The Witch and the Beast Vol.10 : Critiques

Au fort des Chevaliers sacrés, nos héros ont pu empêcher la sorcière Angela de récupérer l'artefact défendu qu'elle convoitait, et sont désormais sur le qui-vive pour cacher cette graine qui a pris la forme d'un petit garçon, mais aussi pour lu laisser le temps de se stabiliser, car sa faculté d'absorption de toutes les énergies occultes à sa portée pourraient, à terme, le rendre totalement hors de tout contrôle humain et en faire une puissance encore plus dangereuse qu'une sorcière. C'est ainsi qu'Ashaf cherche à mettre en place un environnement stable pour conserver cet "enfant" en toute sécurité et discrétion, en confiant à Guido le soin de s'en occuper le temps qu'il faudra. Le choix de confier le petit garçon à Guido pourrait sembler très insolite, tant son caractère est en opposition avec ce que l'on pourrait attendre d'un "parent". Alors, est-ce que Guido, avec l'aide de Misha, saura s'en occuper comme d'un être vivant à part entière ?

Voici un enjeu qui a plutôt son intérêt, tant on se demande comme quelqu'un comme Guido s'en sortira avec un "enfant" entre les mains. On se dit même que cela pourrait l'aider à évoluer, à s'adoucir, ce qui aurait assurément de quoi nous laisser curieux... mais en réalité, Kosuke Satake reste plutôt en surface dans cette cohabitation que l'on ne suit que brièvement, par bribes, sans ressentir une évolution palpable en Guido, mais en sentant bien les particularités de cet enfant ainsi que l'étrangeté de la statue récupérée dans le tome précédent.

En attendant de voir si le mangaka accentuera un peu plus les choses autour de cette cohabitation hors-normes, il s'intéresse ici à encore bien d'autres choses: il va de soi que les ennemis continuent de recherche activement cette graine qui a pris forme humaine, et cela implique pas mal de choses. D'un côté, Oakleave invite le colonel Matt Cooger à rencontrer Sir Lander, le médiateur des Bourreaux, la faction souterraine de la congrégation internationale des Saintes Églises, ce qui est l'occasion d'apprendre quelques petites choses supplémentaires (l'objectif des Bourreaux, les Trois Saintes...) mais aussi de voir ce que les Bourreaux attendent désormais des Chevaliers sacrés dans la lutte contre Angela et les sorcières. Et d'un autre côté, on retrouve les jeunes Halbel et Owent qui, comme le pressentait Ashaf, sont désormais mis en danger suite aux récents événements, et deviennent la cible collatérale d'un redoutable ennemi. L'Ordre et Lucy seront-ils de taille face à celui-ci ? Réponse au fil d'un affrontement qui occupe en réalité la majeure partie du tome, et qui se voit plutôt bien orchestré grâce à une bonne utilisation du cadre intérieur de la maison, avec quelques angles de vue ambitieux et saisissants.

Une nouvelle fois, on passe donc un moment divertissant. Mais une nouvelle fois, on attend également encore que le scénario prenne réellement plus de consistance, d'autant plus que l'auteur a du mal à connecter de façon parfaitement claire les différents axes et enjeux. Au vu de ce volume assez mouvementé, ça semble en bonne voie, donc espérons que The Witch and the Beast saura enfin être pleinement à la hauteur de ses possibilités par la suite, même s'il faudra désormais être plus patient pour le savoir puisque le rythme de publication japonais est désormais rattrapé. En attendant, profitons aussi, comme il se doit, des merveilles visuelles dont est capable le dessinateur, car une nouvelle fois on a droit à certains designs (de décors comme de personnages) magnifiques.