The Promised Neverland - Roman Vol.2 - Actualité manga
The Promised Neverland - Roman Vol.2 - Manga

The Promised Neverland - Roman Vol.2 : Critiques Souvenirs de mamans

Yakusoku no Neverland

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 10 Mars 2020

Six mois après le premier roman "La Lettre de Norman", le deuxième roman de The Promised Neverland est, à son tour, arrivé en France début février chez Kazé Manga, lui aussi en deux éditions: ainsi, en plus de l'édition standard à 9,99€, il était possible de se procurer une deuxième édition collector semblable à la première: le roman, le tome 12 du manga (sorti le même jour), un nouveau marque-page métallique et, cette fois-ci, un carnet de notes illustré aux couleurs de la série, le tout dans un joli coffret cartonné et sans augmentation de prix par rapport à l'achat séparé des deux livres !

Sorti au Japon le 4 janvier 2019 (donc en même temps que le tome 12 là aussi, tout comme en France) sous le titre original "Mama Tachi no Tsuisokyoku", "Souvenirs de Mamans" a été, tout comme le premier roman, écrit par Nanao sous la supervision de Kaiu Shirai. Ce roman d'environ 170 pages se divise en deux parties de longueurs à peu près égales, et se centrant chacune sur l'un des deux "Mamans" ayant un rôle essentiel dans le premier arc de l'oeuvre. De ce fait, ne lisez surtout pas ce roman si vous n'avez pas encore dépassé le tome 5 du manga !

Le premier chapitre s'intéresse à Isabella, à l'heure où, tandis que l'orphelinat brûle et qu'Emma et les autres sont parvenus à s'enfuir, elle comprend que son rôle est "fini". Contemplant les papiers issus du bâtiment qui volètent dans le ciel, elle voit se poser près d'elle celui qui a la plus forte valeur pour lui, une "liste" réveillant en elle, avec mélancolie, bien des souvenirs, issus de l'époque où elle n'était encore elle-même qu'une "orpheline" destinée à servir de bétail... A travers ses souvenirs d'enfance, on découvre alors une Isabella assez différente de l'effrayante "maman" qu'elle est devenue: fillette vive, intrépide, intelligente, ayant les meilleures notes ainsi qu'un certain caractère, et étant appréciée de tous, elle nous rappellerait presque notre chère Emma, et s'attire plus particulièrement l'admiration de son plus proche ami, Leslie, qui est tout son contraire en ayant des notes moyennes, en ne sachant pas faire grand chose hormis de la musique, et en ayant peu confiance en lui. Ca n'empêche pas les deux enfants d'être de profonds amis... mais leur jeune vie est vouée à basculer quand le petit garçon, comme tant d'autres avant lui, est promis à une "famille d'adoption" (on sait malheureusement bien ce que ça signifie...). Les deux inséparables amis devront bientôt se quitter, mais Leslie risque de laisser derrière lui plusieurs regrets, écrits sur une liste des choses qu'il aurait aimé parvenir à faire un jour: savoir grimper aux arbres, avoir la note maximale aux examens, être complimenté pour autre chose que sa musique... Des rêves d'enfant simples, qu'Isabella décide alors de l'aider autant que possible à accomplir.
Derrière un schéma linéaire, une écriture simple et parfois empreinte de facilités (on est censés vivre ce flashback à travers les souvenirs d'Isabella, mais on voit plein de chose qu'Isabella ne pouvait pas connaître elle-même, surtout le ressenti de Leslie), et une dernière ligne droite que l'on pouvait largement deviner concernant le fameux souhait effacé sur la liste de Leslie, l'ensemble fonctionne bien, dans la mesure où on découvre réellement une autre facette d'Isabella, celle de l'époque où elle était enfant et qu'elle ne connaissait rien de la terrible vérité. Si bien que pendant que ces deux enfants font de leur mieux pour accomplir les objectifs de Leslie et qu'ils se disent au revoir avec l'espoir et la promesse de se revoir, le lecteur, lui, parcourt tout ceci avec une pointe de tristesse, sachant très bien que les retrouvailles n'auront jamais lieu. Encore une promesse bafouée dans la saga TPN... Qui plus est, la conclusion de tout ceci, une fois revenu dans le "présent" auprès de l'Isabella adulte , est assez touchante avec sa pointe de mélancolie et, surtout, la façon dont sont cristallisés les regrets d'Isabella, elle qui, malgré ce qu'elle a vécu, n'a jamais pu avoir la même force qu'Emma et les autres pour mener une évasion à bien. Sans oublier, bien sûr, le rapport de la jeune femme à Ray, lui aussi bien évoqué.

Le deuxième chapitre, lui, revient sur soeur Krone, à l'instant où elle s'apprête à rendre son dernier soupir. Au seuil de la mort, elle voit resurgir en elle les souvenirs de son parcours, depuis l'instant où, en tant que plus brillante enfant de son orphelinat, on lui a proposé, en guise de "famille d'adoption", de rejoindre la formation des soeurs plutôt que d'être tuée. Sur place, tout en devant digérer l'effroyable vérité qu'on vient de lui révéler et s'acclimater difficilement à son très froid nouveau cadre de vie, la jeune Krone alors âgée de 12 ans a tout de même la surprise et la joie de retrouver sur place une silhouette blonde qu'elle connaît bien: Cécile, qui était son aînée de deux ans dans son orphelinat. Tout en suivant leur formation, les deux jeunes filles commencent à élaborer un plan d'évasion...
Souffrant lui aussi des mêmes petite facilités d'écriture que le chapitre 1 (mais de façon moins marquée, car c'est surtout un passage centré sur les pensées de Cécile vers la fin qui est concerné), l'ensemble n'en reste pas moins assez direct et clair, ce qui est très bien pour offrir un récit bien rythmé et vraiment très intéressant à suivre, dans la mesure où, en plus de nous montrer comment était Krone enfant (et elle aussi avait alors une personnalité bien différente de celle adulte), il nous plonge avec une certaine immersion dans toute une facette non-développée dans le manga, à savoir la formation des soeurs puis des mamans au QG, sous le joug de l'effrayante et insensible Mère-grand. On découvre alors un univers clos sans état d'âme où, entre formations et entraînements, la culture du "chacun pour soi" est exigée, quitte à ce que les jeunes filles se mettent des bâtons dans les roues entre elles pour être choisies par rapport aux autres. Un esprit de concurrence aliénant l'humanité des demoiselles, permettant à Mère-grand de diriger sans trop de déconvenues ces jeunes humaines en tâchant d'en faire de bonne petites "esclaves" raccrochées à l'unique désir de ne pas mourir... Et c'est donc dans ce cadre que Krone et Cécile dénotent un peu, puisqu'elles entretiennent une amitié secrète normalement interdite et qu'elles essaient de peaufiner un plan d'évasion. Avec quelques surprises dans la dernière ligne droite, le tout est alors immersif, et n'oublie rien: la façon dont Krone est devenue si forte, les origines de sa personnalité adulte si différente de celle qu'elle était enfant (car certains événements ont marqué la fillette naïve et sociable, au point de forger en elle défiance envers les autres ainsi qu'ambition personnelle)... et même la manière dont elle a obtenu le fameux crayon (c'est très simple, mais bon, au moins on a une explication).

Là où le premier roman était tout juste sympathique, ce deuxième roman s'avère donc, globalement, beaucoup plus intéressant, en amenant réellement de nouvelles choses et des approfondissements, aussi bien aux deux charismatiques "Mamans" qu'à l'univers global de The Promised Neverland (surtout via le chapitre sur Krone, concernant ce point-là). En somme, un roman très efficace, qui ne se contente pas de simplement prolonger le plaisir.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction