Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 09 Novembre 2023
Yoi et Ichimura forment un couple, un vrai, accompagné de sentiments. Mais si le garçon a déjà expérimenté plusieurs conquêtes, certes sans réel amour, ce n'est pas le cas de la demoiselle qui sort pour la première fois avec quelqu'un. Ne sachant comment réagir, elle impose quelques règles qui ne sont pas forcément du goût d'Ichimura. Pour qu'il puissent se rapprocher, le "prince masculin" a une idée : partir en vacances ! Mais ce séjour sera assez différent de ce qu'il avait prévu...
Après quatre tomes, l'histoire de "Ton visage au clair de Lune" a franchi un premier cap. Ainsi, les deux protagonistes sont en couple, et Mika Yamamori n'a pas fait perdurer l’ambiguïté entre eux. Pourtant, il reste tout un chantier à explorer, celui tiraillements des deux concernés, l'un étant trop hâtif, et la seconde très réservée.
Cette opposition entre leurs affects constitue alors l'enjeu de ce cinquième volume, le premier où Yoi et Ichimura sont à apprécier sous l'angle de deux amoureux qui se sont avoués leurs sentiments. Et pour pimenter ce parcours vers la réduction d'une distance dans leurs rapports, la mangaka joue une carte particulièrement classique dans le genre de la tranche de vie et de la romance : celle du voyage. Un choix un peu trop évident, mais que l'autrice ponctue en jouant sur les groupes respectifs des deux adolescents, ramenant une dynamique de groupe déjà instaurée dans l'opus précédent, et qui fonctionnait relativement bien. Il y a certainement plus à traiter sur cette bande, aussi on espère que l'intrigue saura l'exploiter davantage à l'avenir.
Mais si tous ces personnages sont réunis, l'enjeu gravite toujours autour des deux figures principales. Alors, les interactions entre Yoi et Ichimura demeurent très classiques, l'idée d'un partenaire particulièrement réservé face à l'autre, plus avenant, étant un archétype du manga romantique qui n'est pas rare. Pourtant, Mika Yamamori rend ces échanges touchants, peut-être parce que Yoi est une héroïne à laquelle on s'est particulièrement attachés, à moins que ce ne soit le trait de la mangaka, raffiné et plein de grâce, qui rend cette atmosphère, pourtant naïve, si envoutante au final. Dès lors, on se satisfait du classicisme de la série. "Ton visage au clair de Lune" joue certes dans l'histoire d'amour lycéenne codifiée et classique, mais elle n'en reste pas plus douillette. Le titre progresse à bon rythme et garde son allure de récit-doudou, ce qui nous convient très bien.