pour lui d'enfin atteindre une ville de sapiens, cité humaine la plus isolée de ce monde. Sur place, il va d'abord lui falloir régler certains soucis (surtout la gestion de son mana débordant) afin de ne pas effrayer les humains, et trouver le moyen de communiquer avec eux, signes d'un récit bien pensé pour le moment.
Et tandis que s'installent les éléments habituels de ce type d'oeuvre typée fantasy (avec son lot de races, de guildes, de quêtes...), c'est encore autre chose qui occupe l'essentiel du volume: le désir de Makoto d'aider Rinon, une adorable enfant dans le besoin, à sauver sa grande soeur qui rappelle à notre héros sa chère Hasegawa. L'affaire a beau être assez classique, elle reste efficacement abordée, à la fois pour l'attachement facilement ressenti envers la pauvre Rinon, pour la dureté du contexte évoqué autour de sa soeur (entre manipulation de la part de sales types, drogue et prostitution) sans que ce soit lourd ou voyeuriste, pour la volonté de Makoto de rester un tant soit peu discret sur ses capacités cheatées (spoil: ça va être très compliqué ! ), et pour ce que montre notre héros: il reste réfléchi, sait être bon envers les gens qui en ont besoin, et est également capable d'être intransigeant envers les personnes mauvaises ou envers celles qui font des bêtises... y compris ses propres compagnes quand elles se mettent à faire n'importe quoi ! Car il faut bien avouer qu'ici, Tomoe et Mio, avec leurs lubies, leur puissance et leurs difficultés à s'adapter (rappelons qu'il s'agit à l'origine de surpuissantes créatures sauvages), amènent leur lot de bévues comiques et dynamisent de plus belle le récit.
Le capital-sympathie des débuts se confirme alors soigneusement avec ce deuxième tome. Si le fond n'a pour le moment rien de spécialement original (à l'exception, dans une moindre mesure car ça a quand même déjà été vu ailleurs, des spécificités de Makoto autour des langues et de ses relations avec des peuples non-humains), cette version manga de Tsukimichi - Moonlit Fantasy est très agréable à suivre, grâce au gros travail d'adaptation effectué par Kotora Kino.