The Top Secret Vol.3 : Critiques

Himitsu

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 07 Octobre 2009

Enfin ! Enfin nous voilà avec le volume 3 de The top secret dans les mains. Ce petit bijou de Reiko Shimizu continue sa lente progression, et chaque nouveau tome est un réel moment de plaisir. Différence notable par rapport aux deux précédents : cette fois ci, une seule histoire. Celle d’un tueur en série récidiviste qui agit sous couvert d’un costume de mascotte de parc d’attractions. Le choix d’une telle méthode narrative permet à l’auteur, en se basant sur une affaire à priori difficile mais rapidement élucidée, de faire intervenir quelques retournements de situations inopinés et surtout de travailler d’avantage ses personnages. D’ordinaire, on s’attache surtout aux sentiments des inspecteurs, mais ici la mangaka s’attarde beaucoup sur ceux des protagonistes impliqués dans l’enquête de police. On en apprend plus que la police sur ces jeunes, spectateurs muets d’un crime non sans conséquences. Leur silence va leur attirer quelques problèmes, et ce dès la mort d’un de leurs camarades. A chaque instant du récit, on croit avoir tout compris de cette histoire pas si complexe que ça, et c’est précisément là que le génie de l’auteur ressurgit. En effet, jusqu’à la fin, le lecteur n’aura qu’un petit aperçu du récit, et tout ne se dévoile que lorsque Reiko Shimizu le décide, pas avant. Les personnages secondaires portant l’histoire, on est entraînés avec eux vers le chemin de la vérité qui nous laissera un goût parfois amer dans la bouche, tant il est semé de surprises et de non dits.

Tout en gardant en mémoire le thème du respect de la vie privée des victimes et de leur entourage, et celui des réactions faces à des situations affreuses, morbides et dévastatrices psychologiquement parlant, la mangaka apporte dans ce troisième tome une nouvelle dimension. La vengeance, bien sûr, mais aussi la honte, le mensonge, le silence et la culpabilité. Le groupe d’adolescents qui ne réagit pas face à ce drame qui date de cinq ans, un meurtrier qui joue avec les nerfs de tout le monde sans être celui qu’on croit, le suspense prenant lorsque des vies sont impliquées … Tout cela forme un univers glauque, toujours aussi sombre et contenant une part de violence psychologique non négligeable : le quotidien de l’auteur. Ce ton simple, affiné, et pourtant si cruel, lui convient parfaitement, et son style graphique colle toujours merveilleusement bien à ce contraste, peut être encore plus dérangeant que l’histoire en elle-même. En effet, mettre l’horreur en image par des dessins si épurés, si dénués de fioritures, le lecteur n’a pas l’habitude. Les personnages ont beau être d’une simplicité graphique presque frustrante, le dynamisme de l’ensemble et surtout les expressions sont tellement percutantes qu’on pardonne bien volontiers certaines erreurs graphiques. L’édition de Tonkam met toujours autant ce titre en valeur, notamment par son format, ses agréables pages couleurs et sa traduction très fluide. Il ne reste que l’incompréhension devant la couleur de cette troisième couverture, qui dépareille fortement la collection actuelle, et un petit pincement au cœur devant des pages aussi blanches mais trop fines. Dans l’ensemble, très certainement le meilleur tome d'une série dont on ne parvient pas à se lasser. En deux mots comme en cents : la suite !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs