Tokyo Magnitude 8 Vol.3 - Actualité manga

Tokyo Magnitude 8 Vol.3 : Critiques

Kanojo wo Mamoru 51 no Houhou

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 18 Mars 2016

Jin et Nanako viennent de rencontrer Rika, une demoiselle branchée avec laquelle ils souhaitent se rendre à Roppongi. Mais face à la tour de Tokyo, tous trois sont témoins d’un effrayant spectacle : un tourbillon de feu leur fait face, et des cadavres calcinés tombent du ciel. Bien entendu, tout ceci n’est que l’une des répercussions du séisme, aussi le trio est loin d’être au bout de ses peines…

Après les tragiques événements qu’ont vécus Jin et Nanako, ces derniers sont rejoints par la belle Rika. Son introduction pouvait d’ailleurs faire naître certaines craintes chez le lecteur puisqu’elle semblait être l’initiatrice d’un triangle amoureux. Fort heureusement, le tome présent nous montre qu’il n’en est rien et au-delà de ça, Rika vient renouveler la dynamique du groupe et permettre de nouvelles avancées pour le trio. Aussi, on apprécie son amitié naissante avec Nanako qui s’insère parfaitement dans l’une des idées clefs de la série qui est l’abolition des différences en cas de nécessité.

Dans ce troisième tome, les événements se succèdent et Usamaru Furuya parvient à aborder les effets secondaires d’une catastrophe sous différents angles. Il parvient même à surprendre en présentant des phénomènes difficilement imaginables qu’il prend pourtant la peine d’expliquer dans des encarts de narration, preuve qu’il s’est beaucoup documentée avant de se lancer dans la série. L’effet spectaculaire est bien là, mais c’est surtout la terreur générée par ces effets secondaires et le fait qu’ils soient explicables qui surprend.

Mais ce tome trois amorce l’une des thématiques les plus fortes aux yeux du mangaka : celle de l’être humain. Il nous est ainsi montré de bien des manieurs au cours de ce volume, sous son jour meilleur lorsqu’il s’agit de présenter l’entraide entre rescapés, mais aussi ses pires facettes en s’intéressant à des individus qui ont délaissé leur morale suite à la catastrophe, profitant du désordre pour s’adonner aux pires méfaits. En résultent à la foi des scènes particulièrement chaleureuses, mais aussi un moment particulièrement éprouvant qui met en scène un sujet très difficile à aborder : le viol. Usamaru Furuya s’en sort alors habilement tant il le dépeint de la pire manière qui soit, brutal et inhumain, tout en le mettant en scène de manière terrifiante et non sous un angle de voyeur.
Au-delà de ces traitements, on remarque sans cesse les sujets sous-jacents, présentés par un auteur qui critique volontiers les déséquilibres de sa propre nation. Il est alors question de racisme anti-occidentaux et de remise en question des forces de l’ordre et de protections s’intéressant davantage aux intérêts du pays qu’aux citoyens rescapés. Le discours étant souvent nuancé, il est des plus attractifs et pousse le lecteur à s’interroger lui-même.

Ce tome est donc particulièrement riche. L’auteur, à partir du sujet qu’est le séisme, traite énormément de sujets et de facettes de l’être humain, donnant au volume différentes ambiances et restants captivant tout le long. Il est toujours aussi agréable que le mangaka traite de sujets graves de manières justes, on reste donc curieux de voir quelles orientations il donnera aux deux derniers volets de sa série.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs