Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 09 Janvier 2023
La fin du combat contre le Tenjiku, la mort brutale de Kisaki, Mikey qui dissoud le Tokyo Manji afin de donner aux siens un avenir radieux... Tout est en place pour que l'époque que retrouve Takemichi soit la plus idéale possible. L'heure est donc aux adieux à ses amis du passé, et c'est en plein heureux événement qu'atterri le héros. Tout semble aller pour le mieux, mais quelque chose semble clocher...
Après le marquant tome précédent, tout semblait nous diriger vers la conclusion de Tokyo Revengers. Kisaki mort et le Toman démantelé, les objectifs de Takemichi semblaient accomplis. Ken Wakui aurait très bien pu installer son point final avec ce 22e tome... ce qui n'est pas le cas. Ce volet inclus, il reste 10 volumes avant la conclusion de la série. Avec ces événements, ce n'est donc pas l'épilogue qui est proposé, mais bien la transition vers le dernier arc de la série, qui sera donc le plus long.
Mais si le fait que la série continue pour un petit moment sonne comme une évidence, il convient de se mettre en situation et se placer dans la peau du lecteur japonais qui découvrait l'histoire au compte-gouttes. Ici, Ken Wakui s'amuse à nous mener sur une fausse piste, à présenter le contexte du présent comme parfait, ce en revenant sur chaque personnage et sa situation aujourd'hui. Il n'hésite pas à user du ressort du mariage, idéal pour cadrer un happy end, jusqu'à tout renverser via une question de Takemichi : Où est Mikey ?
Dès lors, il est évident qu'il reste quelque chose à accomplir, ou plutôt quelqu'un à sauver. Après cette simple question, Wakui a l'habilité de revenir à la noirceur dominante de son œuvre, et présenter plus franchement les éléments de son ultime arc. Là où, à chaque fois, on constatait une surenchère dans le chaos de l'époque présente, tout est ici plus subtil, se dévoilant peu à peu de manière à créer le doute. Malgré l'absence de Mikey, reste-t-il des choses à honorer dans le passé ? Les questions sont d'autant plus intéressantes que le chef du Toman a souvent été représenté comme une incarnation du chaos, et une bombe à retardement capable de tout faire exploser autour de lui. Si la mort d'Emma était présentée comme l'élément déclencheur à la face sombre du personnage, peut-être reste-t-il encore des éléments à explorer, et un Mikey à sauver.
Par cette ingénieuse fausse conclusion et son amorce délicate vers le dernier arc, le tome 22 de Tokyo Revengers sait se montrer passionnant et placer haut les attentes vis-à-vis de la suite de la série. À vrai dire, le combat contre le Tenjiku n'avait pas tout à fait des airs de bataille finale. La dualité, sous son angle purement symbolique, doit encore être développée, et c'est sans doute ce que fera le dernier grand segment de Tokyo Revengers, via un arc centré autour de Mikey. Même après plus de vingt tomes, le furyo SF de Ken Wakui sait tenir en haleine !
Après le marquant tome précédent, tout semblait nous diriger vers la conclusion de Tokyo Revengers. Kisaki mort et le Toman démantelé, les objectifs de Takemichi semblaient accomplis. Ken Wakui aurait très bien pu installer son point final avec ce 22e tome... ce qui n'est pas le cas. Ce volet inclus, il reste 10 volumes avant la conclusion de la série. Avec ces événements, ce n'est donc pas l'épilogue qui est proposé, mais bien la transition vers le dernier arc de la série, qui sera donc le plus long.
Mais si le fait que la série continue pour un petit moment sonne comme une évidence, il convient de se mettre en situation et se placer dans la peau du lecteur japonais qui découvrait l'histoire au compte-gouttes. Ici, Ken Wakui s'amuse à nous mener sur une fausse piste, à présenter le contexte du présent comme parfait, ce en revenant sur chaque personnage et sa situation aujourd'hui. Il n'hésite pas à user du ressort du mariage, idéal pour cadrer un happy end, jusqu'à tout renverser via une question de Takemichi : Où est Mikey ?
Dès lors, il est évident qu'il reste quelque chose à accomplir, ou plutôt quelqu'un à sauver. Après cette simple question, Wakui a l'habilité de revenir à la noirceur dominante de son œuvre, et présenter plus franchement les éléments de son ultime arc. Là où, à chaque fois, on constatait une surenchère dans le chaos de l'époque présente, tout est ici plus subtil, se dévoilant peu à peu de manière à créer le doute. Malgré l'absence de Mikey, reste-t-il des choses à honorer dans le passé ? Les questions sont d'autant plus intéressantes que le chef du Toman a souvent été représenté comme une incarnation du chaos, et une bombe à retardement capable de tout faire exploser autour de lui. Si la mort d'Emma était présentée comme l'élément déclencheur à la face sombre du personnage, peut-être reste-t-il encore des éléments à explorer, et un Mikey à sauver.
Par cette ingénieuse fausse conclusion et son amorce délicate vers le dernier arc, le tome 22 de Tokyo Revengers sait se montrer passionnant et placer haut les attentes vis-à-vis de la suite de la série. À vrai dire, le combat contre le Tenjiku n'avait pas tout à fait des airs de bataille finale. La dualité, sous son angle purement symbolique, doit encore être développée, et c'est sans doute ce que fera le dernier grand segment de Tokyo Revengers, via un arc centré autour de Mikey. Même après plus de vingt tomes, le furyo SF de Ken Wakui sait tenir en haleine !
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