The Empire of Corpses Vol.1 - Actualité manga
The Empire of Corpses Vol.1 - Manga

The Empire of Corpses Vol.1 : Critiques

Shisha no Teikoku

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 17 Janvier 2019

Project Itoh (1974 - 2009) est l’un des plus grands auteurs japonais de science-fiction. Son roman « Harmonie » fut récompensé des prestigieux prix japonais Seiun Award et Nihon SF Taisho. Et il reçut le prix spécial du jury lors des Philip K. Dick Awards en 2010.

Son roman « The Empire of Corpses » fut sa dernière œuvre (publiée en 2012 à titre posthume avec l’aide de Toh Enjoe qui en termina l’écriture). Il inaugure la collection SF de Pika Roman dans laquelle seront édités des romans de science-fiction et d’anticipation.
Pika Editions a sorti simultanément en novembre 2018 une série de 3 volumes adaptée du roman. De son nom d’origine « Shisha no Teikoku », elle a été prépubliée au Japon dans le magazine Dragon Age de Kadokawa.

The Empire of Corpses est une uchronie qui se déroule au 19ème siècle et qui part du postulat que le docteur Victor Frankenstein a bel et bien existé. Après son décès, ses recherches sur la résurrection des morts ont été poursuivies et cela a engendré une société ou humains et nécromates vivent ensemble. Ces derniers remplacent les esclaves, mais se voient aussi octroyer des postes de serveur, de manutentionnaire et même de militaire. De la main d’œuvre gratuite, qui n’a pas besoin de se nourrir, qui ne réfléchit pas et répond aux ordres sans mauvaise volonté, que demander de plus ? Et pourquoi pas une âme ? En tout cas, c’est ce que recherche Watson pour son nécromate Vendredi, qui n’est autre que son ancien meilleur ami. Ce jeune étudiant en médecine a réussi l’exploit de ressusciter seul son camarade.
« Processeur multifonction pour la commande des cadavres, intégration d’un langage de script… Je vois que tu as parfaitement su utiliser les tout derniers nécrologiciels. »
Mais sa prouesse n’est pas passée inaperçue et il se fait recruter par les services de renseignement Walsingham. Sa première mission pour « servir la couronne » est de partir espionner l’Empire russe. Aidé par le capitaine Frederick Burnaby, Watson va devoir rejoindre Alexeï karamazov, le spécialiste russe des nécromates pour découvrir pourquoi il s’est retiré dans une région de l’Afghanistan avec une armée de nécromates militarisés. Leur périple ne sera pas de tout repos et leur découverte (à la toute fin de ce premier volume) augure une suite bien mouvementée ! Le rythme tout au long de ce premier volume est soutenu, l’auteur voulant donner un maximum d’informations afin que les lecteurs puissent s’immerger totalement dans cet univers de science-fiction. Ce point plutôt positif présente une faiblesse : il n’est pas simple de s’attacher aux personnages, car on n’apprend finalement pas beaucoup sur leur passé. De même, leur voyage jusqu’en Afghanistan et les obstacles qu’ils rencontrent paraissent anecdotiques vu le peu de temps qu’ils leur sont consacrés.

L’apparition de la créature de Frankenstein dès les premières pages du manga donne le ton. Le lecteur est propulsé dans un univers où le fantastique est devenu réalité. Encore plus étrange, nous découvrons que ces nécromates disposent de « logiciels » grâce auxquels ils peuvent apprendre à se battre ou à stocker énormément d’informations. Cette dernière fonction leur permet d’être utilisés comme un moteur de recherches. Côté originalité, Project Itoh est un expert. Son univers tient la route et les informations qu’il distille au fur et à mesure des pages gardent le lecteur impatient d’en connaître davantage. Côté personnages, on peut noter qu’ils sont tous dotés de noms connus, voire très connus. Cela s’explique tout bonnement par le fait qu’ils incarnent ces protagonistes. Par exemple, Watson n’est autre que le docteur John Watson avant sa rencontre avec Sherlock Holmes. Alexeï karamazov est un personnage du roman de Fiodor Dostoïevski, Les Frères Karamazov (c’est le fils de Fiodor Karamazov, le frère cadet de Dmitri Karamazov et d’Ivan Karamazov). Quant au capitaine Frederick Burnaby, il a réellement existé. C’était un officier de renseignement de l’armée britannique connu pour son goût de l’aventure. Tout concorde, les nationalités, les professions, les caractères ainsi que les dates de naissance. Un travail des plus méticuleux !

Enfin, les dessins de Hino Tomoyuki sont très soignés ce qui en fait un manga agréable à lire tant du point vu de l’histoire que du graphisme.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Gathea
15.5 20
Note de la rédaction