Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 31 Décembre 2013
Pour venger la mère de Hinami, tuée par les « Colombes », Ken et Toka infiltrent le C.C.G et récupèrent quelques informations. Ils sont surpris par l’inspecteur Kureo Mado qui doute de leur identité d’humains. Sans le savoir, Ken et Toka se sont jetés dans la gueule du loup et se préparent à affrontement ce chasseur de goules…
Après l’excellent tome 2, ce troisième opus conclue de manière logique l’arc autour d’Hinami et de l’inspecteur Mado. Ce tome 3 est doté d’un rythme effréné, chaque situation menant à un autre évènement, le lecteur s’attendant évidemment à une confrontation directe avec le dangereux inspecteur psychopathe des « Colombes ». Mais plus que le combat en lui-même, ce qui intéresse et l’opposition entre les personnages et leurs idéaux. L’inspecteur Mado voit en les Ghoules le mal, Toka pense la même chose des humains, Hinami est simplement meurtrie par la mort de sa mère tandis que Ken croit en une co-existence pacifique entre les deux espèces. D’une manière générale et si les états d’esprits des principaux personnages peuvent sembler convenus et manichéens, l’auteur essaie tant que possible d’apporter de la profondeur et de la consistance à ses personnages. Pour prendre l’exemple de Ken, ce dernier n’est pas le pacifiste de base et sait prendre les armes quand il le faut. En ce point, Sui Ishida parvient à associer à merveille son univers aux mentalités des principaux personnages. Tout n’est pas complètement noir ou blanc, il existe une grande dose de gris.
Après un tome 2 surtout porté sur la narration et des compléments de présentation de l’univers, ce troisième volet joue d’avantage sur l’intensité, le suspense et l’action. Que ce soit Ken ou Toka, chacun a droit à son combat. Et si le tout reste plutôt violent, on sent que le mangaka ne veut pas donner dans la surenchère de puissance. Il propose alors des duels où les combattants sont chimériques au possible : Les goules, sous leur vraie forme, s’apparentent à des monstres tandis que les humains et leurs armes finissent par ne plus avoir grand-chose d’humain. Nous n’avons pas là un shônen avec des poseurs en guise de personnages, bien au contraire. Le ton se veut violent, à l’image de l’opposition entre l’Homme et la Goule.
Ce tome 3 conclut véritablement le premier arc qui aura permis de planter l’univers, d’intégrer Ken au monde des goules, mais aussi d’insister sur les rapports entre humains et goules, sur le fait que chaque camp comporte ses monstres comme ses victimes. Tokyo Ghoul s’est présentée efficacement jusque-là, sans vraiment tomber dans le cliché absolu. Sui Ishida doit désormais suivre cette voix dans le développement de sa série qui est une excellente surprise !