Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 22 Janvier 2009
Une malédiction pèse sans doute sur les titres de Reiko Shimizu. En effet, ceux-ci souffrent d'une publication erratique et ce quel que soit l'éditeur. Sans doute cela est-il du à la qualité de ses histoires (car c'est une évidence aujourd'hui, plus c'est intelligent moins ça vend, même s'il y a de rares exceptions).
Si le premier tome plantait le décor et nous présentait les enquêtes IRM de 2060, ce second opus va bien plus loin en abordant les pires vices de l'âme humaine. Tout en partageant le quotidien du laboratoire n°9, dont Ikko devient le principal représentant (et protagoniste du récit), on découvre l'envers du décor des serial killers. Deux longues histoires vous attendent associées à quelques pages bonus.
Sur plus de 250 pages, Shimizu arrive à transmettre au lecteur une impression de dégout et d'angoisse malgré un trait « propre » et lisse. Le dessin de la jeune femme est aussi particulier que les ambiances qu'elle arrive à créer. A la fois impersonnel et terriblement stylisé -les décors sont rares, les visages peu détaillés et on dénote quelques soucis de proportionnalité-, il est indissociable de cet auteur et confère au récit une narration limpide. La première histoire s'intéresse à la place du rêve dans la vie humaine, l'autre à une série de meurtres qui s'imbrique comme des poupées russes. Deux enquêtes passionnantes où le principe de l'enquête IRM est bien exploité que ce soit par l'auteur ou les criminels eux-mêmes qui le détourne à leur avantage. Un volume qu'on ne lâche pas jusqu'à la fin malgré sa longueur.
Un très bon second tome qui bénéficie d'un excellent travail d'édition de la part de Tonkam. A quand le prochain ?