Tigre des neiges Vol.2 - Actualité manga
Tigre des neiges Vol.2 - Manga

Tigre des neiges Vol.2 : Critiques

Yukibana No Tora

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 07 Janvier 2020

Elevée par son père comme un garçon tant elle montre plus de tempérament que son grand frère Harukage, la jeune Torachiyo, 11 ans, montre toujours mieux ses dispositions pour devenir une leader émérite du clan Nagao, voire bien plus encore. Mais dès son jeune âge, sa vie est décidément bien mouvementée: son père Tamekage rend bientôt son dernier souffle, en laissant alors totalement la direction du clan à Harukage qui déteste la guerre et qui pourrait alors signe la chute des Nagao. Et alors que Tora continue de progresser en vue de pouvoir protéger le clan et son château, à ses 13 ans la voici confrontée à une inévitable réalité de sa condition féminine...

Après un premier volume passionnant dans sa tonalité, dans sa fidélité historique teintée d'interprétations autour de la possible féminité de Kenshin, dans le charisme déjà certain de sa forte héroïne, et dans sa narration enlevée et fluide, le deuxième opus du Tigre des Neiges captive tout autant pour les mêmes raisons, Akiko Higashimura confirmant toute sa rigueur, sa maestria et ses bonnes idées, y compris dans ses "pauses thé" toujours aussi malignes. En s'étendant cette fois-ci jusqu'aux 15 ans de Tora et sa toute première bataille menée avec brio, la mangaka couvre donc ici, pendant près de 220 pages, les années d'adolescence de son héroïne, ponctuée de nombreuses choses: sa première bataille donc, mais avant cela la mort de son père, l'opportunité que cela pourrait créer pour certaines familles de se rebeller, en conséquence le besoin pour la jeune fille d'encore se renforcer et s'affirmer quitte à même s'éloigner un peu du clan en s'installant chez Honjô... Mais cette adolescence la confronte aussi, forcément, à sa condition de femme, avec ce que cela implique côté corps et côté image. Effrayée par ses premières règles, soucieuse face aux changements de son corps, pourra-t-elle s'affirmer dans un univers guerriers dominé par les hommes ? La réponse qui se dessine au fil de ce tome est très prenante, car Higashimura, en n'exagérant jamais le ton, prend bien le soin de montrer à quel point l'héroïne continue de se forger. Elle est effrayée par ses règles et son statut de femme ? Qu'importe: elle cherchera à en faire fi, d'autant qu'après tout Bishamonten l'a choisie, et rejettera d'emblée les possibilités de mariage comme celui de sa soeur Aya. Les hommes dominant la guerre penseraient qu'une femme ne peut pas combattre ? Qu'à cela ne tienne, elle s'efforcera de prouver le contraire. Honjô et d'autres lui conseillent de cacher son statut de femme ? Elle ne l'entend pas forcément de cette oreille, allant jusqu'à clamer avec force sa condition aux gens du château.

"Pensez-vous qu'une femme ne peut pas faire la guerre ?"

Mais Tora n'est pas la seule figure de premier plan du tome, puisque l'autrice, à quelques reprises en parallèle, prend aussi le soin de commencer à mieux installer celui qui deviendra le plus légendaire rival de Kenshin: Shingen Takeda, pour l'instant toujours nommé Harunobu, et déjà voué à prendre des décisions fortes et importantes pour sa province de Kaï, surtout vis-à-vis de son père trop violent. Le futur Shingen montre déjà, lui aussi, de grands signes de force, de charisme et d'ambition.

La lecture est donc très prenante jusqu'aux dernières pages. Mais à l'heure où Torachiyo, devenue Kagetora, continue de montrer sa valeur auprès de son clan et de ses potentiels ennemis, cela a aussi une conséquence plus embêtante: mettre en exergue le manque de prédispositions de son frère pour mener le clan Nagao...
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs