Too bad, i'm in love! Vol.1 - Actualité manga
Too bad, i'm in love! Vol.1 - Manga

Too bad, i'm in love! Vol.1 : Critiques

Chikyû no Owari wa Koi no Hajimari

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 03 Avril 2019

De janvier 2017 à janvier 2019, Pika Edition nous a proposé de découvrir La maison du soleil, peut-être l'un des shôjo les plus jolis et chaleureux de ces 2-3 dernières années, qui abordait avec douceur de beaux sujets comme la famille et la place que l'on veut se trouver, et qui nous donnait follement envie de vite retrouver en France la mangaka Taamo. Il n'aura pas fallu attendre longtemps, puisque l'éditeur nous propose de découvrir à partir de ce début de mois d'avril la série en 5 Chikyû no Owari wa Koi no Hajimari ! Il s'agit de l'oeuvre que Taamo a dessinée tout de suite après La maison du soleil, entre 2015 et 2017 toujours dans le magazine Dessert des éditions Kôdansha, et celle-ci nous est proposée en France sous le nom anglais Too bad, i'm in love !, un nom somme toute banal et passe-partout.

Dans cette nouvelle série, on suit Mahiru Yanase, une adolescente qui, depuis toujours, vit dans l'ombre de sa soeur jumelle Mayo. Mayo est belle, réussit facilement ce qu'elle entreprend, est très populaire y compris auprès des garçons... et on ne peut même pas lui en vouloir, tant elle est gentille et adorable ! A côté d'elle, Mahiru, forcément, a le sentiment d'être un vilain petit canard, elle qui a d'ailleurs été surnommée ainsi au collège ("Ahiru", qui signifie "canard", étant un mot ressemblant à son prénom). Qui plus est, contrairement à sa soeur, Mahiru est une poissarde: chaque fois qu'un truc bien lui arrive, il faut qu'une crasse ait lieu derrière. Alors quand, en entrant au lycée, elle voit vite un beau garçon du nom d'Aoi Satomi lui tourner autour et lui déclarer sa flamme, elle ne peut y croire, refuse la chose en bloc, car forcément un tel coup de bonheur ne peut lui être dédié, et selon elle il arrivera forcément quelque chose de terrible derrière.

Dans sa préface, Taamo déclare vouloir proposer ici, après La maison du soleil, une histoire d'amour plus classique. Et c'est effectivement ce que l'on a pour l'instant, avec une héroïne adolescente en manque total de confiance en elle, qui se retrouve rapidement courtisée par un beau gosse, et avec autour d'eux quelques visages secondaires tout aussi beaux, entre Ginga, un ami d'Aoi qui tient énormément à lui, et Moriya, une fille de bonne famille qui semble avoir ses propres tourments et qui est amenée à fréquenter Mahiru par la force des choses. Mais qui dit "romance traditionnelle" ne dit pas forcément récit sans intérêt, loin de là, et ici la mangaka parvient très vite à dégager un réel charme de son récit, essentiellement grâce à une héroïne qui ne manque vraiment pas d'intérêt. Taamo dépeint avec soin, dans une certaine douceur et sans pathos, les tourments d'une adolescente qui, depuis toujours, souffre de la comparaison avec sa soeur, et qui est persuadée que rien de bon ne peut lui arriver. A tel point qu'elle reste toujours convaincue que s'il lui arrive quelque chose de positif, un événement négatif arrivera toujours en contrepartie. Cette dernière facette de sa personnalité vaut à la jeune fille de nous offrir quelques moments un peu amusants dans certaines de ses réactions, mais dans le fond ces réactions sont en même temps un peu tristes, comme quand elle fuit systématiquement certains événements qui semblent tourner à son avantage. Si bien que cette héroïne devient vite attachante, et qu'on la suit avec une certaine bienveillance. Arrivera-t-elle à changer pour trouver son propre bonheur auprès d'Aoi qui, semble vraiment l'aimer ? Ou a-t-elle raison de penser qu'Aoi la confond sûrement avec sa soeur ? Entre tourments et espoirs, suivre Mahiru est alors un plaisir, d'autant que les autres personnages importants de ce tome 1 sont assez plaisants et devraient eux aussi avoir droit à leur développement par la suite, surtout Aoi, forcément, dont on comprend petit à petit qu'il a une bonne raison d'être épris de Mahiru, héroïne qui se sous-estime peut-être un peu trop.

Résultat, un début de série que l'on suit avec attachement, où les personnages s'installent bien et où on a envie de découvrir leur histoire, d'autant plus que visuellement Taamo conserve son trait tout en douceur et en chaleur, l'ensemble étant aussi ponctué d'excellentes expressions chez Mahiru, surtout quand elle est troublée.

Côté édition, Pika livre une copie honnête, dans la lignée de La maison du soleil, avec un papier assez souple et une impression correcte, mais pour lequel on regrettera toutefois un peu de transparence. A la traduction, Marie-Saskia Raynal offre un travail soigné, plutôt bien dans le ton doux de ce début d'oeuvre.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs